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Les Amants De Venise

Titel: Les Amants De Venise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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compris… »
    Alors ils se postèrent de chaque côté de la porte et attendirent
en silence. Scalabrino avait saisi un lourd tabouret en chêne, arme
redoutable dans sa main.
    Quant à Roland, très calme, il avait dégainé sa dague.
    Ceux qui venaient, c’étaient Altieri et ses trois
compagnons.
    En sortant du palais du capitaine général, ils s’étaient fait
conduire en gondole jusqu’à l’île d’Olivolo.
    « Or çà, dit alors Castruccio qui avait son franc-parler,
il me semble que si ce Candiano du diable est réellement seul, un
d’entre nous aurait suffi. »
    Altieri haussa les épaules avec impatience.
    « Le gibier est trop précieux, dit-il, pour qu’on risque de
le laisser échapper. La maison est vaste, et nous ne serons pas
trop de quatre.
    – Oui, mais aucun de nous ne connaît la maison.
    – Je la connais, moi, et cela suffit. Voici notre ordre de
bataille : nous pénétrons dans le jardin et nous nous
approchons de la maison. Au rez-de-chaussée, il y a deux grandes
salles, dont l’une servait de salle à manger. C’est par cette pièce
qu’on montait en haut. C’est donc là que nous devons tenter
d’entrer sans bruit.
    – Sans bruit… ce sera difficile.
    – J’ai une clef, dit froidement Altieri, il y a eu un
moment où j’étais maître dans cette maison… »
    Altieri prononça ces mots avec un frémissement de rage…
    Et ses trois amis songèrent que cette maison où ils allaient
avait été habitée par Dandolo, par Léonore, la femme de leur
capitaine… et que Léonore avait été la fiancée de Roland
Candiano.
    Ils comprirent alors qu’ils ne servaient pas seulement la cause
de leur conjuration.
    Mais, nous l’avons dit, ces trois hommes étaient dévoués. Et
puis, c’étaient des soldats : ils suivaient le chef, et
étaient prêts à obéir.
    Les quatre hommes débarquèrent, longèrent Sainte-Marie-Formose,
et arrivèrent à la porte du jardin qu’Altieri ouvrit aussitôt.
    Puis, à pas étouffés, ils se dirigèrent sur la maison.
    Tout y était obscur et silencieux.
    « Il est réellement seul, songea Altieri, sans cela, nous
serions déjà signalés et attaqués. »
    Puis une idée soudaine traversa son esprit :
    « Qui sait s’il est encore là ! qui sait si Gennaro ne
s’est pas trompé !… »
    Alors il se hâta d’ouvrir, presque sans prendre de
précautions.
    Comme celle du jardin, cette porte n’opposa aucune
résistance.
    « À gauche », dit Altieri à voix basse.
    Castruccio entra le premier, avec Ghiberto.
    Tous deux avaient leur dague à la main.
    Derrière eux, Romani.
    Altieri, pendant ce temps, refermait la porte.
    Castruccio et Ghiberto, selon la recommandation que venait de
leur faire le capitaine général, se tournèrent vers la gauche et,
de la main étendue, Castruccio toucha la porte qui donnait dans la
salle à manger. Elle était entrouverte et céda à la légère
pression.
    Les deux hommes entrèrent. Castruccio murmura :
    « Il faut allumer un flambeau. »
    À ce même instant, deux cris de souffrance et d’agonie
retentirent dans la nuit : Ghiberto venait de tomber comme une
masse, le crâne fracassé par le tabouret de Scalabrino.
    En même temps, Castruccio s’affaissait : la dague de Roland
venait de pénétrer dans l’épaule gauche.
    Altieri et Romani s’étaient arrêtés, pétrifiés par la surprise
et l’épouvante.
    La porte de la salle à manger s’ouvrit toute grande, et
Scalabrino démasqua une lanterne sourde dont le jet de lumière
inonda Altieri.
    Celui-ci eut ce grincement terrible du fauve acculé à la
mort ; le tabouret de Scalabrino se leva sur sa tête… Tout
cela n’avait duré que deux secondes.
    Le tabouret allait retomber à toute volée sur le crâne
d’Altieri, comme il était tombé sur celui de Ghiberto.
    Roland s’élança, saisit le bras du colosse…
    « Arrière, gronda-t-il, cet homme est à
moi ! »
    Et Altieri, qui n’avait pas frissonné sous le coup terrible
qu’il voyait venir, frissonna sous ces paroles.
    « Je me rends », dit Romani jetant son poignard.
    Roland recula dans la salle à manger, les yeux fixés sur
Altieri.
    « Venez », dit-il d’une voix rauque.
    Altieri, comme hypnotisé, obéit machinalement.
    Quant à Romani, Scalabrino l’enferma dans la pièce voisine.
    Lorsque Altieri fut entré, Roland referma la porte. Au moyen de
la lanterne sourde de Scalabrino, il ralluma les deux
flambeaux.
    Puis, s’adressant à son

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