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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Lorsqu’ils entendirent le
double hurlement de douleur de deux des leurs, ils étaient déjà
prêts à lâcher pied.
    Pour comble de malchance, voici qu’à cet instant précis, des
glapissements aigus se firent entendre sur leur flanc. Et quelque
chose, ils ne savaient quoi, un étrange petit animal, quelque petit
démon, suppôt de ce grand diable, sans doute, qui n’arrêtait pas de
pousser des cris perçants qui leur déchiraient les oreilles, se
glissa entre leurs jambes et, partout où cette fantastique et
insaisissable petite bête se faufilait ainsi, un combattant atteint
soit au mollet, à la cuisse ou au ventre, jamais plus haut,
poussait un hurlement où la terreur superstitieuse tenait autant de
place que la douleur réelle, et, sans demander son reste, le
blessé, réunissant toutes ses forces, se hâtait de tirer au large,
se défilant de son mieux le long des bas-côtés du sentier.
    En moins de temps qu’il n’en faut pour le décrire, la place se
trouva déblayée.
    Sur le champ de bataille, il ne restait que le cadavre de
Barba-Roja et les corps évanouis, ou morts de Barrigon et de
Centurion, tombés non loin de la Giralda.

Chapitre 22 L’AVEU DU CHICO
    Alors Pardaillan partit d’un long éclat de rire, et s’adressant
à ce diablotin qui avait semé la panique dans la troupe des
spadassins, et continuait à pousser des clameurs aiguës,
entrecoupées d’éclats de rire sardoniques, et se démenait en
brandissant une longue aiguille à tricoter et contrefaisait les
contorsions et les grimaces des vaincus blessés et fuyant, tels des
lièvres :
    – Bravo Chico ! cria-t-il enthousiasmé.
    Mais aussitôt, il se reprit et, très sévère :
    – Est-ce ainsi que tu obéis à mes ordres ?… Ne
t’avais-je pas expressément recommandé de ne sortir de ton abri
qu’à mon appel ?
    La joie qui animait la tête fine et intelligente du nain tomba
soudain.
    Piteusement, il expliqua qu’il avait bien compris l’intention de
Pardaillan et qu’il serait mort de honte s’il avait poussé la
poltronnerie jusqu’à demeurer spectateur impassible de l’inégale
lutte.
    – Imbécile ! fit Pardaillan en dissimulant un sourire
de satisfaction. La lutte était inégale, en effet… mais pas à leur
avantage… puisqu’ils sont en fuite.
    – C’est vrai, tout de même, avoua le nain.
    – Malheureux ! Et si tu avais été tué ?… Je
n’aurais jamais osé me représenter devant certaine hôtesse que tu
connais.
    Et pour couper court à l’embarras du Chico, il se dirigea vers
la Giralda, évanouie et non endormie, s’accroupit devant elle et,
du tranchant de son épée, se mit à couper les cordes qui liaient
ses pieds et ses mains. À ce moment, il entendit la voix étranglée
du Chico crier :
    – Gardez-vous !
    En même temps, il perçut comme un glissement sur son dos, et
tout de suite après, un grand cri suivi d’un râle. Il se redressa
d’un bond, l’épée à la main, et vit d’un coup d’œil ce qui s’était
passé.
    Centurion, qu’il avait cru mort ou évanoui, n’avait pas perdu
connaissance malgré sa blessure.
    Or, Pardaillan s’était accroupi à quelques pas du bravo et lui
tournait le dos. Alors, celui-ci s’était dit que s’il pouvait
ramper jusqu’à lui, sans attirer son attention, il pourrait, d’un
coup de dague donné dans le dos, assouvir sa haine. Et il s’était
mis en marche, avec des précautions infinies, étouffant de son
mieux les gémissements que chacun de ses mouvements lui arrachait,
car sa blessure le faisait cruellement souffrir.
    Au moment où il se redressait péniblement pour porter le coup
mortel à l’homme qu’il haïssait, le nain l’avait aperçu et s’était
jeté devant le bras levé.
    Le pauvre petit homme avait reçu le coup de dague en pleine
poitrine, et c’était lui qui avait poussé ce grand cri qui avait
fait frissonner Pardaillan. Mais, en même temps, il avait eu la
satisfaction de plonger sa petite épée, jusqu’à la garde, dans la
gorge du misérable qui avait fait entendre ce râle étouffé et
s’était abattu la face contre terre.
    Fou de douleur à la vue du nain qui perdait des flots de sang,
Pardaillan, pris d’une de ses colères terribles, cria :
    – Ah ! vipère !
    Et levant le pied, d’un coup de talon furieux, il broya la tête
du misérable qui se tordit un moment et demeura enfin immobile à
jamais.
    Ainsi finit don Cristobal Centurion, qui avait espéré, grâce à
l’appui

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