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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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la neige. Clément, tu vas atteler les chevaux et passer la
gratte dans la cour. J’ai laissé le Noir devant la remise. Je vais finir le
train avec Gérald. Lionel, t’as nourri les cochons ?
    – Oui, p’ pa, répondit l’adolescent.
    – Parfait. Tu
vas aller nettoyer la plate-forme et déneiger un peu autour pour que Germain
Fournier ait pas trop de misère à ramasser le lait quand il va passer, si jamais
il est capable de passer sur la route. Après, tu nettoieras l’escalier et le
balcon.
    Sur ce, le père s’empara du petit banc et de la
chaudière que Clément tenait et il se mit à traire la vache dont son fils s’apprêtait
à s’occuper.
    Lorsque Clément
quitta l’étable, il lui sembla être accueilli par un froid plus vif qu’au
moment où il était entré dans le bât iment
avec son frère Gérald quelques minutes plus tôt. Les premières lueurs de l’aube
venaient d’apparaître dans le ciel. Cette clarté grisâtre lui permit de voir
que si à certains endroits, l’accumulation de neige n’atteignait qu’une
douzaine de pouces, ailleurs, à cause des vents violents qui n’avaient cessé de
souffler durant toute la tempête, il y en avait près de trois pieds d’épaisseur.
    Le jeune homme
alla dételer le cheval laissé par son père près de la remise et il s’ouvrit
péniblement un chemin jusqu’à l’écurie en le tenant par la bride. Il repoussa du
mieux qu’il pouvait la neige qui arrivait jusqu’au milieu de la porte avant de
pénétrer dans le bât iment. Il harnacha les deux chevaux, les
fit sortir et les conduisit jusqu’à la porte de la grange voisine. En jurant, il
parvint difficilement à attacher les chaînes de la gratte aux harnais.
    Un peu après sept
heures, le soleil se leva enfin dans un ciel libéré de tout nuage. La neige
étincelait et semblait saupoudrée de millions de minuscules diamants. Clément, en
équilibre instable sur la gratte, hurlait pour faire avancer les chevaux qui
peinaient à repousser une telle quantité de neige sur le côté. À un
certain moment, il aperçut son plus jeune frère debout sur la plate-forme, au
bord du chemin, en train de pelleter l’épaisse couche de neige qui la couvrait.
    – Hue ! Avance !
Avance ! hurla-t-il aux deux chevaux qui ne cherchaient qu’à s’arrêter.
    Il fallut près de
deux heures de travail intense à Clément et Lionel pour dégager la cour et les
entrées des bât iments.
    Comme son père et
Gérald n’étaient pas encore sortis de l’étable, Clément entreprit même de
passer la gratte sur une petite portion de la route. Il ne cessa son travail qu’en
les voyant en train de traverser la cour avec les bidons de lait. Un peu avant
huit heures, le jeune homme décida alors d’accorder enfin un répit bien mérité
aux chevaux fatigués. Il les conduisit près de l’écurie et il déposa sur eux
une épaisse couverture. Avant de suivre son père et son frère qui venaient d’entrer
dans la maison, il donna aux bêtes une bonne mesure d’avoine.
    – T’avais l’air
d’en arracher sur la route, lui fit remarquer son père à son entrée dans la
maison.
    – Je
comprends. Les chevaux enfoncent dans la neige jusqu’au ventre à certaines
places, lui expliqua Clément. Le Noir a dû en arracher quand vous êtes allé
chez Hamel ?
    – Pas mal, reconnut
son père. Et c’était pas mieux pour en revenir.
    – Pour moi, j’en
ai pour une bonne partie de l’avant-midi juste à nettoyer notre section, p’ pa.
    – Si c’est
comme ça, je suis pas sûr que Germain Fournier va ramasser le lait cet
avant-midi.
    – En tout cas,
la plate-forme est déneigée, annonça le jeune Lionel. J’ai même pelleté un peu
autour pour qu’il puisse s’approcher.
    – Parlez pas
trop fort, intervint Claire en déposant un grand plat d’omelette au milieu de
la table. M’man dort.
    – Après le
déjeuner, reprit son père, un ton plus bas, en se servant une large portion de
l’omelette, on va mettre nos raquettes et aller couper des branches de sapinage.
Quand t’auras fini de nettoyer la route, Clément, on les plantera tous les
cinquante pieds sur le bord du chemin pour ben le baliser. Comme ça, on aura
fait ce qu’on avait à faire.
    Au
même moment, à la ferme voisine, Ernest Veilleux chargeait Jérôme, Anne et
Céline du même travail.
    Ce matin-là, comme
tous ses voisins, Germain Fournier avait entrepris avec courage de se libérer
de ce carcan de neige que la nature

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