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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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et… – Mais voici Monna Paula avec la somme que vous désirez, et davantage ; prenez-la, ma chère fille. – Servez ce jeune homme, si vous le voulez ; mais, Marguerite, n’attendez pas sa reconnaissance en retour.
    Lady Hermione prit des mains de sa suivante le sac d’or et le donna à sa jeune amie, qui se jeta dans ses bras, baisa ses joues pâles, que le récent souvenir de ses chagrins venait de baigner de larmes ; puis, essuyant ses yeux, Marguerite sortit de l’appartement d’un pas résolu.

CHAPITRE XXI.
    « N’allez point parcourir la terre :
    « C’est ici que vous pourrez voir
    « L’homme unique dont le rasoir
    « N’est égalé que par sa bière »
    Inscription sur l’enseigne d’un cabaret tenu par un barbier.
     
    Nous sommes obligés de transporter nos lecteurs à l’habitation de Benjamin Suddlechops, mari de l’active et industrieuse dame Ursule, et qui lui-même faisait plus d’un métier. Il ne se contentait pas de peigner les cheveux et la barbe, de retrousser les moustaches à la militaire ou de leur donner la forme inclinée qui distinguait les bourgeois : il savait aussi tirer du sang par le moyen des ventouses ou de la lancette, extraire un chicot et s’acquitter des autres fonctions de la pharmacie subalterne presque aussi bien que son voisin Raredrench l’apothicaire ; il pouvait au besoin tirer un verre de bière aussi bien qu’arracher une dent, percer un tonneau comme une veine, et laver avec une bonne rasade d’ale les moustaches que son adresse venait de friser ; mais il faisait ces divers métiers séparément.
    Sa boutique de barbier projetait sa longue et mystérieuse enseigne dans Fleet-Street ; elle était peinte de toutes couleurs, pour figurer les rubans qui l’eussent garnie au temps jadis. À sa fenêtre, on voyait des rangs de dents enfilées avec du laiton, comme les grains d’un chapelet ; – des bassins au fond desquels était un haillon rouge, pour figurer du sang : un avertissement de longueur raisonnable expliquait ces emblèmes, et invitait les malades à se faire saigner, ventouser, etc., etc., tandis que les opérations plus profitables mais moins honorables sur la coiffure et la barbe étaient annoncées plus brièvement, mais en un style non moins sérieux.
    En entrant on trouvait la vieille chaise de cuir pour les patiens, et la guitare, alors appelée ghittern, avec laquelle une pratique pouvait s’amuser jusqu’à ce que son prédécesseur sortît des mains de Benjamin. Cet instrument maintes fois écorchait par métaphore les oreilles de celui dont le menton éprouvait littéralement la scarification du rasoir. Tout dans ce lieu indiquait le chirurgien-barbier ou le barbier-chirurgien.
    Mais il y avait sur le derrière de la maison une petite salle destinée à servir de buvette, dont l’entrée séparée s’ouvrait dans une allée sombre et étroite communiquant avec Fleet-Street, après maints circuits à travers plusieurs passages et plusieurs cours.
    Ce temple secret de Bacchus avait aussi une sombre communication avec la boutique de Benjamin par un long corridor étroit qui conduisait dans le sanctuaire où quelques vieux ivrognes avaient coutume de faire leur libation du matin, et où d’autres buveurs honteux vidaient leur verre de liqueur après être entrés chez le barbier sous le prétexte de se faire raser.
    En outre cette chambre avait une issue séparée dans l’appartement de dame Ursule, et dont on croyait qu’elle faisait usage dans ses diverses fonctions, soit pour sortir elle-même secrètement, soit pour introduire ceux de ses cliens qui ne se souciaient pas d’être aperçus quand ils allaient chez elle.
    En conséquence, après une heure de l’après-midi, lorsque les buveurs timides, qui étaient les meilleures pratiques de Benjamin, avaient leur ration sur la conscience, le temple cessait d’être consacré à Bacchus, et la charge de veiller à la porte de derrière passait de l’un des apprentis du barbier à la petite mulâtre, la brune Iris de dame Suddlechops. Alors tout devenait mystère ; des galans enveloppés dans leurs manteaux, des femmes masquées ou déguisées de mille manières, se glissaient dans le ténébreux labyrinthe du passage, et même le faible coup de marteau qui appelait souvent l’attention de la créole avait en soi quelque chose qui sentait le secret et la crainte d’être découvert.
    Ce fut le soir du jour où Marguerite avait eu la longue conférence

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