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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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avec lady Hermione, que dame Suddlechops avait recommandé à la petite portière de fermer la porte aussi soigneusement que la bourse d’un avare, et de ne laisser entrer que… – Elle prononça le nom tout bas et en faisant un signe de tête.
    La petite mulâtre cligna de l’œil pour répondre qu’elle comprenait, se rendit à son poste, et bientôt après introduisit en présence de sa maîtresse ce même brave chevalier de la Cité qui semblait se trouver si mal à l’aise dans ses beaux habits, et qui s’était conduit avec tant de bravoure dans le combat qui eut lieu lorsque pour la première fois Nigel s’était rendu à l’Ordinaire du chevalier de Beaujeu. La mulâtresse l’introduisit. – Mistress, – le beau gentilhomme tout d’or et de velours ! – et elle ajouta entre ses dents : – Beau gentilhomme ! un digne apprenti de celui qui fait le tic-tac.
    C’était en effet, nous sommes fâchés de le dire et nous espérons que nos lecteurs partageront notre intérêt ; – c’était en effet l’honnête Jenkin Vincent qui, abandonné par son bon ange, avait été entraîné à se travestir et à visiter dans le costume d’un galant du jour ces rendez-vous de la dissipation et du plaisir, où c’eût été pour lui une tache ineffaçable que d’être reconnu pour ce qu’il était, s’il lui eût été possible de s’y faire admettre sans recourir à ce déguisement.
    Il entra, l’air soucieux. Son riche habit était passé à la hâte et boutonné de travers. Son ceinturon était bouclé gauchement, de manière que son épée allait s’écartant de son côté gauche au lieu d’y être suspendue avec une gracieuse négligence, tandis que son poignard, quoique richement ciselé et doré, était fixé à sa ceinture comme le couteau d’un boucher dans les plis de son tablier bleu.
    Les personnes comme il faut de ce temps-là, soit dit en passant, avaient l’avantage d’être mieux distinguées du vulgaire qu’aujourd’hui. En effet, ce que l’ancien panier et le cerceau plus moderne étaient aux dames de la cour, l’épée l’était aux gentilshommes ; cet article de l’ajustement ne servait qu’à rendre ridicule celui qui l’adoptait sans avoir le droit et surtout l’habitude de le porter. La rapière de Vincent s’embarrassa entre ses jambes et le fit trébucher. – Tudieu ! s’écria-t-il, voilà la seconde fois qu’elle me joue ce tour ; je crois que cette maudite flamberge sait que je ne suis pas un vrai gentilhomme, et le fait exprès.
    – Allons, allons, mon brave Jin Vin, – allons, mon garçon, dit la dame d’un ton radouci, ne t’inquiète pas de tout cela : – un franc et honnête apprenti de Londres vaut tous les galans de la Basoche.
    – J’étais un franc et honnête apprenti de Londres avant de vous connaître, dame Suddlechops, dit Vincent ; trouvez vous-même un nom pour ce que je suis devenu, grâce à vos bons avis ; car, par saint George ! je suis honteux d’y songer moi-même.
    – Allons donc ! reprit la dame Ursule, en sommes-nous là ? – Alors je n’y vois qu’un remède. Et à ces mots, allant vers une armoire d’encoignure en boiserie sculptée, elle l’ouvrit au moyen d’une clef, et en tira un grand flacon entouré d’osier, avec deux longs verres de Flandre à large ventre. Elle remplit le premier jusqu’aux bords pour son hôte, et l’autre plus modestement jusqu’aux deux tiers pour elle-même, en répétant pendant que le précieux cordial tombait en flots huileux :
    – Du vrai rosa solis, si jamais il en fût, et rien n’est meilleur pour chasser les humeurs noires.
    Mais quoique Jin Vincent vidât son gobelet sans scrupule, tandis que la dame dégustait le sien plus lentement, la liqueur ne parut pas produire sur son humeur l’effet qu’elle en attendait. Au contraire, se jetant dans le grand fauteuil de cuir où dame Ursule se reposait ordinairement, Jin déclara qu’il était le plus misérable de tous les hommes.
    – Et pourquoi être assez fou pour vous croire si malheureux, mon pauvre enfant ? dit dame Suddlechops ; mais c’est toujours la même chose ; les fous et les enfans ne savent jamais quand ils sont bien. Mais quoi ! il n’y a pas un homme qui se promène à Saint-Paul, soit avec un simple chapeau, soit avec un beau panache, non, il n’y en a pas un seul qui recueille autant d’œillades des filles que vous, quand vous traversez Fleet-Street avec votre bâton sous le bras

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