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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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– Adieu, adieu.
    Ces derniers mots furent précipitamment prononcés. – Je tentai de le retenir encore un moment par son manteau, que je saisis d’une faible main.
    – Vous viendrez donc me rejoindre, j’espère, à Saint-Jean-de-Luz ?
    – Oui, oui, répondit-il à la hâte, – Vous trouverez votre protecteur à Saint-Jean-de-Luz.
    Il retira son manteau de mes mains, et disparut dans l’obscurité. – Son compagnon s’approcha, me baisa la main, ce dont je m’aperçus à peine dans ce moment d’angoisse, et il suivit mon époux avec un des domestiques.
    Les larmes d’Hermione coulèrent ici assez abondamment pour faire craindre l’interruption de son récit. Quand elle reprit, ce fut en adressant une espèce d’apologie à Marguerite.
    – Chaque circonstance de cette époque où je jouissais encore d’une illusion de bonheur, dit-elle, est profondément gravée dans ma mémoire, qui pour tout ce qui m’est arrivé depuis, est aussi aride qu’un désert monotone d’Arabie. Mais je n’ai aucun droit, Marguerite, agitée comme vous l’êtes par votre anxiété, de vous faire essuyer l’ennui des détails de mes inutiles souvenirs.
    Les yeux de Marguerite étaient remplis de larmes. Il était impossible qu’il en fût autrement, puisque ce récit lui était fait par sa bienfaitrice infortunée, et ressemblait à quelques égards à sa propre situation : cependant on ne doit pas la blâmer trop sévèrement, si tout en pressant la généreuse dame de poursuivre son histoire, elle jetait involontairement un regard vers la porte, dans l’impatience que lui causait le retard de Monna Paula.
    Lady Hermione comprit et pardonna ce conflit d’émotions. Elle méritait bien aussi d’être excusée, si à son tour, dans le minutieux récit des secrets long-temps ensevelis dans son sein, elle semblait oublier les peines personnelles de sa protégée, dont l’esprit en était au moins occupé principalement, si elles n’absorbaient pas toute sa sensibilité.
    – Je vous disais, je crois, reprit la dame en continuant son histoire, qu’un des deux domestiques suivit les deux cavaliers ; l’autre resta avec nous dans le but probablement de nous remettre entre les mains de ceux que m… – je veux dire de ceux que mon époux avait appelés par son signal. Après un mot ou deux d’explication entre eux et le domestique, dans une sorte de patois que je ne comprenais pas, un des étrangers saisit mon cheval par la bride, un autre celui de Monna Paula, et ils nous emmenèrent vers la lumière à l’apparition de laquelle j’ai dit que nous nous étions arrêtés. Je touchai Monna Paula, et je m’aperçus qu’elle tremblait ; ce qui me surprit, parce que je savais que son caractère était presque aussi énergique et aussi hardi que celui d’un homme.
    Quand nous fûmes près du feu, l’aspect des espèces d’Égyptiens qui étaient autour, leurs larges chapeaux, leurs ceintures garnies de poignards et de pistolets, et tout l’appareil d’une vie d’aventures et de périls, m’auraient effrayée dans toute autre circonstance. Mais alors je ne pensais qu’à la douleur de m’être séparée de mon époux au moment où je venais d’être délivrée.
    Les femmes de la troupe, car il y en avait trois ou quatre parmi ces contrebandiers, nous reçurent avec une espèce de politesse grossière. Par leurs costumes et leurs manières, elles ne différaient guère des hommes auxquels elles étaient associées. – Même audace, même soif de périls ; elles portaient des armes comme eux, et nous eûmes l’occasion de voir qu’elles s’en servaient presque aussi bien…
    Il m’était impossible de ne pas redouter cette troupe de sauvages ; cependant ils ne nous fournirent aucun motif de plainte, car ils nous témoignaient dans toutes les occasions une espèce de prévenance brusque, ayant égard à notre faiblesse et à nos besoins, pendant le voyage , même lorsque nous les entendions murmurer entre eux contre notre mollesse : semblables à un grossier voiturier qui, chargé de marchandises riches et fragiles, prend toutes les précautions nécessaires pour leur conservation, tout en maudissant le surcroît de peine qu’elles lui occasionnent. Une fois ou deux seulement, qu’ils furent contrariés dans leur trafic de contrebande, qu’ils perdirent quelques marchandises dans une rencontre avec les officiers du fisc, et qu’ils furent poursuivis par des soldats, leurs murmures prirent

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