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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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qu’en dites-vous, monsieur Grahame ?
    Le capitaine s’arrêta ; mais son extrême impudence put à peine résister au froid mépris avec lequel Nigel répondit à sa proposition.
    – Je ne joue qu’avec ceux que je connais, dit-il d’un ton sec, et jamais le matin.
    – Les cartes vous seraient peut-être plus agréables, dit le capitaine Colepepper ; et quant à ce qui me regarde, voici l’honnête Pilori qui vous dira que Jack Colepepper joue aussi franchement que qui que ce soit qui ait jamais touché une carte. – On parle de dés pipés, de tours de passe-passe, de mille manières de tricher ; mais je veux être grillé comme une tranche de jambon, si j’ai pu jamais apprendre aucune de ces ruses.
    – Vous en connaissez du moins assez bien le vocabulaire, monsieur, dit Nigel avec le même ton d’indifférence.
    – Oui, sur mon honneur, reprit le spadassin : ce sont des phrases qu’un gentilhomme apprend par la ville. – Mais peut-être préférez-vous la paume ou le ballon ; nous avons une cour ici près, et d’élégantes raquettes.
    – Je vous prie de m’excuser pour le moment, dit lord Glenvarloch ; et s’il faut vous parler clairement, parmi les estimables privilèges que votre société m’a accordés, j’espère pouvoir compter celui d’être seul dans mon appartement quand bon me semble.
    – Votre très humble serviteur, monsieur, dit le capitaine, – je vous remercie de votre civilité. Jack Colepepper trouve assez d’amis sans se jeter à la tête des gens. – Mais peut-être voudrez-vous faire une partie de quilles, ou de quelque autre jeu que je ne vous ai pas nommé ?
    – Pas davantage, répondit Nigel ; je ne veux jouer à aucun jeu.
    Ici le vieillard, qui les avait observés avec ses petits yeux gris, tira le fier-à-bras par le pan de son habit et lui dit tout bas : – Ne faites pas le fanfaron, cela ne prendrait pas ; laissez frétiller la truite, elle mordra bientôt à l’hameçon.
    Mais le capitaine, plein de confiance dans sa force, et prenant pour de la timidité la patience méprisante de Nigel ; – excité aussi par la cassette ouverte, commença à parler sur un ton plus haut. Il se redressa, fronça le sourcil, prit plus que jamais l’air féroce d’un spadassin, et continua :
    – En Alsace, voyez-vous, il faut être bon voisin, morbleu ! nous couperions la figure à quiconque nous regarderait de travers ; oui, monsieur, quand nous aurions affaire à un courtisan musqué. Ventrebleu ! je suis militaire, et je me ris d’un lord comme d’un moucheur de chandelles.
    – Cherchez-vous une affaire, monsieur ? dit Nigel avec calme, et n’ayant dans le fond aucune envie de faire du bruit dans un tel lieu et avec un tel personnage.
    – Une affaire ? dit le capitaine, je n’en cherche point, quoique je n’en refuse jamais. Je veux seulement vous dire qu’il faut être bon diable, et voilà tout. Mais si nous passions l’eau pour aller voir le combat du taureau ? la matinée est belle. – Ventrebleu ! ne voulez-vous donc rien faire ?
    – Je suis singulièrement tenté de faire une chose, dit Nigel en l’interrompant.
    – Voyons, dit Colepepper d’un air fendant, voyons, de quoi êtes-vous tenté ?
    – Je suis tenté de vous jeter par la fenêtre, si vous ne prenez à l’instant la route de l’escalier.
    – Me jeter par la fenêtre ! Mort et diable ! s’écria le capitaine, j’ai bravé vingt cimeterres avec ma seule rapière, et un seigneur ruiné d’Écosse viendra me parler de me jeter par la fenêtre, moi ! Retire-toi, vieux Pilori ; laisse-moi faire des côtelettes écossaises de ce blanc-bec. C’est un homme mort !
    – Pour l’amour du ciel ! messieurs, s’écria le vieil avare en se jetant entre eux, ne troublez pas la paix, pour quelque con–si–dé–ra–ti–on que ce soit. Mon noble hôte, ne vous attaquez pas au capitaine, c’est un Hector. Brave Hector, laissez mon hôte, c’est un Achille.
    Ici Trapbois fut interrompu par son asthme, mais cependant il continua à s’interposer entre Colepepper, qui ayant mis flamberge au vent, faisait de vaines passes contre son antagoniste, et lord Nigel, qui, s’étant reculé pour tirer son épée, la tenait à la main.
    – Finissez vos extravagances, faquin, dit Nigel ; venez-vous ici vous exercer à jurer et à faire le vaillant contre moi après avoir bu ? Vous paraissez me connaître, et je suis presque honteux de dire que je vous

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