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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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dans l’Alsace, où des vacarmes de toutes les espèces sont communs parmi les habitans de ce quartier, hors de l’atteinte des lois. – Mais un autre cri, et puis un autre, et encore un autre, se succédèrent si rapprochés les uns des autres, qu’il ne put douter, quoique le bruit fût lointain, qu’il n’eût lieu dans la maison même.
    Nigel sauta à bas de son lit, mit une partie de ses vêtemens, prit son épée et ses pistolets, courut à la porte de la chambre, et là les cris redoublés le confirmèrent dans l’idée qu’ils venaient de l’appartement de l’usurier. Tout accès vers la galerie était rendu impossible par la porte intermédiaire, que le jeune lord ébranla avec une impatience vaine. Mais le passage secret revint à sa mémoire. Il rentra dans sa chambre, alluma aussi vite qu’il le put une bougie ; cruellement agité par la répétition des cris, et encore plus par la crainte qu’ils ne cessassent, il se précipita dans l’étroit corridor, guidé par le bruit, et en descendant le petit escalier qui le terminait, il entendit des voix étouffées qui semblaient s’encourager. – Frappe-la, assomme-la, – force-la au silence. – Et la voix de Marthe répétait les cris : Au meurtre ! au secours !
    Au bout de l’escalier était une petite porte qui céda devant Nigel, quand il se précipita sur la scène du crime, un pistolet d’une main, la bougie de l’autre, et son épée nue sous le bras.
    Deux brigands venaient d’arrêter les cris de la fille de Trapbois, dont la résistance était attestée par les lambeaux de ses vêtemens et des poignées de cheveux épars sur le plancher. Il y allait pour elle de la vie, car un des coquins avait tiré un long couteau, quand Nigel survint, fit feu sur lui, l’étendit mort par terre, et jeta le chandelier à la tête de l’autre, qu’il attaqua avec son épée. Ce lieu était sombre ; quelques reflets de la lune éclairaient seulement çà et là une partie de la chambre. – Le brigand tira son pistolet sans effet, essaya de se défendre avec son sabre ; mais il perdit courage, se retira vers la fenêtre ouverte, et s’échappa. Nigel lui tira au hasard son second coup de pistolet, et demanda de la lumière.
    – Il y a de la lumière dans la cuisine, répondit Marthe Trapbois avec plus de présence d’esprit qu’on n’aurait pu en attendre d’elle. – Mais arrêtez : vous ne connaissez pas le chemin. – J’irai en chercher moi-même. – Ô mon père ! – mon pauvre père ! – Je savais que cela finirait ainsi. – Et tout cela à cause de ce maudit or ! Ils l’ont ASSASSINÉ !

CHAPITRE XXV.
    « Au milieu de nos jours la mort vient nous surprendre,
    « Et, tels que des enfans privés de leurs joujoux,
    « Nous la voyons briser nos liens les plus doux.
    « Hélas ! malheur à nous si ces nœuds sont coupable. »
    Ancienne comédie.
     
    Ce fut un horrible spectacle que celui qui s’offrit aux yeux de Nigel quand Marthe Trapbois revint avec une lumière. La sauvage austérité de ses traits était encore exagérée par l’accès de la douleur, de la crainte et de la colère. Mais cette dernière passion dominait toutes les autres. Sur le plancher était étendu le corps du brigand qui avait expiré sans pousser un seul gémissement, et les flots de son sang en avaient rougi le carreau. Près de là était un autre cadavre sur lequel cette fille infortunée se précipita avec désespoir, car c’était celui de son malheureux père. Bientôt elle se releva ; et s’écriant : – Il peut y avoir encore un souffle de vie, elle s’efforça de soulever le corps. Nigel vint à son secours, mais ce ne fut pas sans jeter vers la fenêtre un regard que Marthe, aussi pénétrante que si elle n’eut point été troublée par la colère et la terreur, sut bien interpréter.
    – Ne craignez rien, dit-elle, ne craignez rien ; ce sont de vils poltrons auxquels le courage est aussi inconnu que la pitié. – Si j’avais eu des armes, j’aurais pu me défendre contre eux sans assistance et sans protection. – Ô mon pauvre père ! – Tout secours vient trop tard pour ce cadavre déjà raide et glacé. – Il est mort ! – mort !
    Tandis qu’elle parlait, Nigel l’aidait à soulever le corps du vieil avare ; mais ils sentaient assez, au poids inerte de ses membres et à la raideur de ses articulations, que la vie l’avait abandonné. Nigel chercha la blessure, mais il ne la trouva pas ; Marthe,

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