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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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avec une présence d’esprit supérieure à celle que l’on devait attendre de la fille de la victime, découvrit l’instrument du meurtre. – C’était une espèce d’écharpe que l’on avait serrée assez étroitement autour de son cou pour l’empêcher d’abord de crier, puis pour lui ôter la vie.
    Elle détacha le nœud fatal, et déposant le corps du vieillard dans les bras de lord Glenvarloch, elle courut chercher de l’eau, des liqueurs, des essences, espérant que le cours de la vie n’aurait été que suspendu ; mais cet espoir fut vain : elle lui bassina les tempes, lui souleva la tête, ouvrit sa robe de nuit (car il paraît qu’il s’était levé de son lit lorsqu’il avait entendu les voleurs entrer). Enfin elle desserra avec difficulté ses mains raides étroitement fermées, de l’une desquelles tomba une clef, et de l’autre cette même pièce d’or qui, quelques instans auparavant, avait été pour ce malheureux l’objet de tant de sollicitude, et que probablement, dans l’état d’affaiblissement où se trouvaient ses facultés morales, il se préparait à défendre avec la même énergie et le même désespoir que si cette faible somme eût été nécessaire à son existence actuelle.
    – C’est en vain, – c’est en vain, dit la fille en cessant ses inutiles efforts pour rappeler une vie qui avait fui ; car le vieillard avait été étranglé par les meurtriers. – C’est en vain ! – il a été assassiné ! – J’avais toujours pensé qu’il en serait ainsi ; et maintenant j’en suis le témoin.
    Elle ramassa alors la clef et la pièce d’or ; mais ce ne fut que pour les rejeter sur le plancher en s’écriant : – Soyez maudites l’une et l’autre, car vous êtes la cause de ce crime.
    Nigel allait parler et lui rappeler qu’il fallait prendre à l’instant des mesures pour la poursuite du meurtrier qui s’était échappé, aussi bien que pour se mettre en garde contre son retour. Mais elle l’interrompit durement.
    – Silence ! dit-elle, silence ! Croyez-vous que les pensées de mon cœur ne soient pas suffisantes pour m’occuper tout entière, avec un spectacle tel que celui que j’ai sous les yeux ? Je vous dis de vous taire, répéta-t-elle d’un ton encore plus dur : – une fille peut-elle rien écouter lorsque le cadavre d’un père assassiné est sur ses genoux ?
    Lord Glenvarloch, quoique cédant à cette violente douleur, n’en sentait pas moins l’embarras de sa situation. Il avait déchargé ses deux pistolets, – les voleurs pouvaient revenir, – ils avaient probablement d’autres compagnons, outre celui qui était tombé ; il lui semblait même déjà entendre quelques chuchotemens derrière la croisée. Il se hâta de faire part à Marthe de la nécessité où ils étaient de se procurer des munitions.
    – Vous avez raison, dit-elle avec un air de mépris. Vous avez même déjà plus osé que je ne l’attendais d’un homme. Allez, pourvoyez à votre sûreté, puisque tel est votre dessein, – abandonnez-moi à mon sort.
    Sans s’arrêter pour donner une explication inutile, Nigel se hâta de gagner sa chambre par le secret passage, se pourvut de poudre, et revint avec la même promptitude, s’étonnant lui-même de l’habileté avec laquelle il avait parcouru pendant la nuit tous les détours du passage qu’il n’avait traversé qu’une fois, et dans le moment d’une si vive agitation.
    Il trouva à son retour la malheureuse Marthe immobile comme une statue près du corps de son père, qu’elle avait étendu sur le plancher, après lui avoir couvert le visage avec un pan de sa robe. Elle ne témoigna ni surprise ni plaisir du retour de Nigel, mais elle lui dit avec calme : – J’ai terminé tous mes gémissemens ; – ma douleur, – du moins toute celle dont l’homme doit être témoin, est maintenant épuisée. Mais j’obtiendrai justice ; et le lâche qui a frappé ce pauvre vieillard sans défense, lorsqu’à peine quelques jours lui restaient encore à vivre, ne pèsera pas long-temps sur la terre après lui. Étranger que le ciel a envoyé pour hâter la vengeance, – va chez Hildebrod ; il passe la nuit dans ses orgies ! – dis-lui de venir ici, – il y est forcé par son devoir ; il n’osera pas refuser un secours qu’il sait bien que je puis reconnaître. – Que tardez-vous ? allez sur-le-champ.
    – Je le voudrais bien, dit Nigel, mais je crains de vous laisser seule ; ces

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