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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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valent bien les vôtres, et il montra qu’il était aussi armé de pistolets : ainsi vous pouvez commencer quand vous le voudrez.
    – Alors, dit lord Glenvarloch en armant un de ses deux pistolets, le plus tôt sera le mieux. Prenez-y garde, je vous tiens pour un assassin qui a déclaré qu’il voulait user de violence sur ma personne, et je vous brûlerai la cervelle si vous ne me mettez pas à terre à Greenwich. L’autre batelier, alarmé de ce geste, se coucha sur sa rame ; mais la jaquette répondit froidement :
    – Voyez-vous, monsieur, peu m’importerait de jouer à ce jeu ma vie contre la vôtre ; mais la vérité est que l’on m’emploie pour votre bien et non pour votre mal.
    – Et qui vous emploie ? dit lord Glenvarloch ; qui ose se mêler de mes affaires sans me consulter ?
    – Quant à cela, répondit le batelier avec le même ton d’indifférence, je n’ai rien à vous dire. Peu m’importe, comme je l’ai dit, que vous débarquiez à Greenwich pour vous faire pendre, ou que vous alliez à bord du Royal Trislle {101} pour vous échapper dans votre pays ; je serai également débarrassé de vous de l’une et de l’autre manière ; mais il est peut-être juste de vous donner à choisir.
    – Mon choix est fait, dit Nigel ; je vous l’ai déjà répété trois fois, je veux débarquer à Greenwich.
    – Écrivez-moi sur un morceau de papier que telle est votre volonté positive, dit le batelier ; je veux avoir un acte pour prouver à ceux qui m’emploient que c’est vous qui avez violé leurs ordres, et non pas moi.
    – Voici un bijou dont ma main ne veut pas se séparer quant à présent, dit Nigel en montrant son pistolet ; je vous écrirai ce billet quand je serai à terre.
    – Je n’irais point à terre avec vous pour cent pièces d’or, dit le batelier ; le malheur vous a toujours suivi, excepté au jeu : faites ce qui est juste, et accordez-moi l’attestation que je désire. Si vous craignez d’être surpris en écrivant, vous pouvez garder mes pistolets. Il offrit en conséquence ses armes à Nigel, qui n’hésita plus à donner au batelier un certificat conçu en ces termes :
    – « Les deux bateliers, conducteurs de la barque appelée le Corbeau, ont accompli fidèlement leur devoir envers moi, en me débarquant à Greenwich d’après mes ordres exprès, et malgré leur désir de me conduire à bord du Chardon royal, à l’ancre à Gravesend. »
    Après avoir signé cet écrit des lettres initiales N. O. G., comme indiquant son nom et son titre, il demanda de nouveau au batelier quelles étaient les personnes qui l’employaient.
    – Monsieur, répondit la jaquette verte, – j’ai respecté votre secret, ne cherchez pas à découvrir le mien : vous ne seriez guère plus avancé de savoir quelle est la personne pour laquelle je travaille ; en un mot, vous ne le saurez pas ; – et si vous trouvez du plaisir à vous battre, le plus tôt sera le mieux, comme vous venez vous-même de le dire ; vous pouvez seulement être sûr que nous n’avons voulu vous faire aucun mal ; et s’il vous en arrive, ce sera vous seul qui l’aurez causé. Cependant ils approchèrent du rivage : Nigel s’y élança aussitôt. Les bateliers débarquèrent sa malle, et lui dirent qu’il y avait près de là beaucoup de pauvres gens qui la lui porteraient où il le désirerait.
    – Nous nous séparons amis, j’espère, mes enfans, dit le jeune lord en leur offrant en même temps le double du prix qu’on donne ordinairement aux bateliers.
    – Nous nous séparons comme nous nous sommes rencontrés, répondit la jaquette verte. Quant à votre argent, je n’en veux point, ce morceau de papier me suffit. Seulement, si vous me devez quelque chose pour le service que je vous ai rendu, je vous prie de ne pas plonger si avant dans les poches du premier apprenti que vous trouverez assez fou pour faire le cavalier. Et toi, vieux coquin, dit-il à son compagnon, qui fixait un œil avide sur l’argent que Nigel continuait à leur offrir, pousse au large, ou si je prends une rame, je te la romps sur la tête. L’autre obéit, mais il ne put s’empêcher de dire à voix basse, que ce refus était entièrement contraire aux règles des bateliers.
    Glenvarloch, quoique sans éprouver pour la mémoire de cette princesse le zèle – de Thalès outragé – du poète moraliste, venait de toucher
    Le sol sacré qui vit naître Élisa {102} ,
    dont le palais était

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