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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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alors occupé avec moins de gloire par son successeur. Ce n’était pas, comme un auteur moderne l’a dit, que Jacques fût sans qualités ou sans bonnes intentions, et celle qui l’avait précédé sur le trône était pour le moins aussi arbitraire en fait qu’il l’était en théorie ; mais tandis qu’Élisabeth avait une mâle sévérité et une fermeté qui jusqu’à un certain point faisait respecter ses faiblesses, dont la plupart étaient en elles-mêmes assez ridicules, Jacques était si complètement dépourvu de ces deux qualités, que même ses vertus et ses bonnes intentions prêtaient à rire, grâce à sa capricieuse irrésolution, de sorte que ce qu’il disait et faisait de mieux portait une empreinte de son caractère sans vigueur. En conséquence, quoiqu’à différentes époques de son règne il ait réussi à acquérir parmi ses sujets une popularité passagère, elle ne survécut jamais long-temps aux occasions qui l’avaient produite : tant il est vrai que la masse des hommes respectera toujours plus un monarque qui sait oser le crime que celui que ses faiblesses rendent ridicule.
    Pour en revenir à notre sujet, lord Glenvarloch, comme la jaquette verte le lui avait assuré, fut accosté bientôt par un batelier inoccupé qui lui proposa de porter son bagage où il le désirerait ; mais cet où était une question qui le laissa quelque temps en suspens. Enfin, se rappelant qu’il était nécessaire d’avoir la barbe faite et les cheveux peignés avant de songer à se présenter devant le roi, et désirant en même temps prendre quelques renseignemens sur la cour, il se fit conduire dans la boutique du barbier le plus voisin, genre de boutique qui, nous l’avons déjà dit, était comme le centre des nouvelles de toute espèce. On lui eut bientôt montré le chemin qui conduisait à ce rendez-vous des bruits publics, et bientôt il fut à portée d’apprendre tout ce qu’il désirait connaître, et bien davantage encore, tandis que sa tête était entre les mains de l’adroit artiste, dont la langue était aussi leste que les doigts, et qui s’exprima de la manière suivante sans faire la moindre pause :
    – La cour est ici, – monsieur ; – oui, monsieur, – cela fait grand bien au commerce ; – cela nous vaut de bonnes pratiques. – Sa Majesté aime Greenwich, – elle chasse tous les matins dans le parc ; – il n’y a que quelques personnes comme il faut qui aient leurs entrées au palais ; – point de canaille, point de ces gens mal peignés, pour effrayer le cheval du roi par leurs cris. – Oui, monsieur, il faut que la barbe soit coupée plus en pointe ; c’est ainsi qu’on la porte. Je sais la couper à la dernière mode, – je coiffe plusieurs des messieurs de la cour : – un valet de chambre, deux pages, l’intendant de la cuisine, trois coureurs à pied, deux piqueurs, et un honorable chevalier écossais, sir Munko Malgrowler.
    – Malagrowther, vous voulez dire, répondit Nigel en glissant cette conjecture avec beaucoup de difficulté entre deux phrases du barbier.
    – Oui, monsieur, – Malcrowder, monsieur ; – comme vous dites, monsieur. – Tous ces Écossais ont des noms durs à prononcer pour un Anglais. Sir Munko est un bel homme, monsieur ; peut-être le connaissez-vous. – Rachetant la perte de ses doigts et les défauts de ses jambes par la longueur de son menton, monsieur ; il me prend à lui seul une minute et douze secondes ; il me faut plus de temps pour raser ce menton qu’aucun autre que je connaisse dans Greenwich ; en somme, c’est un fort bel homme, et un aimable, – un très-aimable gentilhomme ; – toujours de bonne humeur ; excepté qu’il est si sourd qu’il ne peut entendre dire du bien de personne, et si sage qu’il ne veut jamais croire le peu de bien qu’il entend ; du reste, un excellent caractère, excepté lorsqu’on parle trop bas ou qu’un cheveu va de travers. – Vous ai-je coupé, monsieur ? Ce sera guéri dans un instant avec une goutte de mon eau astringente ; – mon eau astringente, ou plutôt celle de ma femme, monsieur ; – car c’est elle qui la fait elle-même ; une goutte de cette eau, monsieur, et un morceau de taffetas noir, tout juste ce qu’il en faudrait pour la selle d’une puce ; – oui, monsieur, il n’y a rien comme cela. Le prince avait une mouche l’autre jour, et le duc aussi ; et vous me croirez si vous voulez, mais il y a déjà dix-sept aunes trois

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