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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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souviens-toi que je ne manque jamais à ma parole. Garde ce maudit or, si tu tiens à ta vie ; ou bien arrête, je ne te le confierai point. – Envoie tout de suite cet or chez moi ; je partirai toujours pour l’Écosse, et il faudra bien des choses pour m’empêcher de tenir bon dans le château de Glenvarloch contre le propriétaire, avec ses propres munitions. Tu es prêt à me servir ? Le scribe l’assura de la plus complète obéissance.
    – Hé bien ! souviens-toi que l’heure était passé avant que le paiement fût offert, – et vois à te procurer des témoins qui aient bonne mémoire pour prouver ce point.
    – Fi donc ! milord, je ferai plus, dit André en se ranimant ; je prouverai que les amis de lord Glenvarloch m’ont menacé, renversé, qu’ils ont même tiré l’épée contre moi. – Pensez-vous que j’aurais été assez ingrat pour souffrir de leur part le moindre acte au préjudice de Votre Seigneurie s’ils ne m’avaient pas mis l’épée sur la gorge !
    – Il suffit, répondit Dalgarno, vous êtes un talent accompli. – Continuez, ou redoutez ma fureur. Je laisse mon page en bas. – Faites venir des porteurs, et qu’ils me suivent avec l’or.
    À ces mots, lord Dalgarno quitta la maison du scribe.
    Skurliewhitter, ayant envoyé son clerc chercher des commissionnaires de confiance pour transporter l’argent, resta seul, et tremblant encore, à méditer sur les moyens de se débarrasser du terrible et vindicatif seigneur, qui connaissait un trop grand nombre de ses méfaits pour n’avoir pas les moyens de le démasquer et de le perdre quand il le voudrait. Il venait en effet d’acquiescer au plan rapidement tracé pour s’emparer des biens affranchis ; mais son expérience prévoyait que ce serait une chose impossible, tandis que de l’autre côté il ne pouvait songer aux ressentimens de lord Dalgarno sans des craintes qui faisaient frissonner son ame sordide. Être au pouvoir d’un jeune lord prodigue, et soumis à ses caprices et à ses mauvais traitemens, lorsque son industrie s’était formé des moyens de fortune, – c’était le tour le plus cruel que le sort eût pu jouer à l’usurier commençant.
    Tandis que le scribe était dans le premier accès de son inquiétude, quelqu’un frappa à la porte de l’appartement : il lui cria d’entrer ; et un homme parut couvert d’un manteau grossier de drap de Wiltshire, auquel le ciseau n’avait donné aucune forme, attaché par un large ceinturon de cuir et une boucle de cuivre, ce qui était le costume ordinaire des marchands de bétail et des paysans. Skurliewhitter, croyant voir dans ce personnage un client de campagne qui pourrait devenir intéressant, avait ouvert la bouche pour le prier de s’asseoir, lorsque l’étranger, rejetant en arrière le capuchon qu’il avait baissé sur sa figure, présenta au scribe des traits bien gravés dans sa mémoire, mais qu’il ne voyait jamais sans se sentir prêt à s’évanouir.
    – Est-ce vous ? dit-il d’une voix faible, tandis que l’étranger replaçait le capuchon qui couvrait ses traits.
    – Qui voulez-vous que ce soit ? répondit celui-ci.
    Enfant du parchemin, né dans un greffe obscur,
    Entre le sac et l’écritoire,
    Avorton pétri de grimoire,
    L’encrier fut ton père, et ta mère, à coup sûr,
    Fut une plume mal taillée.
    La règle, le crayon, instrumens de ta loi,
    Et mainte page barbouillée
    Sont tes parens… Mais, sur ma foi,
    J’oubliais aussi la potence.
    Lève-toi, cuistre, en ma présence ;
    Et fais la révérence à qui vaut mieux que toi.
    – Vous n’êtes pas encore parti, après tous les avis qui vous ont été donnés ? dit le scribe. Ne croyez pas que votre manteau de paysan puisse vous sauver, capitaine ; – non, ni vos citations de pièces de théâtre.
    – Que diable voulez-vous que je fasse ? Voulez-vous que je meure de faim ? Si je me sauve, il faut que vous m’allongiez les ailes avec quelques plumes. Vous pouvez le faire, je pense.
    – Vous auriez déjà pu vous en aller. – Vous avez eu dix livres sterling. – Que sont-elles devenues ?
    – Elles ont filé, répondit le capitaine Colepepper, – elles ont filé je ne sais où. – J’avais envie de mordre, et j’ai été mordu, voilà tout. – Je crois que ma main a tremblé en pensant à l’expédition de la dernière nuit ; car je craignais les docteurs comme un véritable enfant.
    – Ainsi donc vous avez tout perdu ? – Hé

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