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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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épée nue qu’un débiteur d’un créancier , il est assez brave pour vous tuer en tirant de derrière une haie : – alors je suis mille fois sauvé ; – je suis sauvé, – sauvé !
    Nous tirerons sans regret le rideau sur lui et sur ses réflexions.

CHAPITRE XXXV.
    « Nous ne devenons pas criminels tout d’un coup.
    « Le mal est un ruisseau, faible en quittant sa source,
    « Dont la main d’un enfant arrêterait la course
    « Avec un peu d’argile employée en jouant.
    « Mais laissez-le couler, il devient un torrent.
    « Et la religion ni la philosophie
    « N’en pourront désormais enchaîner la furie. »
    Ancienne comédie.
     
    Les deux Templiers avaient été traités par notre ami Richie Moniplies dans un cabinet particulier, chez Beaujeu, où l’on pouvait le prendre pour un homme de bonne compagnie ; car il avait échangé sa livrée pour un habit modeste, quoique d’un drap fort beau, taillé à la mode du temps, mais dont la coupe eût convenu à un homme plus âgé que lui. Il avait positivement refusé de se présenter à l’Ordinaire, malgré les vives instances de ses compagnons, qui auraient voulu pouvoir l’y décider ; car il est facile de penser que des rieurs tels que Lowestoffe et l’autre membre de la basoche n’eussent pas été fâchés de se divertir un peu aux dépens du simple et pédant Écossais, outre la chance de le débarrasser de quelques livres sterling, – dont il paraissait avoir un grand nombre à sa disposition. Mais les bouteilles d’un vin pétillant purent se succéder sans réussir à faire oublier à Richie le sentiment du décorum. Il conserva la gravité d’un juge, même en buvant comme un poisson, soit qu’il y fût excité par son goût naturel pour cette liqueur, soit même pour encourager ses hôtes. Lorsque le vin commença à opérer son effet sur leur cerveau, maître Lowestoffe, fatigué peut-être de la bizarrerie de Richie, qui devenait encore plus opiniâtre et plus dogmatique qu’il ne l’avait été, même au commencement du repas, proposa à son ami de quitter la table, et d’aller joindre les joueurs.
    On fit en conséquence venir le garçon, et Richie paya l’écot en y joignant un pour-boire généreux, qui fut reçu chapeau bas et genou en terre, avec maints remerciemens.
    – Je suis fâché que nous nous séparions si tôt, messieurs, dit Richie à ses compagnons. – J’aurais voulu vous voir vider un autre quartaut avant de vous en aller, ou que vous fussiez restés pour faire un léger souper et prendre un verre de vin du Rhin. Je vous remercie cependant d’avoir ainsi honoré ma petite collation ; et je vous recommande à la fortune, dans la route que vous suivez ; car l’Ordinaire ne fut, n’est, et ne sera jamais mon élément.
    – Portez-vous bien alors, dit Lowestoffe, très-sage et sentencieux maître Moniplies. Puissiez-vous avoir bientôt une autre hypothèque à racheter, et puissé-je vous servir de témoin, pourvu que vous agissiez en aussi bon diable qu’aujourd’hui.
    – Vous avez bien de la bonté de parler ainsi, messieurs ; – mais si vous vouliez seulement me permettre de vous donner quelques conseils au sujet de ce maudit Ordinaire…
    – Réservez la leçon, très-honorable Richie, pour l’instant où j’aurai perdu tout mon argent, dit Lowestoffe en lui montrant une bourse assez bien garnie, et alors la leçon aura sans doute quelque poids.
    – Et gardez-en ma part, Richie, reprit l’autre étudiant en lui montrant à son tour une bourse presque vide, pour l’instant où cette bourse sera remplie ; et alors je vous promets de vous écouter avec patience.
    – Oui, oui, mes amis, répondit Richie, la vide et la pleine s’en vont souvent par le même chemin, et ce n’est pas le meilleur. Mais le temps viendra…
    – Il est déjà venu, dit Lowestoffe ; la table de jeu est disposée ; et puisque bien décidément vous ne voulez pas entrer avec nous, adieu, Richie.
    – Adieu, messieurs, dit Richie ; et il sortit de la maison, où il laissa ses hôtes.
    Moniplies n’était encore qu’à quelques pas de la porte, et il marchait absorbé dans ses réflexions sur le jeu, les Ordinaires et les mœurs du siècle, lorsqu’un homme qu’il n’avait pas remarqué, et qui de son côté n’avait pas fait plus d’attention à lui, le heurta brusquement. Richie lui demanda s’il avait voulu l’insulter ; et l’étranger riposta par une imprécation contre

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