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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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bien, prenez ceci et partez.
    – Quoi ! deux pauvres pièces ! Peste soit de votre bonté, ma foi ! – Mais rappelez-vous que vous y êtes aussi intéressé que moi.
    – Moi ! parbleu non. Je ne voulais que débarrasser le vieillard de quelques papiers et d’un peu d’or, et vous lui avez enlevé la vie.
    – S’il vivait encore, il aimerait mieux la perdre que son argent. – Mais ce n’est pas là la question, maître Skurliewhitter ; – vous avez ouvert les verroux à secret de la fenêtre, lorsque vous avez été le voir pour affaires, la veille de sa mort. Ainsi soyez sûr que, si je suis pris, je ne danserai pas seul. – Pity Jack Hempsfield est mort ; la vieille chanson n’est plus bonne.
    Nous étions trois, nous étions trois,
    Tous trois enfans de la folie,
    Et dans un concerto grivois,
    Petit chef-d’œuvre d’harmonie,
    Chacun des trois, chacun des trois,
    Chacun des trois fit sa partie.
    – Pour l’amour, de Dieu ! parlez plus bas. Est-ce ici le lieu ou le moment de faire entendre vos chansons d’orgies nocturnes ? – Mais combien vous faut-il pour votre voyage ? Je vous dis que je ne suis pas en fonds.
    – C’est un mensonge, un mensonge palpable et grossier. – Combien il me faut, dites-vous, pour mon voyage ? Bah ! un de ces sacs me suffira pour le moment.
    – Je vous jure que ces sacs d’argent ne sont pas à ma disposition.
    – D’une manière honnête, cela peut être ; mais entre nous, nous n’y regardons pas de si près.
    – Je vous jure qu’ils ne sont nullement à ma disposition : – ils m’ont été remis en compte. – Je dois les remettre à lord Dalgarno, dont le page attend ici pour les emporter : et je n’en pourrais détacher une seule pièce sans le plus grand danger.
    – Ne pouvez-vous pas différer la remise ? dit le spadassin en touchant de sa large main un des sacs, comme si ses doigts étaient impatiens de le saisir.
    – Impossible, répondit le scribe ; il part demain pour l’Écosse.
    – Ah ! ah ! dit le capitaine après un moment de réflexion, prend-il la route du nord avec cette charge ?
    – Il sera bien accompagné, dit le scribe ; mais cependant…
    – Mais cependant, – mais quoi ? reprit le scélérat.
    – Non, je ne voulais rien dire.
    – Tu mens. – Tu as eu vent de quelque bonne chose : je t’ai vu prendre la pose d’un chien couchant. Tu ne parleras pas plus qu’un épagneul bien dressé, mais tes signes seront tout aussi faciles à comprendre.
    – Tout ce que je voulais dire, capitaine, c’est que ses domestiques s’en vont par Barnet, et que lui, avec son page, il traverse Enfield-Chase : il m’a dit hier qu’il marcherait lentement.
    – Oui, bien ! je commence à te comprendre, mon garçon.
    – Et qu’il s’arrêterait, continua le scribe, qu’il s’arrêterait quelque temps à Camlet-Moat.
    – Ceci vaut mieux qu’un combat de coqs, dit le capitaine.
    – Je ne vois pas le bien que cela peut vous faire, capitaine ; mais cependant ils ne peuvent pas marcher vite, car son page montera le cheval qui doit porter tout ce poids, dit le scribe en montrant l’argent qui était sur la table. Lord Dalgarno voit clair dans les affaires de ce monde.
    – Ce cheval saura gré à ceux qui le débarrasseront de sa charge, dit le brigand ; car, Dieu merci, on pourra le rencontrer. – Il a toujours ce page, – ce même Lutin, – ce diable ? Bien ! ce jeune drôle a déjà battu le buisson pour moi. Je me vengerai aussi, car je lui en veux d’ancienne date pour une affaire qui s’est passée à l’Ordinaire. Voyons : – Black-Feltham, et Dick Shakebag ; – nous aurons besoin d’un quatrième. – J’aime à être sûr de mon coup ; le butin est assez considérable pour être partagé, outre ce que je puis rogner sur leur lot. Allons ! prêtez-moi deux livres sterling ; voilà qui est bien. Oh ! la bonne nouvelle ! Adieu. Et il s’éloigna en s’enveloppant avec soin dans les plis de son manteau.
    Lorsqu’il fut parti, le scribe se tordit les mains, et s’écria : – Encore du sang ! – encore du sang ! je croyais en avoir fini ; mais cette fois ce n’est pas ma faute, – non, ce n’est pas ma faute ; – et puis je ne puis qu’y gagner de toutes les manières. Si le scélérat succombe, il cessera de tirailler les cordons de ma bourse ; et si lord Dalgarno meurt, – comme la chose est très-probable ; car, quoique ce drôle ait aussi peur d’une

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