Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
pays.
    – Allons donc, gardez-vous-en bien, mon ami. Je sais, par une triste expérience, que le pauvre est obligé de se consumer en peine, tandis que celui qui a des rentes se repose tous les jours. Mais du courage ; vous m’avez été utile une fois, c’est à mon tour maintenant de vous rendre service. Si vous voulez, seulement me faire avoir des renseignemens sur le capitaine en question, ce sera la meilleure œuvre que vous puissiez faire.
    – Je devine ce que vous avez dessein de faire, maître Richie ; vous voudriez sauver la longue bourse de votre compatriote. Je ne vois pas le bien que cela pourrait me faire, à moins que je n’y mette la main. Je déteste ce fanfaron, ce sanguinaire et lâche brigand. Si vous pouvez me donner un cheval, je consens à vous conduire où la mère Suddlechops m’a dit que je le rencontrerais. Mais vous devez vous attendre à trouver du danger, car quoiqu’il soit lâche lui-même, je sais qu’il aura plus d’un vigoureux compagnon avec lui.
    – Nous aurons un mandat d’arrêt ; et nous crierons haro contre lui.
    – Je ne veux pas de cela, si je vais avec vous. Je ne suis pas homme à trahir lâchement qui que ce soit. Il faut payer de votre personne, si je dois être de la partie. Je veux bien jouer du couteau, mais je ne vendrai le sang de personne.
    – Hé bien, dit Richie, il faut que les entêtés agissent à leur manière ; vous devez songer que je suis né et que j’ai été élevé dans un pays où il y a plus de têtes cassées que de têtes entières. Du reste, j’ai ici deux francs amis, maître Lowestoffe le Templier, et son cousin, maître Ringwood ; ils seront enchantés d’être d’une bonne partie.
    – Lowestoffe et Ringwood ! s’écria Jenkin ; ce sont deux braves jeunes gens, ils seront certainement des nôtres. Savez-vous où les trouver ?
    – Oui, vraiment, répondit Richie. Ils sont à jouer ; on est toujours sûr de les trouver les dés et les cartes à la main.
    – Ce sont des hommes d’honneur et à qui l’on peut se fier ; et, s’ils sont de cet avis, je risque l’aventure. Allons, tâchez de les amener ici, puisque vous en avez tant à leur conter. Il ne faut pas qu’on nous voie dehors ensemble. Je ne sais comment cela se fait, maître Moniplies, ajouta-t-il tandis que son visage s’animait, et qu’il remplissait à son tour les verres, mais depuis que je pense à cette affaire, je me sens le cœur plus léger.
    – Voilà ce que c’est que d’avoir un bon conseiller, maître Jenkin : et vraiment j’espère vous entendre dire que votre cœur est aussi léger que celui d’une alouette, et cela avant peu. Ne souriez pas, ne branlez pas la tête ; mais songez bien à ce que je vous dis. Restez ici en attendant que j’aille chercher ces braves gens. Certainement, les cartes ne leur feront pas refuser une partie comme celle que je vais leur proposer.

CHAPITRE XXXVI.
    « Les voleurs ont garotté les honnêtes gens ; maintenant si nous pouvions, toi et moi, voler les voleurs, nous nous en irions gaiement à Londres. »
    SHAKSPEARE. Henry IV, partie II.
     
    Le soleil dorait les clairières d’Enfield-Chase, et les cerfs dont cette forêt était alors remplie se jouaient en groupes pittoresques au milieu des chênes antiques, lorsqu’un cavalier et une dame à pied, quoiqu’en costume de cheval, traversèrent lentement une des longues allées pratiquées pour la commodité des chasseurs. Un seul page, monté sur un genet d’Espagne, qui semblait porter une pesante valise, les suivait à une distance respectueuse.
    La femme, parée de tous les ornemens du temps, et surchargée de dentelles, de falbalas et de broderies, tenait d’une main son éventail en plumes d’autruche, et de l’autre son masque de velours noir ; elle semblait chercher, par le manège de la petite coquetterie employée dans de telles occasions, à attirer l’attention de son compagnon, qui quelquefois écoutait son babil sans paraître y prendre garde, et parfois interrompait le cours de ses plus sérieuses réflexions pour lui répondre.
    – Mais, milord, milord, vous marchez si vite que vous me laissez derrière vous. Allons, attendez, je vais vous prendre le bras ; mais comment faire avec mon masque et mon éventail ? Pourquoi ne m’avez-vous pas permis d’emmener ma demoiselle de compagnie pour nous suivre et porter mes hardes ? Voyez, je puis mettre mon éventail dans ma ceinture, et à présent que j’ai une

Weitere Kostenlose Bücher