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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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main pour vous tenir, vous ne me dépasserez plus.
    – Avançons donc, répondit le galant, et marchons vite, puisque vous n’avez pas voulu consentir à rester avec votre demoiselle de compagnie, comme vous l’appelez, et le reste du bagage. Vous verrez peut-être un spectacle qui probablement ne vous plaira guère.
    La dame lui prit donc le bras ; mais, comme il continuait à marcher du même pas, elle se débarrassa bientôt de lui, en s’écriant qu’il lui avait fait mal à la main. Le cavalier s’arrêta, et regarda la jolie main et le bras charmant qu’elle lui montrait en se récriant sur sa cruauté. – Voyez, dit-elle en découvrant une partie de son bras : je parie qu’il est tout noir ou tout bleu jusqu’au coude.
    – Je vous dis que vous êtes une petite folle, répondit le cavalier en baisant nonchalamment le bras endommagé ; ce n’est qu’un joli incarnat qui relève le bleu des veines.
    – Ah ! milord, que vous êtes enfant ! répondit la dame ; mais je suis bien aise d’avoir quelques moyens de vous faire parler et rire ce matin. Je puis vous assurer que si j’ai autant insisté à vous suivre dans la forêt, c’était dans l’intention de vous distraire. Je suis, je pense, meilleure compagnie que votre page. Et à présent, dites-moi, ces jolies bêtes à cornes ne sont-elles pas des cerfs ?
    – Oui, Nelly, répondit son insouciant compagnon.
    – Et en vérité, que peuvent faire les gens de qualité d’un si grand nombre de bêtes de cette espèce ?
    – On les envoie à la ville, Nelly, où des gens habiles font avec leur chair des pâtés de venaison, et portent leurs cornes en trophées, répondit lord Dalgarno, que notre lecteur a déjà reconnu.
    – Ah ! voilà que vous vous moquez de moi, milord, répondit sa compagne ; je sais ce que c’est que de la venaison, quoi que vous en pensiez. J’en mangeais toujours une fois par an lorsque nous dînions chez le substitut du shérif, continua-t-elle avec tristesse, car le sentiment de sa dégradation pénétra dans son esprit, égaré par la vanité et l’inconséquence ; mais il ne me parlerait sans doute pas à présent si nous nous rencontrions dans les sentiers les plus étroits de la forêt.
    – Je garantis qu’il ne l’oserait, dit lord Dalgarno, parce que vous, Nelly, vous l’écraseriez d’un regard ; car je vous crois trop d’esprit pour prodiguer des paroles à un drôle tel que lui.
    – Qui, moi ? dit Nelly ; ah ! je méprise trop cet orgueilleux fat pour cela. Savez-vous qu’il faisait tenir le bonnet à la main à tous les gens du quartier, et à mon pauvre vieux John Christie, comme à tout le monde ? – Ce souvenir lui arracha quelques larmes des yeux.
    – Peste soit de vos gémissemens ! dit Dalgarno un peu durement. – Que cela ne vous fasse pas pâlir, Nelly, je ne suis pas fâché contre vous, petite folle que vous êtes. Mais que voulez-vous que je pense lorsque vous êtes continuellement à songer à votre donjon près de la rivière, qui sentait le goudron et le vieux fromage plus qu’un Gallois ne sent l’ognon, et cela quand je vous mène dans un château aussi beau que s’il était dans un pays de fées ?
    – Y serons-nous ce soir, milord ? dit Nelly en essuyant ses larmes.
    – Ce soir, Nelly ? – non, ni dans quinze jours.
    – Hé bien ! que le Seigneur soit avec nous et nous garde ! – Mais n’irons nous pas par mer, milord ? – Je croyais que personne n’arrivait d’Écosse autrement. Je suis sûre que lord Glenvarloch et Richie Moniplies sont venus par mer.
    – Il y a une énorme différence entre aller et venir, Nelly, répondit lord Dalgarno.
    – Certainement, dit sa compagne avec simplicité. Mais cependant je crois avoir entendu dire qu’on allait en Écosse par mer, de même qu’on en venait. Êtes-vous bien sûr du chemin ? – Croyez-vous qu’il soit possible que nous y allions par terre, mon cher lord ?
    – Il n’y a qu’à essayer, ma chère lady, reprit lord Dalgarno. On dit que l’Angleterre et l’Écosse sont dans la même île ; ainsi on peut espérer qu’il y ait quelque route par terre communiquant de l’une à l’autre.
    – Je ne pourrai jamais faire à cheval tant de chemin.
    – Nous ferons mieux rembourrer votre selle. Je vous dis qu’il faut que vous secouiez la poussière de la Cité, et que de chenille d’un misérable verger vous deveniez beau papillon du jardin d’un prince. Vous aurez

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