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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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quant au mariage, c’est une chose naturellement impossible.
    – Et qui aura lieu cependant, car le duc, le prince et tout le monde y fourrent le doigt ; surtout ce vieil imbécile de roi, qui veut la faire passer pour être issue d’une illustre maison, comme tous les Écossais en ont la prétention, vous le savez.
    – Maître Vincent, quoique vous soyez dans le chagrin, dit le consolateur offensé à son tour, trêve aux réflexions injurieuses à mon pays.
    Le malheureux jeune homme s’excusa à son tour, mais affirma que le roi disait que Marguerite Ramsay descendait d’une famille noble ; qu’il avait pris lui-même un grand intérêt au mariage ; que depuis le jour où il avait vu Marguerite en chausses et en pourpoint il ne cessait d’en radoter ; et il n’y a rien d’étonnant, ajouta le pauvre Vin avec un profond soupir.
    – Il est possible que tout cela soit vrai, dit Richie, quoique cela me paraisse bien étrange ; mais vous ne devriez pas mal parler des grands personnages. – Ne faites point d’imprécations contre le roi, Jenkin, pas même dans votre chambre à coucher. – Les murs ont des oreilles. – Personne ne peut savoir cela mieux que moi.
    – Je ne souhaite pas de mal à ce vieux fou, dit Jenkin ; mais j’aurais voulu qu’il ne portât pas les choses si loin : s’il voyait en rase campagne trente mille piques comme celles que j’ai vues dans les jardins de l’artillerie, ce ne seraient pas ses courtisans avec leurs longs cheveux qui viendraient le défendre, je pense.
    – Ta, ta, ta, dit Richie, rappelez-vous d’où viennent les Stuarts, et croyez qu’ils ne manqueront jamais ni d’éperons ni d’épée ; mais quittons ce sujet, dont il serait dangereux de nous entretenir plus long-temps ; je vous le demande encore, quel intérêt prenez-vous à tout cela ?
    – Quel intérêt ? s’écria Jenkin. Quoi ! ne suis-je pas en adoration de Marguerite Ramsay depuis le jour où je suis entré dans la boutique de son vieux père ? Et n’y a-t-il pas trois ans que je porte ses patins et ses chaussons ? N’est-ce pas encore moi qui portais à l’église son livre de prières, et qui brossais le coussin sur lequel elle se mettait à genoux ? A-t-elle jamais voulu m’en empêcher.
    – Je ne vois pas pour quelle raison elle l’aurait fait, si c’étaient là tous les services que vous lui rendiez. Ah ! mon cher, il y a bien peu de gens, sages ou fous, qui sachent mener une femme.
    – Et ne l’ai-je pas servie au risque de ma liberté, et peu s’en faut au risque de ma tête ? Ne m’a-t-elle, – non, ce n’était pas elle, mais cette maudite sorcière qu’elle a employée pour me persuader, comme un sot, de me déguiser en batelier, afin d’aider milord à passer en Écosse ? La peste soit de lui ! Et au lieu d’aller tranquillement s’embarquer à Gravesend, n’a-t-il pas été faire du tapage et chercher querelle, montrer ses pistolets et prendre terre à Greenwich, où il a fait quelques mauvais coups qui l’ont fait mettre ainsi que moi dans la Tour.
    – Ah ! ah ! dit Richie en prenant encore un air plus grave qu’à l’ordinaire ; ainsi vous êtes le batelier à jaquette verte qui a fait descendre la rivière à lord Glenvarloch ?
    – Je n’en suis que plus sot de ne l’avoir pas noyé dans la Tamise, dit Jenkin ; c’est encore moi qui n’ai jamais voulu dire un mot de ce que j’étais, quoiqu’on me menaçât de me faire embrasser la fille du duc d’Exeter.
    – Qu’est-elle donc ? dit Richie ; il faut que ce soit un bien vilain morceau pour en avoir tant de peur, quoiqu’elle soit de si haute naissance.
    – La question, je veux dire, – la question. D’où venez-vous donc pour n’avoir jamais entendu parler de la fille du duc d’Exeter ? Mais tous les ducs et duchesses n’auraient jamais rien pu arracher de moi. Cependant on découvrit la vérité d’une autre manière, et je fus mis en liberté. Je courus à la maison, me croyant un des plus habiles et des plus heureux gaillards du quartier ; et elle, – elle, – peu s’en fallut qu’elle ne me donnât de l’argent pour me récompenser de mes bons services ! Elle parlait d’une manière si douce et si froide à la fois, que j’aurais voulu me voir dans le cachot le plus profond de la Tour ; – j’aurais mieux aimé souffrir la torture jusqu’à la mort que d’apprendre que cet Écossais allait m’enlever ma maîtresse !
    – Mais

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