Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
prononciation du latin adoptée dans son université, comme s’il s’agissait de quelque article de sa foi religieuse.
    Le roi, sans attendre la réponse des deux prélats, continua à interroger Nigel, mais en employant sa langue naturelle.
    – Et quel motif, mon jeune Alumnus {48} des muses, lui demanda-t-il, vous a engagé à quitter le nord ?
    – Pour rendre mes hommages à Votre Majesté, répondit le jeune lord en fléchissant un genou, et pour lui soumettre cette humble et respectueuse supplique.
    La vue d’un pistolet dirigé contre lui aurait certainement fait tressaillir le roi d’une manière plus prononcée ; mais, en mettant à part la frayeur, le danger eût à peine été plus désagréable à son indolence habituelle.
    – Et cela est donc bien vrai ! s’écria le roi : il est donc dit que pas un de nos sujets, ne fût-ce que pour la rareté du fait, ne viendra d’Écosse, si ce n’est ex proposito, dans le dessein bien formé de voir ce qu’il pourra tirer de son souverain ! Il n’y a que trois jours que nous avons presque manqué de perdre la vie et de faire porter le deuil à trois royaumes, par la hâte avec laquelle un manant maladroit est venu nous jeter dans la main je ne sais quelle pétition ; et voilà que, jusque dans notre cour, nous sommes exposé à une pareille impunité. – Remettez ce papier à notre secrétaire d’État, milord ; remettez-lui ce papier.
    – J’ai déjà remis mon humble supplique au secrétaire d’État de Votre Majesté, répondit lord Glenvarloch ; mais il paraît…
    – Qu’il n’a pas voulu la recevoir ? dit le roi en l’interrompant. Sur mon ame, notre secrétaire connaît beaucoup mieux que nous cet article des prérogatives royales qu’on appelle un refus, et il ne veut écouter que ce qu’il lui plaît. Je crois que je serais pour lui un meilleur secrétaire qu’il ne l’est pour moi. – Hé bien, milord, vous êtes le bienvenu à Londres, et, comme vous me paraissez un jeune homme instruit et intelligent, je vous invite à tourner le nez du côté du nord aussitôt que vous le trouverez convenable, et à vous fixer quelque temps à Saint-André {49} . Nous serons très-charmé d’apprendre que vous faites de nouveaux progrès dans vos études. Incumbite remis fortiter.
    Tout en parlant ainsi, le roi tenait la pétition du jeune lord d’un air d’insouciance, en homme qui attend l’instant où le suppliant lui aura tourné le dos, pour s’en débarrasser et la mettre dans un lieu où il ne la reverra plus. Nigel, qui lisait cette détermination dans les regards froids et indifférens du monarque, et dans la manière dont il roulait et chiffonnait sa supplique entre ses mains, se releva avec un sentiment amer de désappointement qui allait même jusqu’à la colère. Mais le comte d’Huntinglen, qui était près de lui, l’arrêta en touchant d’une manière presque imperceptible le pan de son habit, et Nigel, comprenant cet avis, ne s’éloigna de la personne du roi que de quelques pas. Cependant le comte s’agenouilla à son tour devant le roi, et lui dit :
    – Votre Majesté daignera-t-elle se rappeler, sire, que vous m’avez promis, dans une certaine occasion, de m’accorder une grâce chaque année de votre précieuse vie ?
    – Je me le rappelle fort bien, répondit le roi, et j’ai de bonnes raisons pour me le rappeler. Ce fut lorsque vous m’arrachâtes des mains de ce traître de Ruthven, qui avait jeté ses griffes autour de notre cou royal ; et lorsque, en sujet fidèle, vous lui enfonçâtes votre poignard dans le sein. Nous vous promîmes alors, comme vous venez de nous le rappeler (ce qui n’était pas bien nécessaire), étant à peu près hors de nous, dans l’excès de la joie où nous mit notre délivrance, nous vous promîmes de vous accorder une faveur tous les ans ; promesse que nous confirmâmes quand nous eûmes repris l’entier usage de nos facultés royales ; mais restrictivè et conditionaliter, c’est-à-dire pourvu que les demandes de Votre Seigneurie fussent telles, que nous puissions raisonnablement les lui accorder dans l’exercice de notre royale discrétion.
    – C’est la vérité, très-gracieux souverain ; mais oserai-je encore vous demander si j’ai jamais excédé les bornes de vos bontés ?
    – Non, sur mon ame ! je ne me souviens pas que vous m’avez jamais demandé autre chose qu’un chien, un faucon, un daim de notre parc de Theobalds, ou

Weitere Kostenlose Bücher