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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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plaise que je t’abandonne l’héritage de mes pères !
    – Eh ! milord, eh ! s’écria Jacques, en rougissant jusqu’au blanc des yeux, j’espère que vous n’avez pas le dessein de m’apprendre la théologie ? Vous ne devez pas craindre que je refuse de rendre justice à qui que ce soit ; et, puisque Votre Seigneurie ne veut pas m’aider à arranger cette affaire d’une manière plus amiable, – qui serait, à ce qu’il me semble, plus utile pour le jeune homme, comme je vous l’ai déjà dit, – hé bien ! – puisqu’il le faut, de par la mort ! je suis roi, je suis le maître, il aura son argent ; et, quand il aura racheté sa terre, qu’il y bâtisse une église ou un moulin si bon lui semble.
    À ces mots, il écrivit un ordre sur la trésorerie d’Écosse, pour la somme en question, et il ajouta : – Je ne vois pas trop comment ils pourront payer cet argent, mais je réponds qu’avec cet ordre il en trouvera chez les orfèvres, qui en ont pour tout le monde, excepté pour moi. – Et maintenant, milord d’Huntinglen, vous voyez que je ne suis pas un homme sans parole, qui refuse de tenir ce qu’il vous a promis ; ni un Achab qui convoite le vignoble de Naboth ; ni un nez de cire que des favoris font tourner d’un côté et de l’autre, comme bon leur semble. J’espère que vous conviendrez que je ne suis rien de tout cela ?
    – Vous êtes mon roi, et le plus noble des princes, répondit le comte en fléchissant un genou pour baiser la main de Sa Majesté, juste et généreux quand vous écoutez la voix de votre propre cœur.
    – Oui, oui, dit le roi d’un air de bonté, en relevant son fidèle serviteur, voilà ce que vous dites tous quand je fais quelque chose qui vous convient. – Tenez, prenez cet ordre, et allez-vous-en bien vite avec ce jeune homme ; car je suis surpris que Steenie et Charles ne soient pas encore venus nous surprendre.
    Le comte d’Huntinglen se hâta de sortir du cabinet, car il prévoyait une scène dont il ne se souciait pas d’être témoin, et qui manquait rarement d’arriver quand Jacques faisait sur lui-même un effort pour prouver qu’il était roi et maître, comme il s’en vantait, sans consulter le bon plaisir de son impérieux favori, le duc de Buckingham, qu’il nommait Steenie, d’après une ressemblance supposée entre ses beaux traits et ceux que les peintres italiens ont donnés au premier des martyrs, à saint Étienne.
    Dans le fait, ce favori hautain, qui jouissait de la bonne fortune, assez rare, d’être aussi bien avec l’héritier présomptif du trône qu’avec le monarque régnant, n’avait pas conservé, à beaucoup près, le respect qu’il témoignait à son souverain dans le commencement de sa faveur, et les courtisans les plus déliés croyaient voir que Jacques se soumettait à sa domination par habitude, par timidité, par crainte d’avoir à essuyer une bourrasque, plutôt que par une continuation de l’amitié qu’il avait eue pour celui dont la grandeur était l’ouvrage de ses mains. Ce fut donc pour s’épargner le désagrément de voir ce qui se passerait probablement lors de l’arrivée du duc, et pour épargner au roi la nouvelle humiliation que la présence d’un témoin lui aurait fait éprouver, que le comte sortit du cabinet le plus promptement possible, après avoir eu soin de mettre dans sa poche l’ordre important qu’il venait d’obtenir.
    Dès qu’il fut rentré dans la salle d’audience, il chercha promptement lord Glenvarloch. Celui-ci s’était retiré dans une embrasure de croisée pour se dérober aux regards des courtisans, qui ne semblaient disposés qu’à lui accorder cette attention qui naît de la surprise et de la curiosité. Lord Huntinglen, le prenant par le bras, sans lui parler, le fit sortir de la salle d’audience pour rentrer dans le salon qui la précédait. Ils y trouvèrent le digne orfèvre, qui vint à leur rencontre, les yeux étincelans de curiosité. Le comte d’Huntinglen modéra son impatience en lui disant : – Tout va bien. – Votre barque vous attend-elle ? – Heriot lui répondit affirmativement. – En ce cas, reprit le comte, vous me reconduirez un bout de chemin, comme disent les bateliers ; et, pour m’acquitter avec vous, je vous donnerai à dîner à tous deux, car il faut que nous ayons une conversation ensemble.
    Ils suivirent le comte en silence, et ils venaient d’entrer dans la seconde antichambre quand l’annonce

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