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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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reconnaîtrais pour le fils de son père, et toi-même, Maxwell, tu as connu assez lord Olifaunt pour ne pas avoir de sots scrupules. Et, tout en parlant ainsi, il détourna la verge du vice-chambellan, et entra dans la salle d’audience, tenant toujours Nigel sous le bras.
    – Il faut que nous fassions connaissance, jeune homme ; il le faut. J’ai bien connu votre père. Nous avons rompu une lance ensemble, nos épées se sont croisées, et je me glorifie de vivre pour le dire. Il avait pris le parti du roi, et j’avais embrassé celui de la reine pendant les guerres de Douglas. Nous étions jeunes tous deux ; ni le feu ni l’acier ne nous faisaient peur, et nous avions en outre une de ces querelles féodales qui descendaient de père en fils, comme nos sceaux, nos armoiries et nos claymores.
    – Trop haut, milord, trop haut, dit à voix basse un gentilhomme de la chambre ; voici le roi !
    Le vieux comte, car tel était son titre, ne se fit pas répéter l’avis, et garda le silence. Jacques entra par une porte latérale, entouré d’un petit groupe de favoris et d’officiers de sa maison auxquels il adressait la parole de temps en temps, et il reçut les hommages des étrangers. On avait pris à cette occasion un peu plus de soin pour la toilette de Sa Majesté, que lorsque nous l’avons présentée pour la première fois à nos lecteurs ; mais sa tournure était naturellement si gauche, qu’aucun costume ne pouvait bien lui aller : sa prudence ou son caractère timide lui avait fait adopter, avons-nous dit, l’usage de porter des vêtemens rembourrés à l’épreuve du poignard, ce qui lui donnait une raideur qui contrastait singulièrement avec son air de frivolité et avec les gestes animés, mais sans grâce, dont il accompagnait sa conversation. Et cependant, quoique l’extérieur du roi fût dépourvu de dignité, il avait l’abord si obligeant, si affable et annonçant tant de bonhomie ; il cherchait si peu à cacher ses propres faiblesses, et il était si indulgent pour celles des autres, que toutes ces qualités, jointes à son érudition et à quelques traits de l’esprit malin de sa mère, ne manquaient pas de produire une impression favorable sur ceux qui approchaient de sa personne.
    Lorsque le comte d’Huntinglen eut présenté Nigel à son souverain, cérémonie dont le vieux pair s’était chargé lui-même, le roi dit à son introducteur qu’il était charmé de les voir tous deux côte à côte : – Car je sais que vos ancêtres à tous deux, milord, ajouta-t-il, et vous-même, milord, avec le père de ce jeune homme, vous vous êtes vus face à face à la distance de l’épée, et dans une attitude des moins agréables.
    – Votre Majesté doit se rappeler, dit le comte, qu’elle nous ordonna, à lord Ochtred et à moi, de nous donner la main, le jour mémorable où elle réunit dans un même festin tous les nobles qui avaient des dissensions entre eux, et leur commanda de se réconcilier en sa présence.
    – Je m’en souviens, dit le roi ; je m’en souviens fort bien. C’était un heureux jour, le 19 septembre, le plus heureux jour de l’année. Je riais sous cape en voyant quelques-uns d’entre eux faire la grimace en se serrant la main. Sur mon ame, j’ai cru qu’il y en aurait, et notamment parmi les chefs montagnards, qui commenceraient une nouvelle querelle en notre présence. Mais nous les fîmes marcher bras dessus bras dessous, et boire un verre de bon vin à la santé les uns des autres, à l’extinction de toutes les haines, et à la perpétuité de la bonne intelligence.
    – Ce fut vraiment un heureux jour, dit le comte d’Huntinglen, et il ne sera pas oublié dans l’histoire du règne de Votre Majesté.
    – Je ne voudrais pas qu’il le fût, milord ; je serais fâché que nos annales n’en parlassent point. Oui, oui, beati pacifici. Mes sujets anglais qui sont ici ne doivent pas être fâchés de m’avoir, car il est bon qu’ils sachent que le ciel leur a donné le seul homme pacifique qui soit jamais sorti de ma famille. Si Jacques Face-de-feu fût venu parmi vous, ajouta-t-il en regardant autour de lui, ou seulement mon bisaïeul de Flodden-Field !
    – Nous l’aurions renvoyé dans le Nord, dit à voix basse un lord anglais.
    – Ou du moins, répondit un autre sur le même ton, nous aurions eu un homme pour souverain, quoique ce n’eût été qu’un Écossais.
    – Et maintenant, mon jeune garçon, demanda le roi à

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