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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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s’avance vers le nid.
    — Faites attention, mademoiselle Adèle, murmure Andrej, d’une voix blanche.
    — Ne vous inquiétez pas, j’en ai dressé des plus coriaces !
    D’une poche, elle sort son paquet de graines pour les pigeons et en jette une poignée devant l’animal qui la regarde, de profil, braquant son gros œil sur cette intruse.
    — Petit, petit, fait Adèle comme si elle avait affaire à un simple volatile, quoique légèrement surdimensionné.
    Le jeune Andrej écarquille les yeux, s’attendant au pire, et sans doute prêt à bondir au secours d’Adèle. Mais elle a apparemment décidé de jouer son va-tout. Il faut qu’elle réussisse. Pour sauver Espérandieu, et pour sauver sa sœur.
    Pour lutter contre sa frayeur, elle pense à la guillotine qui attend le pauvre Espérandieu et ça lui donne le cran d’avancer, un pas après l’autre, sous les regards incrédules de Zborowsky.
    — Mademoiselle Adèle ? chuchote ce dernier, il mange plutôt de la viande !
    Effectivement, le ptérodactyle ne bouge pas, regardant les graines d’un air indifférent. Notre jeune héroïne jette un œil sur les os qui jonchent le sol.
    — Au temps pour moi, dit-elle.
    Et elle reprend sa marche, lentement, doucement, vers l’animal qui déploie ses ailes pour les dégourdir, mais qui ne s’envole pas.
    — D’où viens-tu, mon bel oiseau ? Hein ? En tout cas… Tu en as un beau plumage ! Et sans mentir, si votre plumage ressemble à votre ramage…
    Le reptile volant pousse un cri rauque, très laid, sorti du fond des âges.
    — Bon ! Il ne fait pas partie de la famille du rossignol en tout cas ! lance Adèle Blanc-Sec pour se donner du courage.
    Le ptérodactyle se redresse un peu sur ses pattes et fixe Adèle avec insistance. Derrière son arbre, le jeune paléontologue est de plus en plus angoissé.
    — Faites attention, Adèle ! il vous prend peut-être pour une chèvre !
    — Ah vous, vous savez parler aux femmes, Zborowsky !
    — Non ! C’est pas ce que je voulais dire, c’est…
    — On m’a plus souvent donné des noms d’oiseaux ! Ma colombe, mon petit poussin… mon…
    Laissant le pauvre Andrej à sa honte, Adèle s’adresse directement au ptérodactyle.
    — … truc en plume… Tiens, d’ailleurs… Ce ne seraient pas mes plumes qui t’intéressent ?
    Remuant doucement les mains, Adèle joue un peu avec son boa en plumes d’autruches et effectivement l’animal préhistorique réagit. Son œil fixe les plumes qui bougent et semblent danser lentement. Adèle retire complètement le boa d’autour de son cou, et le prenant dans ses mains, elle avance tout doucement vers le monstre, tout doucement…
    Toute honte bue désormais, Zborowsky est maintenant tétanisé de frayeur. Il n’ose même plus regarder vers Adèle qui s’approche dangereusement de la gueule meurtrière du saurien volant.
    Elle tend les bras et finit par caresser doucement la tête du monstre avec les deux bouts de son boa de plumes. L’animal se laisse faire. La jeune femme se met à chantonner, à voix douce…
    — Mon truc en plume, plume de z’oiseaux, de z’animaux…
    — Incroyable, fait Zborowsky, bouche bée.
    — Voilà, dit Adèle à la bête, c’est bien… Maintenant qu’on est copains j’ai un petit service à te demander !
    Elle pose doucement le boa autour du cou du monstre. On dirait qu’elle s’apprête à le chevaucher !
    — Mademoiselle Adèle ! crie Zborowsky, perdant toute prudence. Vous n’allez tout de même pas…
    — Je vais me gêner ! réplique la jeune femme.
    Et pour être plus à l’aise, elle déchire sa robe verte. Au bruit, le ptérodactyle lève un sourcil. On dirait presque qu’il apprécie ce strip-tease.
    — C’est de la folie ! fait Zborowsky, qui apprécie lui aussi, mine de rien, cette transformation vestimentaire.
    — Mais non ! réplique Adèle… Ça doit pas être bien plus compliqué que le chameau !
    — Si ! crie Zborowsky, complètement affolé !
    Mais Adèle lève la jambe droite, comme on fait pour monter à cheval et la passe par-dessus le dos du monstre… Qu’elle enfourche !
    Surpris, le ptérodactyle se soulève aussitôt et notre héroïne s’agrippe à son boa pour le contrôler. Comme une version féminine de Buffalo Bill – qui avait enthousiasmé le public Parisien quelques années auparavant – voici Adèle Blanc-Sec qui fait le cow-boy, la cow-girl plutôt, en plein rodéo sur un monstre

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