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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film

Titel: Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: Le roman du film Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Legrand
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de ces messieurs de la Police.
    Même si ses magnifiques atours sont un peu froissés suite à son plongeon sur la pelouse de l’Élysée et aux gestes pour le moins brutaux des services présidentiels de sécurité, elle est toute belle avec son chapeau, assise devant un fonctionnaire de police qui tape son rapport avec deux doigts sur une machine à écrire Remington. Ce fonctionnaire, aussi étroit de corps que d’esprit, a la malchance supplémentaire d’être bègue de naissance, ce qui n’arrange pas une situation déjà assez compliquée.
    — Y… ya… ya deux… eux « L » à… à… Adèle ?
    — Deux ailes ? j’aimerais bien, malheureusement, je n’ai que deux jambes !
    — Deux… deux jambes ? fait le policier, un peu perdu.
    Quelques autres policiers, en tenue, font semblant de travailler pour pouvoir mater la jeune femme. Ce n’est pas si souvent qu’ils ont une perle comme ça dans leur commissariat. Mais notre héroïne commence à marquer des signes d’impatience. Elle se retient de ne pas tenter une sortie, car le temps presse, il court même à toute vitesse et elle a malencontreusement échoué à convaincre le Président Fallières de gracier Espérandieu…
    — A.D.E.L.E. épelle-t-elle en essayant de garder son calme. Et Blanc-Sec, comme le vin ! Ça vous devez savoir l’écrire, non ?
    — Oui, oui ça, je… je sais ! répond le fonctionnaire.
    — À la bonne heure !
    — Al… al… allons-y ! Re… re… reprenons ! bégaie le flic.
    Adèle pousse un grand soupir et se lance :
    — Avec plaisir ! Ma sœur étant malade, je pars pour l’Égypte au lieu du Pérou, lui chercher un docteur, Patmosis, un homme charmant mais fortement momifié, d’où l’intervention du Professeur Espérandieu, qui était censé le « réveiller », et non pas ce satané ptérodactyle qu’il aurait mieux fait de laisser dormir ! Vu que c’est lui qui a attaqué notre bon Président et sa pauvre petite bête !
    Complètement perdu, le fonctionnaire mime le mouvement des ailes du ptérodactyle, avec ses bras.
    — Le Pééro… daaac…
    — Non, le coupe Adèle pour que ça ne dure pas des heures. Ça c’est la grosse ! La petite, c’est le chien !
    — Ahhh ! fait le policier, une vague lueur de compréhension se faufilant sous ses paupières, qu’il a assez lourdes, par ailleurs.
    — Devant l’attaque imminente, reprend Adèle, je prends mon courage à deux mains, ouvre les bras, et me jette sur le Président ! Geste héroïque, certes, mais néanmoins calculé, car en sauvant le Président, je comptais bien lui demander la grâce du Professeur afin qu’il réveille le docteur pour soigner ma sœur… Mais vos hommes ont cru que je voulais agresser le Président !… Franchement, est-ce que j’ai une tête de terroriste ?
    — Euh… N… Non ! répond le policier.
    — Bilan, conclut Adèle : le monstre court toujours et c’est Nelson qui trinque !
    — Ah oui ? Il… Il trinque ! fait le pauvre fonctionnaire, pas bien certain de comprendre.
    — Voilà, dit Adèle en faisant mine de se lever pour partir. C’est assez clair ? Je peux rentrer chez moi ?
    — Euh… Oooo… Oui. Ce… ce… Cependant, un dé… dé… détail mèche… mèche… M’échappe.
    — Lequel ? demande Adèle, presque étonnée.
    — À qui… qui est le… chien ?
    Adèle soupire et s’adresse aux autres flics.
    — Bon ! Y’a pas quelqu’un qui pourrait prendre ma déposition autrement qu’en Morse, sinon on va y passer la nuit !
     

     
    Et il fait nuit noire quand la flicaille éjecte Adèle Blanc-Sec du commissariat, sans autre forme de procès. Seuls quelques becs de gaz éclairent sa fracassante sortie.
    — Bande de goujats ! crie-t-elle à la porte qui vient de claquer dans son dos. Je sauve la vie du Président et voilà comment vous me remerciez ? !
    Quelques rares passants la regardent et changent de trottoir. Adèle soupire et abandonne, la mort dans l’âme.

Chapitre 23
    Où Adèle est face à un insoluble
et fatal dilemme :
Comment sauver Agathe
en sauvant Espérandieu de la guillotine ?
    C’ est d’un pas lourd qu’Adèle Blanc-Sec rentre chez elle. La nuit semble se refermer sur les sombres pensées qui l’agitent. En longeant les vitrines des magasins fermés, à la lueur des réverbères, elle cherche, elle cherche. Mais elle ne trouve pas.
    Elle est parvenue à ramener Patmosis du fin fond de l’Égypte, en

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