Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions
d’abord
refusé avec dédain de voir figurer dans nos écrits. Il préférait qu’ils
aient l’odeur des cèdres du Gymnase, que le Seigneur a maintenant
brisés, plutôt que l’odeur des herbes chrétiennes utiles pour s’opposer
aux serpents.
8.
Ma voix, mon Dieu, a crié vers toi. En lisant les psaumes de David.
Chants fidèles. Airs de dévotion sans emphase. J’étais mal dégrossi à ton
amour brut. Catéchumène en vacances dans une villa avec le catéchumène Alypius. Ma mère accrochée à nous : apparence féminine et foi
virile ; un sang-froid de vieillard et un amour maternel. Amour chrétien.
C’était ma voix, dans ces psaumes, qui criait vers toi. Ils me faisaient
m’enflammer pour toi. Je brûlais de les réciter, à la terre entière si j’avais
pu. Devant l’arrogance des hommes. Oui, on les chante sur la terre
entière. Rien ne résiste à ta chaleur.
Les manichéens m’indignaient, me révoltaient. Âpre douleur. Mais
d’un autre côté, ils me faisaient pitié : ils ne connaissaient rien de ces
mystères sacrés, rien de ces remèdes. Pauvres malades qui s’opposaient
à l’antidote qui aurait pu les guérir. À ce moment, j’aurais voulu qu’ils
soient quelque part près de moi, sans que je le sache, qu’ils voient mon
visage et entendent mes cris quand je lisais le psaume quatre, à mes
heures libres. Et qu’ils voient l’effet de ce psaume sur moi.
Je crie alors réponds-moi Dieu qui m’ajustes
asphyxié
tu élargis mon souffle
fais-moi grâce oh écoute ma demande 2
Qu’ils m’entendent sans que je le sache (qu’ils n’imaginent pas que je
disais à cause d’eux ce que j’ai dit entre les paroles du psaume). Parce
qu’en réalité, je n’aurais pas dit cela, pas comme ça, si j’avais senti qu’ils
m’entendaient et qu’ils me voyaient. Si je l’avais dit, ils n’auraient pas
compris que c’était avec moi et pour moi, devant toi, l’expression familière de mon âme.
9.
Je tremblais de peur en même temps que je bouillais d’espoir. Bouleversé par ta compassion, père. Tout cela sortait de mes yeux, de ma
voix, quand ton souffle bon se tournait vers nous et disait :
Vous tous
jusqu’à quand durera ce mépris de ma gloire ?
vous êtes attirés par le vide
à la poursuite du mensonge 3
Oui, j’ai aimé le vide. Oui, j’étais à la poursuite du mensonge. Pendant que toi, Seigneur, tu avais déjà grandi ton saint, en le tirant du
sommeil des morts et en le plaçant à ta droite. De tout en haut, il enverrait sa promesse, le paraclet, le souffle de vérité. Oh, il l’avait déjà
envoyé mais je ne le savais pas. Il l’avait envoyé parce qu’il avait déjà été
grandi, en se relevant des morts et en montant au ciel. Avant, le souffle
n’était pas encore donné puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié.
Cri du prophète : jusqu’à quel point des cœurs si lourds ? Pourquoi
aimer le vide ? Pourquoi être à la poursuite du mensonge ? Apprenez :
le Seigneur a grandi son saint. Cri : jusqu’à quel point irez-vous ? Cri :
apprenez.
Et moi si longtemps ignorant, j’ai aimé le vide, j’ai poursuivi le mensonge. Et j’ai entendu. Je me suis mis à trembler. Je me suis souvenu quej’avais été semblable à ceux à qui ce cri était adressé. Oui, dans les fantasmes que j’avais pris pour la vérité, il y avait le vide et le mensonge.
La douleur de mes souvenirs m’a arraché de nombreux cris profonds et
puissants. J’aurais aimé que ceux qui aiment toujours le vide et sont
toujours à la poursuite du mensonge les entendent. Bouleversés, ils
auraient peut-être tout vomi. Tu écouterais leurs cris. Parce qu’il est
mort pour nous d’une vraie mort celui qui t’interpelle pour nous.
10.
Je lisais :
Révoltez-vous
plus de crime 4
J’étais ému, mon Dieu. J’avais déjà appris à me révolter contre mon
passé pour ne plus commettre de faute à l’avenir. Révolte méritée : le
péché en moi n’était pas dû au côté obscur d’une autre nature – comme
disent ceux qui ne se révoltent jamais contre eux-mêmes et accumulent
contre eux une révolte pour le jour de la révolte et du dévoilement de
ton juste jugement. Mais le bien pour moi n’était plus extérieur. Je
n’étais plus à sa poursuite sous le soleil, avec mes yeux charnels. Chercher sa joie à l’extérieur, c’est se vider facilement, se perdre dans les
choses visibles et temporelles – oh, ces images
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