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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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colère ennemie les propos de la
colère ennemie, voire même en inventent ! Au contraire, l’humanité de
l’homme se doit de juger qu’il est même insuffisant de ne pas exciter ni
augmenter les divisions entre les hommes en parlant méchamment, sans
chercher aussi à les éteindre par des paroles apaisantes. Comme ma
mère que tu formais, toi Seigneur de l’intimité, à l’école du cœur.
    22.
    Enfin, elle a réussi à te gagner son mari, à la fin de sa vie temporelle.
Elle n’a plus eu à se plaindre de ce qu’elle avait enduré quand il n’était
pas encore un homme de foi.
    Elle était l’esclave de tes esclaves. Tous ceux qui la connaissaient te
remerciaient, t’honoraient et t’aimaient. Tu étais présent dans son cœur.
Ils le sentaient. Sa sainte fréquentation leur en donnait la preuve.
Femme d’un seul homme, et qui rendait ce qu’elle avait reçu de ses
parents, elle s’occupait fidèlement de sa maison. Ses bonnes actions
témoignaient en sa faveur. Elle avait tenu à élever elle-même ses enfants,et à chaque fois qu’elle les voyait dévier de toi, les douleurs de l’accouchement recommençaient.
    Mais nous tous, Seigneur (tous ceux qui sont tes esclaves comme tu
nous permets de le dire), après avoir reçu la faveur de ton baptême,
nous vivions déjà ensemble avec toi, avant sa mort. Elle prenait soin de
nous comme si elle nous avait tous enfantés. Elle était soumise comme
si nous l’avions tous enfantée.
    23.
    Le jour où elle quitterait cette vie était imminent – jour que tu
connaissais mais que nous ignorions. Je crois qu’un de tes secrets fut
alors de nous réunir seuls, elle et moi. Accoudés à une fenêtre, avec vue
sur le jardin intérieur où nous habitions.
    C’était près d’Ostie, sur l’embouchure du Tibre. Loin de la foule,
après les fatigues d’un long voyage. Nous nous reposions avant de
prendre la mer. Très douce conversation en tête-à-tête. Oubliant le
passé, tendus vers ce qui était devant nous, nous avons cherché entre
nous, en présence de la vérité que tu es, quelle serait la vie éternelle des
saints. L’œil ne l’a pas vue ni l’oreille entendue ni le cœur de l’homme
ne l’a imaginée. Mais nous avons ouvert la bouche avide de notre cœur
à ta source vive, source de vie près de toi, pour en être aspergés comme
nous le pourrions, et comprendre d’une façon ou d’une autre une si
grande chose.
    24.
    Et voici la conclusion à laquelle nous sommes arrivés : le plaisir charnel, si grand et si lumineux soit-il, n’est rien comparé à la joie de l’autre
vie, et ne mérite même pas d’être mentionné.
    Éveillés à l’être même, d’un amour plus brûlant encore, nous avons
parcouru, pas à pas, l’ensemble des réalités physiques. Le ciel lui-même,
d’où le soleil, la lune et les étoiles brillent sur la terre. Cette ascension
intérieure nous a fait penser, discuter et nous étonner de tes réalisations.
Nous sommes parvenus à nos propres esprits, et nous les avons dépassés pour atteindre la région de l’abondance infinie où tu donnes à Israël
le pâturage éternel de la vérité. Ici, la vie c’est la sagesse par qui sont
faites toutes les choses présentes, celles qui ont été et celles qui seront.
Et qui elle-même n’a pas été faite : la sagesse est comme elle a été etcomme elle sera toujours. Ou plutôt, il n’y a en elle ni avoir été ni devenir mais être seulement parce qu’elle est éternelle. Avoir été plus devenir ne font pas l’éternité.
    Nous parlions, et dans notre désir, nous avons à peine effleuré la
sagesse d’un battement de cœur.
    Nous avons gémi en abandonnant là les balbutiements déliés de
l’esprit. Et nous sommes retournés au vacarme de nos lèvres où commence et finit la parole.
    Mais quoi de semblable à ta parole, notre Seigneur, qui se perpétue
en elle sans vieillir et qui renouvelle tout ?
    25.
    Et nous nous sommes demandé : si le tumulte de la chair devenait
silencieux, et silencieux les mirages de la terre et des eaux et des airs,
jusqu’aux étoiles polaires, et si l’âme elle-même devenait silencieuse, en
passant au-delà de soi et en ne pensant plus à soi, silencieux les rêves et
les visions imaginaires, et si langue, signe, tout ce qui passe, devenaient
absolument silencieux – mais si on pouvait les entendre, toutes ces
choses diraient : nous ne nous sommes pas faites nous-mêmes, mais
nous avons été faites par celui

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