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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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motivée, est tout à son honneur. Avec Guy Burgess, Donald McLean et Anthony Blunt, Philby faisait partie des « Cinq de Cambridge » qui transmettaient des informations aux Russes depuis les années 1930. Il ne fait guère de doute que, s’il avait été recruté, Philby aurait transmis les interceptions déchiffrées de Bletchley à ses maîtres soviétiques. Il s’est trouvé que Philby a été embauché par le MI6. Mais les autorités de Bletchley avaient la sagesse de faire rarement part de leurs activités, au point que même de nombreux agents du SIS ne savaient pas précisément ce que l’on faisait au Park.
    Dans le même temps, John Cairncross étudiait les langues vivantes au Trinity College de Cambridge après avoir obtenu une bourse à l’université de Glasgow. Intelligent, irascible et quelque peu solitaire, il fit la connaissance de Kim Philby et Anthony Blunt. Selon un témoignage, il ne les aimait pas du tout.
    Blunt cherchait à savoir si Cairncross ne pourrait pas travailler pour les Russes, mais l’antipathie entre les deux hommes était trop marquée. Cairncross rencontra ensuite le marxiste James Klugman et c’est ce dernier qui le persuada, par des moyens plutôt sournois, aux dires de Cairncross lui-même, de contribuer à la cause soviétique.
    Cairncross entra au ministère des Affaires étrangères en 1936. C’est à peu près à cette époque que Klugman fit en sorte de le rencontrer au Regent’s Park de Londres, apparemment pour des raisons purement sociales. Mais, dès que Cairncross arriva sur le lieu du rendez-vous, écrit-il dans ses Mémoires, un homme corpulent et rond de visage surgit de derrière un arbre et se présenta comme s’appelant « Otto ». Il était du KGB. Klugman trouva une excuse pour laisser « Otto » et Cairncross ensemble. « Otto » voulait que Cairncross travaille pour les Russes.
    Dans ses Mémoires, Cairncross prétend avoir cédé à son ardent désir de battre le nazisme. Et le meilleur moyen d’y parvenir était de coopérer avec l’Union soviétique. Mais, au cours de ce récit, il évoque d’autres motivations, à savoir le chantage (la peur de perdre son poste au sein du ministère des Affaires étrangères) et l’argent (l’envie de vivre dans un endroit plus chic et non dans une banlieue populaire de l’ouest de Londres). Le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939 rendit sa vie particulièrement inconfortable.
    Pendant la guerre, Cairncross devint le secrétaire personnel de Lord Hankey, qui avait un rôle de superviseur général des services de renseignement. À ce titre, entre 1940 et 1942, Cairncross eut un accès direct à tous les messages déchiffrés provenant de Bletchley Park. Après une brève période de formation militaire, Cairncross rejoignit le baraquement 3 de Bletchley Park en 1942, comme capitaine. Henry Dryden, cryptographe de Bletchley Park, se remémore Cairncross dans un post-scriptum faisant partie de son témoignage de son passage au Park :
     
    John Cairncross et moi-même sommes allés au Trinity College de Cambridge en octobre 1934, lui bénéficiait d’une bourse importante et moi j’étais boursier en langues vivantes. Si nous n’étions pas proches, je le voyais de temps en temps en cours magistral et lors de contrôles. Je l’ai aussi croisé un jour à un cocktail de la cellule de Trinity du parti communiste de Grande-Bretagne, au sein de laquelle je venais d’entrer.
    Ce fut une surprise, car il ne m’avait jamais donné l’impression d’être politiquement engagé. J’ai rendu ma carte du parti communiste en janvier 1935, ce bref flirt m’ayant fait perdre mes illusions.
    Une fois diplômés, nous avons pris des chemins différents. Nous devions être en décembre 1942, à l’occasion d’une visite de liaison du Caire à BP, quand je suis tombé sur lui dans le couloir du baraquement 3. Je n’avais plus entendu parler de lui depuis 1936. Il portait l’uniforme de capitaine de l’état-major de l’armée de terre […] il est resté à BP jusqu’à l’été 1943 et sa mutation au MI6.
    La dernière fois que je l’ai vu, c’est quand il m’a invité à déjeuner au Travellers Club, en février 1949, après son retour au ministère des Finances. Au beau milieu du repas, il m’a demandé d’une manière déconcertante : « Est-ce que tu décryptes toujours les codes russes ? » Je n’étais pas au courant d’une quelconque opération en cours sur les Russes, même si je

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