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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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rappela Hinsley : « Comment ça se passe ? Déjà des choses négatives ? » Après avoir transféré d’autres messages déchiffrés, Hinsley s’autorisa enfin à quitter son bureau pour rejoindre son logement et dormir un peu.
    D’une manière générale, 1944 ne marqua pas la fin de l’histoire. Après le jour J, des armes technologiques létales allemandes firent leur apparition, visant Londres. C’est ainsi que, plus tard dans l’année, l’une des dernières fusées V-1 à être tirées atterrit non loin du site de bombes cryptographiques de Stanmore. Le mur pare-souffle érigé pour protéger les machines permit de limiter considérablement les dégâts.
    Sarah Baring venait de commencer à travailler à l’Amirauté. Sous les douze mètres de béton armé de la Citadelle qui recouvraient ce dédale de couloirs et bureaux, la perspective d’effectuer seule des gardes de nuit, certes pas forcément réjouissantes, offrait néanmoins une certaine consolation : « Rester seule dans mon appartement avec ces fichues fusées qui s’écrasaient, c’était horrible. Et le peu de distance à parcourir à pied pour se réfugier dans la Citadelle… c’était trop tentant… pour certains, cela ressemblait peut-être à la tombe de Lénine. Mais j’avais appris à aimer ce vieux trou et, les nuits agitées, je croisais avec amusement le corpulent Premier Lord du Trésor rôdant dans les couloirs vêtu de sa robe de chambre en soie rouge vif ornée de dragons. »
    Mavis Batey se souvient très bien des fusées V-1 et des moyens par l’intermédiaire desquels les cryptanalystes de Bletchley Park cherchaient à les contrer. « Nous nous servions en permanence des agents doubles en fournissant de fausses informations à leurs contrôleurs. Et, dans la mesure où on lisait les messages Enigma, nous pouvions voir comment ils accueillaient cette désinformation. Lorsque les V-1 sont entrées en action, on a demandé à l’agent double de faire un compte rendu aux Allemands de l’endroit où elles tombaient. Ils souhaitaient bien viser le centre de Londres.
    « À ce stade, les bombes frappaient bien le centre de Londres et le renseignement souhaitait donc qu’elles tombent ailleurs. Cet agent double a ainsi reçu l’ordre de dire à ses officiers traitants qu’elles frappaient le nord de Londres. Résultat, les Allemands ont visé un peu plus bas et les fusées ont commencé à atterrir dans le sud de Londres. Pile là où vivaient mes parents. »
    Dans ce cas, il semble qu’au moins pour Mme Batey il valait encore mieux tout ignorer. Pour des raisons de sécurité, elle ne savait rien de cette opération d’intoxication baptisée « Double Cross », ni des messages qui confirmaient son succès. « J’ignorais tout et c’était tout aussi bien. Par conséquent, quand j’ai vu Norbury dévastée, je ne savais pas que c’était lié à ce que je faisais. Cela aurait été un choc épouvantable si j’avais été au courant. »
    Le tournant décisif de la guerre entraîna Bletchley dans une nouvelle phase. Des plans étaient échafaudés pour l’affectation du travail de chiffrement après le conflit. Néanmoins, quand les Alliés prirent la France et qu’il sembla enfin que les Allemands battaient en retraite, le rythme de travail s’intensifia énormément au sein du Park par le simple fait que le revirement de situation sur le terrain avait fait grimper en flèche le trafic de messages chiffrés allemands. De plus, le renseignement ennemi avait encore plus renforcé sa sécurité en matière de chiffrement. Ce fut en fait l’une des phases les plus épuisantes pour le personnel du Park. En septembre 1944, le baraquement 8 déchiffrait jusqu’à 2 200 messages par jour.
    Heureusement, à mesure que défilèrent les semaines après le Débarquement, l’effet sur le personnel allemand chargé des communications fut délétère. Il en résulta une négligence accrue en termes de sécurité. À cette époque, la technologie Colossus était solidement implantée. Six autres machines révolutionnaires furent livrées à la Newmanry et un nouveau bâtiment, le H, fut construit pour les héberger. D’autres devaient suivre dans le courant de l’année.
    C’est ainsi que, pour cette ultime phase du conflit, les effectifs de Bletchley doublèrent quasiment par rapport à ce qu’ils étaient deux ans auparavant. Outre les casseurs de codes et les Wrens, intervenaient des équipes de

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