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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’où elle
venait ? Les créatures qui l’avaient élevée représentaient la seule
famille qu’elle connaissait... à moins qu’elle n’acceptât la proposition de
Talut. Elle pourrait alors se dire Ayla des Mamutoï, comme si elle était née
parmi eux. Sa façon particulière de prononcer certains mots passerait
simplement pour un accent. Et qui sait ? se disait-il. Peut-être est-elle
bel et bien mamutoï. Ses parents auraient pu l’être. Elle ignorait qui ils
étaient.
    Mais, si elle devenait mamutoï, elle pourrait décider de rester.
Et alors, que faire ? Serai-je capable de me fixer ? Pourrai-je
apprendre à considérer ce peuple comme le mien ? Thonolan l’a fait.
Aimait-il Jetamio plus que je n’aime Ayla ? Mais les Sharamudoï étaient le
peuple de Jetamio. Elle était née, elle avait été élevée parmi eux. Les Mamutoï
ne sont pas le peuple d’Ayla, pas plus qu’ils ne sont le mien.
    Si elle peut être heureuse ici, elle peut tout aussi bien l’être
avec les Zelandonii. Si elle devient l’une d’entre eux, elle ne voudra
peut-être pas m’accompagner chez moi. Elle n’aura aucune peine à trouver quelqu’un
d’autre ici... Ranec, j’en suis sûr, y serait tout disposé.
    Ayla sentit ses bras se refermer étroitement sur elle et se
demanda ce qui avait causé cette réaction. Elle remarqua, un peu plus loin
devant eux, une ligne de broussailles. Sans doute, pensa-t-elle, indiquait-elle
la présence d’une petite rivière. Elle poussa Whinney dans cette direction. Les
chevaux décelèrent la proximité de l’eau et ne se firent pas prier. Parvenus au
cours d’eau, Ayla et Jondalar mirent pied à terre et cherchèrent un endroit
abrité pour s’asseoir.
    Ils remarquèrent, près des berges, un certain épaississement. Ce
n’était, ils le savaient, qu’un commencement. La bordure blanche qui s’était
formée, couche après couche, à partir des eaux sombres encore tourbillonnantes
au milieu du courant allait s’élargir à mesure que s’avancerait la saison. Elle
se refermerait sur le flot turbulent, l’immobiliserait, le retiendrait en
suspens, jusqu’au moment où le cycle se renouvellerait. Les eaux, alors,
jailliraient de nouveau, dans un élan de liberté.
    Ayla ouvrit une petite sacoche faite de cuir brut et raide, dans
laquelle elle avait mis de quoi les nourrir tous les deux : de la viande
séchée, sans doute de l’aurochs, une petite corbeille de mûres, séchées elles
aussi, et des prunelles acides. Elle en sortit aussi un nodule de pyrite de
fer, d’un gris un peu cuivré, et un morceau de silex ; elle allait ainsi
pouvoir allumer un petit feu, pour faire bouillir l’eau d’une infusion. Cette
fois encore, Jondalar s’émerveilla de la facilité avec laquelle on créait des
flammes, avec la pierre à feu. C’était magique, miraculeux. Jamais il n’avait
rien vu de semblable avant sa rencontre avec Ayla.
    Dans la vallée de la jeune femme, la berge rocailleuse était
parsemée de pyrites – les pierres à feu. Elle avait découvert par
hasard qu’en frappant un nodule avec un silex, on obtenait une étincelle
ardente qui durait assez longtemps pour allumer un feu, et elle avait su tirer
parti de cette découverte. C’était un jour où son feu s’était éteint. Elle
savait comment le rallumer, par le procédé laborieux qu’employaient la plupart
des gens : on faisait tourner une baguette sur une sole de bois, jusqu’au
moment où la friction produisait assez de chaleur pour obtenir une braise. Ayla
savait donc comment appliquer ce principe, le jour où, par erreur, elle prit un
morceau de pyrite de fer, au lieu du silex qui lui servait de marteau, et
produisit cette première étincelle.
    Jondalar avait appris la technique de la jeune femme. En
travaillant le silex, il avait souvent fait naître de petites étincelles, mais
il les avait considérées comme l’esprit vivant de la pierre. Il ne lui était
pas venu à l’esprit de tenter de faire du feu à l’aide de ces étincelles. Mais
il n’était pas seul, alors, dans une vallée où il devait constamment assurer sa
survie : il se trouvait généralement parmi des gens qui, presque toujours,
avaient un feu allumé. Les étincelles qui jaillissaient du seul silex ne
duraient jamais assez longtemps, de toute façon, pour faire naître une flamme.
En ce qui concernait Ayla, c’était l’alliance fortuite du silex et de la pyrite
qui avait fait jaillir une étincelle assez

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