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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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parlions pas d’enfants, nous
parlions de chasse. Le seul fait qu’elle chasse ne constitue pas une raison
suffisante pour faire d’elle une Mamutoï, maintint Frébec.
    — Et le lance-sagaies ? C’est une arme de grande
valeur, tu ne peux le nier, et elle s’en sert avec habileté. Elle commence même
à montrer aux autres comment l’utiliser, dit Tornec.
    — Ce n’est pas elle qui l’a apporté. C’est Jondalar, et il
ne veut pas se joindre à nous.
    Danug éleva la voix.
    — Elle a peut-être le don de Recherche et le don d’Appel.
Elle sait se faire obéir des chevaux, elle monte même sur leur dos.
    — Les chevaux sont de la nourriture. La Mère les a créés
pour que nous les chassions, et non pas pour que nous vivions avec eux. Je ne
suis même pas sûr que nous ayons le droit de monter sur leur dos. Et personne
ne sait précisément qui est Ayla. Elle possède peut-être le don de Recherche,
elle est peut-être capable d’appeler les animaux. Elle pourrait même être la
Mère descendue sur la terre. Mais elle n’est peut-être rien de tout ça. Depuis
quand des « peut-être » sont-ils une raison suffisante pour faire de
quelqu’un l’un d’entre nous ?
    Personne n’était en mesure de battre en brèche ses objections.
Frébec commençait à être fier de lui-même et de toute l’attention qu’il
suscitait. Mamut le considérait avec une certaine surprise. Le chaman était en
complet désaccord avec l’homme, mais les arguments de Frébec étaient habiles,
il devait en convenir. Il était seulement dommage que son zèle fût si mal
employé.
    Nezzie entra dans le débat.
    — Ayla a appris à Rydag à parler, quand personne ne l’en
croyait capable ! cria-t-elle.
    — Parler ! ricana l’autre. Tu peux bien, si ça te
plaît, appeler « parler » toutes ces gesticulations. Moi, je ne suis
pas d’accord. A mon avis, il n’y a rien de plus inutile que d’adresser à une
Tête Plate des gestes stupides. Là encore, ce n’est pas une raison pour
accepter Ayla. Ce serait plutôt le contraire.
    — Et, en dépit de l’évidence, tu ne crois toujours pas qu’elle
soit guérisseuse, je suppose ? intervint Ranec. Tu comprends, j’espère,
que, si tu chasses d’ici Ayla, tu pourrais bien t’en repentir quand il n’y aura
personne pour aider Fralie quand elle mettra son enfant au monde.
    Aux yeux de Frébec, Ranec avait toujours représenté une
anomalie. Ranec avait beau jouir d’un grand prestige et d’une belle renommée de
sculpteur, Frébec ne savait que trop penser de lui et il n’était pas très à l’aise
au voisinage de l’homme à la peau sombre. Quand celui-ci adoptait ce ton
subtilement ironique, Frébec avait toujours l’impression qu’il se montrait
dédaigneux ou qu’il se moquait de lui. Il n’aimait pas ça. Par ailleurs, cette
peau presque noire avait probablement quelque chose de contre-nature.
    — Tu as raison, Ranec, riposta-t-il d’une voix forte. Je ne
crois pas que ce soit une guérisseuse. Comment une fille élevée parmi ces
animaux aurait-elle appris à être guérisseuse ? Pour ce qui est de Fralie,
elle a déjà mis des enfants au monde. Pourquoi serait-ce différent, cette
fois-ci ? A moins que la présence ici de cette femme-animal ne lui porte
malheur. Ce garçon à la tête plate amoindrit déjà le prestige de ce camp. Vous
ne comprenez donc pas ? Elle le fera tomber plus bas encore. Pourquoi
quelqu’un voudrait-il d’une femme élevée par des animaux ? Et, si quelqu’un
passait par ici et découvrait des chevaux dans la galerie, qu’en
penserait-il ? Non, je ne veux pas voir une femme-animal, qui a vécu chez
les Têtes Plates, devenir membre du Camp du Lion.
    L’assemblée réagit avec violence à ces déclarations, mais la
voix de Tulie domina le tumulte.
    — Où prends-tu que le prestige de ce Camp ait été
amoindri ? Rydag ne m’enlève aucun prestige. J’ai toujours une voix
proéminente au Conseil des Sœurs. Et Talut n’a rien perdu, lui non plus.
    — Les gens font toujours allusion à « ce Camp où vit
la Tête Plate ». J’ai honte de reconnaître que j’en fais partie, cria
Frébec pour toute réponse.
    Tulie se redressa de toute sa taille devant l’homme assez frêle.
    — Libre à toi de partir d’ici quand tu voudras, fit-elle de
son ton le plus froid.
    Crozie se récria.
    — Vois ce que tu as fait ! Fralie attend un enfant, et
tu vas la forcer à partir, par ce froid, sans

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