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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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femme
qui lui avait donné le jour et de celle – ou de celles – qu’il
pouvait attirer par son statut, par ses prouesses de chasseur, par son
habileté, ses talents, son charme, et persuader de vivre avec lui. Frébec avait
découvert une femme de grand prestige disposée à devenir sa compagne. C’était
comme s’il avait trouvé un trésor, et il n’allait pas la laisser lui échapper.
    Mais pourquoi l’avait-elle accepté ? se demandait Mamut. Il
y avait certainement eu d’autres hommes pour faire des offres. Frébec avait
encore ajouté à ses difficultés. Il avait si peu à offrir, et Crozie était si
désagréable, que le Camp de Fralie les avait mis à la porte. Le Camp de Frébec
avait refusé de les accueillir. L’un après l’autre, les autres Camps l’avaient
évincé, même avec une femme enceinte et d’un statut important. Chaque fois,
sous l’effet de l’affolement qui la gagnait, Crozie empirait encore la
situation : elle le réprimandait, le blâmait, rendant ainsi leur famille
moins acceptable encore.
    Frébec s’était montré reconnaissant quand le Camp du Lion les
avait acceptés : c’était l’un des derniers où il tentait de se faire
admettre. Tous ces échecs n’étaient pas dus à leur position sociale, mais on
considérait les membres de leur groupe comme mal assortis. Talut possédait le
don de voir dans l’inhabituel un élément attirant plutôt qu’inquiétant. Il
avait joui toute sa vie d’un statut élevé, il cherchait autre chose et il le
trouvait dans l’inhabituel. Il en était venu à y prendre plaisir, il l’encourageait
dans son Camp. Talut lui-même était l’homme le plus grand qu’on eût jamais vu,
non seulement chez les Mamutoï mais chez tous les peuples voisins. Tulie était
la femme la plus importante, la plus vigoureuse. Mamut était l’homme le plus
âgé. Wymez était le meilleur tailleur de silex. Ranec n’était pas seulement l’homme
qui possédait la peau la plus sombre, mais, en même temps, le meilleur
sculpteur. Et Rydag était le seul enfant Tête Plate. Talut désirait garder
Ayla, qui était pour le moins exceptionnelle avec ses chevaux, qui avait des
dons, des talents, et il n’aurait pas été fâché de garder aussi Jondalar, qui
était venu du pays le plus lointain.
    Frébec ne visait pas à l’exceptionnel, d’autant que, il le
savait, il ne pouvait revendiquer que « le moins » en tout. Il en
était encore à chercher sa place parmi les gens ordinaires et il avait commencé
par se faire une vertu de ce qu’il y avait de plus commun. Il était mamutoï,
donc supérieur à tous ceux qui ne l’étaient pas, supérieur à tous ceux qui
étaient différents. Ranec, avec sa peau noire et son esprit satirique, mordant,
n’était pas un vrai Mamutoï. Il n’était même pas né parmi eux. Frébec, lui, l’était,
et il était certainement supérieur à ces animaux, ces Têtes Plates. Ce garçon
qu’aimait tant Nezzie ne possédait pas le moindre statut puisqu’il était né d’une
femme Tête Plate.
    Et cette Ayla, qui était arrivée avec ses chevaux et son grand
étranger, avait déjà attiré l’œil dédaigneux du sombre Ranec, que toutes les
femmes recherchaient en dépit de son indifférence ou peut-être à cause d’elle.
Elle n’avait même pas accordé un coup d’œil à Frébec, comme si elle avait su qu’il
n’était pas digne de son attention. Peu importaient ses talents, ses dons, sa
beauté, il valait forcément mieux qu’elle : il était mamutoï, elle ne l’était
pas. Mieux encore, elle avait vécu avec ces Têtes Plates. Et voilà que Talut voulait
faire d’elle une Mamutoï !
    Frébec se savait à l’origine de la scène désagréable qui venait
d’éclater. Il avait prouvé qu’il était assez important pour maintenir cette
fille à l’écart des Mamutoï mais il avait rendu le chef, ce géant, plus furieux
qu’il ne l’avait jamais vu, et il était un peu effrayant de voir cet ours
énorme dans une telle colère. Talut était tout à fait capable de le soulever de
terre et de le casser en deux. A tout le moins, il était en mesure de le
chasser. Combien de temps, alors, garderait-il la compagne qui possédait un tel
statut ?
    Néanmoins, malgré la colère qu’il maîtrisait difficilement,
Talut, en ce moment, traitait Frébec avec plus de respect que celui-ci n’était
accoutumé à en être l’objet. Il n’avait ni ignoré ni rejeté ses commentaires.
    — Que tes

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