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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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objections soient raisonnables, cela importe peu,
poursuivit Talut, d’un ton froid. A mon avis, Ayla possède de nombreux talents
exceptionnels dont nous pourrions tirer de grands avantages. Tu as contesté
cette opinion, tu as prétendu qu’elle n’avait rien de valable à nous offrir. Je
ne vois rien qui ne puisse être contesté, de toute façon...
    — Talut, intervint Jondalar, pardonne-moi de t’interrompre
alors que tu tiens le Bâton Qui Parle, mais je crois savoir ce qui serait incontestable.
    — Vraiment ?
    — Oui, je crois. Puis-je te parler seul à seul ?
    — Tulie, veux-tu tenir le Bâton ? dit Talut.
    Il s’éloigna en compagnie de Jondalar vers le Foyer du Lion. Un
murmure de curiosité les suivit.
    Jondalar s’approcha d’Ayla, lui dit quelques mots. Elle hocha la
tête, posa Rydag sur la couche et se leva pour se hâter vers le Foyer du
Mammouth.
    — Talut, es-tu prêt à éteindre tous les feux ? demanda
Jondalar. Le chef fronça les sourcils.
    — Tous les feux ? Il fait froid et grand vent, dehors.
L’intérieur de l’habitation pourrait se refroidir très vite.
    — Je le sais, mais, crois-moi, ça en vaudra la peine. Pour
permettre à la démonstration d’Ayla de faire tout son effet, elle doit agir
dans l’obscurité. Il ne fera pas froid bien longtemps.
    Ayla revenait avec quelques pierres dans les mains. Le regard de
Talut alla d’elle à Jondalar, revint à elle. Finalement, il approuva d’un
signe. On pourrait toujours rallumer un feu, même s’il fallait pour cela
quelque effort. Ils retournèrent ensemble au premier foyer. Talut parla à Tulie
en particulier. Une discussion s’engagea, on appela Mamut. Après quoi, Tulie
parla à Barzec. Celui-ci fit signe à Druwez et à Danug. Tous trois enfilèrent
des pelisses, se munirent de grands paniers tressés serré et sortirent.
    Le murmure des conversations marquait une excitation fébrile. Il
se passait quelque chose de particulier, et le Camp était plein d’impatience,
comme avant une grande cérémonie. On ne s’était pas attendu à des consultations
secrètes, à une mystérieuse démonstration.
    Barzec et les garçons furent rapidement de retour. Leurs paniers
étaient emplis de terre. Alors, à partir du Foyer de l’Aurochs, le plus
éloigné, ils dispersèrent les braises entassées ou les petits feux qui
subsistaient dans chacun des trous à feu et déversèrent la terre pour étouffer
les flammes. Les gens du Camp furent saisis d’inquiétude lorsqu’ils se
rendirent compte de ce qui se passait.
    Avec chaque feu qui s’éteignait, l’habitation devenait plus
sombre. Une à une, les voix se turent, le silence se fit. Par-delà les murs, le
vent hurlait plus fort, les courants d’air se faisaient plus froids,
apportaient avec eux une atmosphère glaciale, menaçante. On savait tout ce qu’on
devait au feu, même si l’on avait tendance à trouver sa présence normale, mais
tous comprirent, en voyant les flammes s’éteindre que leur vie en dépendait.
    Il ne resta finalement d’allumé que le feu sur lequel on faisait
la cuisine. Ayla avait disposé tout ce qu’il lui fallait près du trou. Soudain,
sur un signe de Talut, Barzec, saisissant le moment dramatique, déversa le
reste de la terre sur les flammes. L’assistance étouffa un cri de stupeur.
    En un instant, l’abri tout entier fut plongé dans la nuit. Ce n’était
pas tant une absence de lumière qu’une plénitude d’obscurité. Des ténèbres
absolues, profondes, étouffantes occupaient tous les coins et recoins. Il n’y
avait pas d’étoiles, pas d’astre lumineux, pas de nuages nacrés, miroitants. La
main qu’on approchait de ses yeux demeurait invisible. Il n’y avait plus ni
dimension, ni ombre, ni silhouette. Le sens de la vue avait perdu toute valeur.
    Un enfant se mit à pleurer. Sa mère le fit taire. On distinguait
des respirations, des bruits de pieds, des toussotements. Quelqu’un parla d’une
voix basse, une autre voix plus grave lui répondit. L’odeur d’os brûlé
prévalait, mais il s’y mêlait d’autres senteurs, d’autres relents, d’autres
arômes : le cuir traité, la nourriture qui cuisait et celle qui était
entreposée, les nattes d’herbe tressée, les herbes séchées, l’odeur des gens, des
pieds et des corps, des souffles tièdes.
    Le camp attendait dans la nuit et se demandait ce qu’il allait
se passer. Ce n’était pas précisément de la peur mais une

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