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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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compter un
certain nombre de pas à l’extérieur, à partir du mur du Foyer du Mammouth.
Quand nous avons atteint le centre d’un espace qui nous paraissait suffisant,
nous avons enfoncé un bâton en terre : c’était là que nous creusions un
trou à feu, si nous décidions qu’il en fallait un. Après ça, nous avons coupé
une lanière à la même mesure. Nous avons attaché un bout au bâton et, avec l’autre
bout, nous avons dessiné un cercle, pour marquer l’emplacement du mur.
    Talut mimait son explication : il comptait ses pas,
attachait une lanière imaginaire à un bâton inexistant.
    — Ensuite, soigneusement, nous avons soulevé la terre et l’herbe,
par blocs, pour les mettre de côté. Après, nous avons continué à creuser, sur
une profondeur à peu près égale à la longueur de mon pied.
    Afin de se faire mieux comprendre, Talut leva un pied
incroyablement long mais étonnamment étroit et bien fait, chaussé de cuir
souple.
    — Nous avons marqué la largeur de la plate-forme qui pourra
servir de lits ou de réserves à provisions, en tenant compte aussi de l’emplacement
du mur. A partir du bord intérieur de cette plate-forme, nous avons creusé
encore plus profond – à peu près la longueur de deux ou trois pieds
comme le mien –, pour former le sol en contrebas. La terre a été amoncelée
bien régulièrement tout autour de la limite extérieure, pour élever un talus
qui supporte le mur.
    — Ça fait un gros travail de creusement, remarqua Jondalar,
qui examinait la salle. A mon avis, la distance d’un mur à l’autre doit
présenter, peut-être, une longueur de trente pieds comme le tien, Talut. La
surprise agrandit les yeux du chef.
    — Tu as raison ! Je l’ai mesurée avec précision. Comment
as-tu deviné, Jondalar ?
    Celui-ci haussa les épaules.
    — Comme ça, à vue d’œil.
    C’était, là encore, une manifestation de sa compréhension
instinctive du monde matériel. Il était capable d’évaluer très exactement une
distance, rien qu’à l’œil, et il se servait de son propre corps pour mesurer l’espace.
Il connaissait la longueur de ses enjambées, la largeur de sa main, la portée
de son bras, l’empan de ses doigts. L’épaisseur de son ongle lui servait à
mesurer un objet minuscule, et, pour évaluer la hauteur d’un arbre, il comptait
ses pas au long de son ombre au soleil. Il ne s’agissait pas là d’un savoir
acquis : c’était un don inné qu’il avait développé par l’usage. Il ne lui
était jamais venu à l’esprit de s’interroger là-dessus.
    Ayla, elle aussi, pensait au travail de creusement ainsi
accompli. Elle avait elle-même ouvert bien des fosses pour piéger le gibier et
elle était intriguée.
    — Comment tu creuses tant, Talut ?
    — Comment fait-on généralement ? Nous nous servons de
pioches pour briser la terre grasse et de pelles pour l’enlever, sauf pour la
couche plus dure, en surface, celle-là, nous la découpons avec le bord
tranchant d’un os plat.
    Le regard d’Ayla exprimait son incompréhension. Peut-être ne
connaissait-elle pas les mots qui désignaient les outils, dans le langage des
Mamutoï, pensa-t-il. Il sortit un instant, revint avec quelques instruments.
Tous avaient de longs manches. L’un portait à son extrémité un morceau de côte
de mammouth, dont l’un des bouts avait été affûté. Cela ressemblait à une houe
garnie d’une longue lame courbe. Ayla l’examina longuement.
    — C’est comme bâton à fouir, je crois, dit-elle, levant
vers Talut un regard qui demandait une confirmation.
    — Oui, c’est une pioche. Il nous arrive aussi d’utiliser
des bâtons pointus. Ils sont plus faciles à faire quand on est pressé, mais la
pioche se manie plus aisément.
    Il lui montra ensuite une pelle, faite de la partie plate d’une
gigantesque ramure de mégacéros : on l’avait fendue sur toute sa longueur
dans son épaisseur spongieuse, avant de la façonner et de l’aiguiser. On
pouvait se servir, à cet usage, des ramures des jeunes bêtes : celles des
animaux adultes pouvaient atteindre onze pieds de long, et leur taille les
rendait inutilisables. Le manche était fixé par une corde solide qui passait
dans trois paires de trous percés le long de la ligne médiane. L’outil s’utilisait,
non pour creuser, mais pour ramasser et rejeter le lœss brisé avec la pioche
ou, si l’on voulait, pour enlever la neige. Talut avait aussi une autre pelle,
plus

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