Les chasseurs de mammouths
de saule, coupées dans la vallée, étaient étroitement entrelacées
en une couche épaisse qu’on posait sur les bois de rennes et qu’on attachait
solidement. On mettait là-dessus une couche plus épaisse encore de chaume, qui
dépassait la première afin de faciliter l’écoulement de l’eau, et qu’on liait
aux branches de saule sur toute la surface du toit. Venait encore une couche de
terre, dont une partie venait de ce qu’on avait enlevé en creusant le sol à l’intérieur,
et le reste, des environs.
Les murs de la construction étaient épais de deux à trois pieds.
Il manquait cependant une dernière couche pour l’achever.
Les deux hommes et la jeune femme se trouvaient à l’extérieur et
admiraient l’ensemble quand Talut en termina avec son exposé détaillé.
— J’espérais que le temps allait s’arranger, fit-il, avec
un large geste vers le ciel clair. Il faut à tout prix en finir. Si cette
construction n’est pas terminée, je ne suis pas sûr qu’elle dure bien
longtemps.
— Combien de temps dure un tel abri ? demanda
Jondalar.
— Aussi longtemps que moi, davantage parfois. Mais les
habitations semi-souterraines servent pour l’hiver. L’été, généralement, nous
partons, pour la Réunion d’Été, pour la grande chasse au mammouth ou pour d’autres
déplacements. L’été est fait pour voyager, pour cueillir des plantes, pour
chasser ou pêcher, pour faire du commerce ou des visites. Quand nous partons,
nous laissons ici presque tout ce que nous possédons, parce que nous revenons
chaque année. Le Camp du Lion est notre demeure.
— Si tu veux que ce foyer abrite longtemps les chevaux d’Ayla,
nous ferions bien de le terminer pendant que nous le pouvons, intervint Nezzie.
Deegie et Nezzie posèrent sur le sol la grande et pesante outre
d’eau qu’elles avaient remontée de la rivière partiellement gelée.
Ranec survint. Il portait des outils et traînait derrière lui
une corbeille pleine de terre humide.
— Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un avait construit
un abri, ni même un foyer supplémentaire, si tard dans la saison, dit-il.
Barzec le suivait de près.
— Ce sera intéressant de voir ce que ça donne, fit-il.
Lui aussi posa une corbeille emplie de cette boue recueillie en
un lieu donné de la berge. Danug et Druwez apparurent à leur tour avec deux
autres paniers pleins.
— Tronie a fait un feu, dit Tulie.
Elle se chargea à elle seule de l’outre apportée par Nezzie et
Deegie.
— Tornec et quelques autres amassent de la neige que nous
ferons fondre quand cette eau sera chaude.
— Je veux aider, proposa Ayla.
Elle se demandait ce qu’elle pourrait bien faire : chacun,
apparemment, connaissait son propre rôle, mais elle n’avait pas la moindre idée
de ce qui se passait ni de la manière dont elle pourrait les aider.
— Oui, pouvons-nous vous venir en aide ? demanda
Jondalar.
— Bien sûr, c’est pour les chevaux, fit Deegie. Mais je
vais d’abord te prêter de vieux vêtements à moi, Ayla. On se salit, dans ce
travail. Talut ou Danug auraient-ils quelque chose pour Jondalar ?
— Je vais lui trouver ce qu’il faut, assura Nezzie.
— Si vous n’avez pas perdu toute votre ardeur quand nous
aurons fini, proposa Deegie en souriant, vous pourrez bâtir avec nous la
nouvelle habitation que nous allons faire pour installer notre Camp... quand je
me serai unie à Branag.
— Quelqu’un a-t-il allumé les feux dans les étuves ?
questionna Talut. Tout le monde aura envie de se nettoyer, après ça, surtout si
nous célébrons une fête ce soir.
— Wymez et Frébec les ont allumés de bonne heure ce matin,
répondit Nezzie. Crozie et Manuv sont partis avec Latie et les enfants chercher
des branches de sapin qui parfumeront les étuves. Fralie voulait les
accompagner, mais je la voyais mal grimper et redescendre des pentes. Je lui ai
demandé si elle voudrait bien s’occuper de Rydag. Elle surveille Hartal en même
temps. Mamut est très occupé, lui aussi : il prépare je ne sais quoi pour
la cérémonie de ce soir. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une sorte de surprise.
— Oh, j’allais oublier... Mamut m’a demandé, au moment où
je sortais, de te dire que les signes étaient bons pour une chasse dans
quelques jours, Talut. Il veut savoir si tu désires qu’il se livre à la
Recherche, dit Barzec.
— Oui, c’est vrai, les signes sont bons pour une chasse,
approuva le
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