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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dans l’une des poches. Un nuage de
vapeur parfumée aux aiguilles de sapin monta, se répandit dans la pièce.
    — Venez-vous asseoir entre Tulie et moi, dit Nezzie.
    Elle déplaça son vaste corps pour faire de la place. Tulie en
fil autant, du côté opposé. Elle aussi était corpulente, mais ses dimensions
imposantes venaient principalement de sa masse musculaire. Ses formes pleines
ne laissaient néanmoins aucun doute sur sa féminité.
    — Je veux d’abord me débarrasser d’un peu de cette boue,
répondit Deegie. Ayla aussi, probablement. L’avez-vous vue glisser tout le long
du toit ?
    — Non. T’es-tu fait mal, Ayla ? questionna Fralie avec
inquiétude. Sa grossesse avancée la gênait visiblement.
    Sans laisser à Ayla le temps de répondre, Deegie éclata de rire.
    — Ranec l’a rattrapée. Et il n’avait pas l’air de le
regretter.
    Il y eut des sourires, des hochements de tête entendus.
    Deegie prit un bassin fait d’un crâne de mammouth, y versa de l’eau
froide et de l’eau chaude à laquelle elle ajouta une petite branche de sapin. D’une
masse sombre d’une substance moelleuse, elle tira une poignée pour Ayla, une
autre pour elle-même.
    — C’est quoi ? demanda la jeune femme. Elle palpait la
substance douce et soyeuse.
    — De la laine de mammouth répondit Deegie. Celle qui leur
pousse sous le poil, l’hiver. Au printemps, ils la perdent en abondance, et
elle s’accroche aux buissons et aux arbres. On en ramasse même parfois sur le
sol. Trempe-la dans l’eau, et tu pourras t’en servir pour te débarrasser de la
boue.
    — Cheveux pleins de boue aussi, dois laver.
    — Nous nous laverons les cheveux pour de bon après, quand
nous aurons bien transpiré.
    Elles se rincèrent dans les nuages de vapeur, et Ayla s’assit
ensuite entre Deegie et Nezzie. Deegie se renversa en arrière, ferma les yeux
avec un soupir de contentement. Pendant ce temps, Ayla, qui se demandait
pourquoi elles étaient toutes assises là, à transpirer, observait les autres
occupantes de la pièce. Latie, installée de l’autre côté de Tulie, lui sourit.
Elle lui rendit son sourire.
    Il se fit un mouvement à l’entrée. La jeune femme eut l’impression
d’un courant d’air froid et s’aperçut qu’elle avait très chaud. Tout le monde
leva la tête pour voir qui arrivait. Rugie et Tusie descendirent
précautionneusement les marches, suivies par Tronie qui portait Nuvie.
    — J’ai dû donner le sein à Hartal, déclara Tronie. Tornec
tenait à l’emmener à l’étuve, et je ne voulais pas qu’il fasse des difficultés.
    On n’acceptait donc aucun mâle, en ces lieux ? se demandait
Ayla. Pas même les tout petits garçons ?
    — Tous les hommes sont dans l’étuve, Tronie ?
questionna Nezzie. Je devrais peut-être aller chercher Rydag.
    — Danug l’a emmené. Les hommes, je crois, ont décidé qu’ils
voulaient tous les mâles, cette fois, répondit Tronie. Même les enfants.
    — Frébec a emmené Tasher et Crisavec, précisa Tusie.
    — Il est grand temps qu’il commence à s’intéresser à ces
petits, grommela Crozie. N’est-ce pas la seule raison qui t’a amenée à t’unir à
lui, Fralie ?
    — Non, mère. Ce n’est pas la seule raison.
    Ayla fut surprise. Jamais encore elle n’avait entendu Fralie
contredire sa mère. Personne d’autre ne parut le remarquer. Peut-être, en cet
endroit où se trouvaient seulement des femmes, Fralie n’avait-elle pas à se
soucier de sembler prendre parti. Crozie, la tête en arrière, avait les yeux
clos. La ressemblance entre sa fille et elle était étonnante. Fralie, en fait,
lui ressemblait trop. Si l’on ne tenait pas compte de son ventre, enflé par la
grossesse, elle était d’une maigreur qui la faisait paraître aussi vieille que
sa mère, remarqua Ayla. Ses chevilles étaient gonflées. Ce n’était pas bon
signe. La jeune femme aurait aimé l’examiner. Elle comprit que ce serait
peut-être possible, là où elles se trouvaient.
    — Fralie, chevilles enflent beaucoup ? demanda-t-elle,
non sans une certaine hésitation.
    Les autres femmes se redressèrent, dans l’attente de la réponse
de Fralie, comme si toutes prenaient subitement conscience de l’idée qui venait
de se présenter à l’esprit d’Ayla. Crozie elle-même observait sa fille sans mot
dire.
    Fralie baissa les yeux sur ses pieds. Elle parut examiner ses
chevilles enflées d’un air méditatif. Elle releva la tête.
    — Oui.

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