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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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début de la soirée, avaler un
breuvage. Sans doute pour calmer ses douleurs, se dit-elle.
    Subitement, Mamut, d’un bond, jaillit de derrière l’écran pour s’accroupir
près du crâne de mammouth qui lui servait de tambour. Un court instant, il y
battit un roulement rapide, avant de s’arrêter avec la même soudaineté. Il prit
une coupe qu’Ayla n’avait pas encore remarquée, y but, avant de s’approcher d’elle
pour la lui tendre. Sans même réfléchir, elle prit une gorgée, puis une autre.
Le goût était fort, musqué, déplaisant. Emportée par l’éloquence des tambours,
elle ne tarda pas à en ressentir les effets.
    Les flammes qui dansaient derrière l’écran donnaient aux
silhouettes peintes une apparence de vie. Hypnotisée par elles, elle entendit à
peine, au loin, les voix du Camp commencer à psalmodier. Un bébé se mit à
pleurer, mais sa voix semblait venir d’un autre monde. Elle était entraînée par
l’étrange mouvement vacillant des animaux peints sur l’écran. Ils paraissaient
presque vivants, cependant que la musique des tambours faisait naître en elle
un vacarme de sabots, de meuglements de jeunes bisons, de barrissements d’éléphants.
    Brusquement, l’ombre disparut, céda la place à un soleil brumeux
au-dessus d’une plaine enneigée. Un petit groupe de bœufs musqués était
étroitement rassemblé, sous un blizzard qui tourbillonnait autour d’eux. En
descendant rapidement vers eux, elle sentit qu’elle n’était pas seule. Mamut l’accompagnait.
La scène changea. La tempête était finie. Des tourbillons de neige, poussés par
le vent, parcouraient la steppe comme de blancs fantômes. Elle et Mamut s’éloignaient
de cette solitude désolée. Elle vit alors quelques bisons. Stoïquement
immobiles, ils se tenaient du côté sous le vent d’une étroite vallée pour
essayer de se mettre à l’abri. Elle-même suivait la rivière qui traversait des
gorges profondes. Mamut et elle planèrent au-dessus d’un affluent qui s’étranglait
un peu plus loin dans un canyon aux murailles abruptes. Elle vit alors le
sentier familier qui montait du lit à sec d’un cours d’eau saisonnier...
    Soudain, elle se retrouva dans un endroit sombre. Elle regardait
un petit feu et des gens assemblés autour d’un écran. Elle entendait une lente
psalmodie, la continuelle répétition d’un bruit. Elle battit des paupières, vit
confusément des visages, reconnut enfin ceux de Nezzie, de Talut et de
Jondalar. Ils la dévisageaient d’un air inquiet.
    — Tu vas bien ? questionna Jondalar, en Zelandonii.
    — Mais oui, je vais bien. Que s’est-il passé ? Où étais-je ?
    — C’est à toi de me le dire.
    — Comment te sens-tu ? demanda Nezzie. Mamut prend
toujours de cette tisane, après...
    — Sens très bien.
    Ayla se redressa, prit la coupe. Oui, elle se sentait très bien.
Un peu lasse, un peu étourdie, mais très bien.
    Mamut s’approcha d’elle.
    — Tu as eu moins peur, je crois, cette fois, dit-il. Elle
lui sourit.
    — Non, pas peur, mais où être allés ?
    — Nous avons fait la Recherche. Je pensais bien que tu
avais le don de Recherche. Voilà pourquoi tu es une fille du Foyer du Mammouth.
Tu possèdes d’autres talents naturels, Ayla, mais tu as besoin d’être initiée.
    Il la vit froncer les sourcils.
    — Ne t’en inquiète pas maintenant. Tu auras tout le temps d’y
réfléchir par la suite.
    Talut servit de son breuvage à Ayla et à quelques autres.
Pendant ce temps, Mamut leur parlait de la Recherche, leur disait où ils
étaient allés, ce qu’ils avaient trouvé.
    Ayla vida sa coupe d’un trait – le goût était moins
désagréable, ainsi – essaya d’écouter. Mais le breuvage, semblait-il,
lui montait à la tête. Son esprit s’égarait. Deegie et Tornec, remarqua-t-elle,
jouaient toujours de leurs instruments. Le rythme était si entraînant qu’il lui
donnait envie de le suivre. Il lui rappelait la Danse des Femmes, au Clan, et
elle avait peine à se concentrer sur ce que disait Mamut.
    Elle sentit un regard posé sur elle, tourna la tête. Près du
Foyer du Renard, elle vit Ranec qui la contemplait. Il lui sourit, et elle lui
rendit son sourire. Talut surgit brusquement pour lui remplir sa coupe. Ranec s’avança,
tendit la sienne. Talut s’exécuta, revint à la discussion en cours.
    — Tout ça ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? Allons
là-bas, là où Deegie et Tornec font de la musique,

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