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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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m’étonner, et sans doute n’en ai-je pas
encore découvert toute la portée. Peut-être ne le saurai-je jamais, mais ses
dons pourraient bien dépasser les miens de très loin. Qu’a-t-elle dit, à propos
de cette racine et de la cérémonie avec les mog-ur ? J’aimerais la
préparer... La cérémonie de la chasse, avec le Clan ! Elle m’a transformé,
les effets en ont été profonds. Elle aussi a connu une expérience semblable...
Est-ce cela qui l’a transformée ? Qui a développé ses tendances
naturelles ? Je me demande... La fête du printemps... est-ce trop tôt pour
faire reparaître la racine ? Peut-être devrais-je attendre qu’elle ait
travaillé avec moi à la Célébration de l’Echine Brisée ? ... Ou la
prochaine occasion... Il y en aura d’autres entre maintenant et le printemps...
    Deegie, chaudement vêtue pour sortir, s’engagea dans le
passage central vers le Foyer du Mammouth.
    — J’espérais te trouver ici, Ayla. Je veux aller vérifier
les pièges que j’ai posés pour essayer d’attraper des renards blancs qui me
serviront à garnir la pelisse de Branag. Tu viens avec moi ?
    Ayla, à peine réveillée, leva les yeux vers le trou à fumée, en
partie découvert.
    — Il a l’air de faire beau, dehors. Donne-moi le temps de m’habiller.
Elle repoussa les couvertures, se redressa. Après s’être étirée, avoir bâillé,
elle alla vers le réduit protégé par une tenture près du foyer des chevaux. En
chemin, elle passa devant une plate-forme de couchage où dormaient une
demi-douzaine d’enfants, étalés les uns sur les autres comme une nichée de
louveteaux. Elle vit les grands yeux bruns de Rydag ouverts, lui sourit. Il
referma les paupières, se blottit entre la plus petite, Nuvie, et Rugie, qui
aurait bientôt huit ans. Crisavec, Brinan et Tusie faisaient, eux aussi, partie
de la masse indistincte. Ayla, récemment, avait vu le petit dernier de Fralie,
Tasher, qui n’avait pas encore trois ans, commencer à s’intéresser aux autres
enfants. Latie, elle, proche de l’âge adulte, jouait le moins souvent avec eux.
    Les enfants étaient gâtés. Ils pouvaient se nourrir et dormir là
et quand ils le voulaient. Ils respectaient rarement les observances
territoriales de leurs aînés : l’abri tout entier leur appartenait. Ils
avaient le droit de réclamer l’attention des membres adultes du Camp, et leurs
exigences étaient souvent accueillies comme une intéressante diversion :
personne n’était particulièrement pressé, personne n’avait nulle part où aller.
Partout où leur curiosité amenait les enfants, un membre plus âgé du groupe se
trouvait là, pour leur prodiguer son assistance, ses explications. S’ils
voulaient coudre des peaux, on leur fournissait les outils, des morceaux de
cuir, des filaments de nerf. S’ils voulaient façonner des outils de pierre, on
leur donnait des silex, des marteaux de pierre ou d’os.
    Ils se livraient aux joies de la lutte, se bousculaient,
inventaient des jeux qui, souvent, imitaient les activités de leurs aînés. Ils
creusaient leurs propres petits foyers, apprenaient à se servir du feu. Ils
faisaient semblant de chasser, transperçaient des morceaux de viande tirés des
réserves, les faisaient cuire. Quand, en jouant au « foyer », ils
imitaient les activités sexuelles des adultes, ceux-ci souriaient avec
indulgence. Aucune manifestation de la vie quotidienne n’était distinguée comme
devant être cachée ou réprimée. Chaque aspect représentait une instruction
nécessaire dans l’évolution vers l’âge adulte. Le seul tabou était la violence,
surtout si elle était excessive ou gratuite.
    A vivre dans une si étroite promiscuité, ces gens avaient appris
que rien ne pouvait plus rapidement détruire un Camp ou un peuple que la
violence, surtout lorsqu’ils devaient demeurer enfermés durant les longs et
froids hivers. Que ce fût par hasard ou à dessein, chaque coutume, chaque
manière de faire, chaque convention, chaque pratique, même si elle n’était pas
directement liée à la violence, tendait à la maintenir à un degré minimal. Les
règles de conduite acceptées autorisaient un large éventail d’activités
individuelles différentes qui, généralement, ne conduisaient pas à la violence
ou qui pouvaient être considérées comme des issues acceptables pour un trop
plein d’émotions. On favorisait les talents personnels. On encourageait la
tolérance, alors que, tout

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