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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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miches
garnies de pignons et m’en a donné une, annonça Deegie.
    Elle ouvrit un autre paquet, brisa un morceau de la miche à l’intention
de sa compagne.
    — Il faudra que je demande la recette à Tulie, déclara
Ayla.
    Elle développa les tranches de viande rôtie données par Nezzie,
en plaça quelques-unes entre elle-même et son amie.
    — C’est un véritable festin, ajouta-t-elle. Il ne nous
manque que quelques légumes verts.
    — Alors, ce serait parfait. J’ai hâte de revoir le
printemps. Après la Fête de l’Echine Brisée, l’attente sera de plus en plus
pénible.
    Ayla prenait plaisir à cette sortie en la seule compagnie de
Deegie. Elle commençait même à avoir chaud, dans cette petite dépression
abritée des vents. Elle défit la lanière nouée sous son menton, rabattit son
capuchon pour offrir son visage au soleil, après avoir assuré sa fronde autour
de sa tête. Sur le fond rouge de ses paupières baissées, elle voyait encore l’orbe
étincelant. Elle sentait son agréable chaleur. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, sa
vision lui parut plus nette.
    — Les gens se livrent-ils toujours à la lutte corps à
corps, lors de la Fête de l’Echine Brisée ? demanda-t-elle. Je n’ai encore
jamais vu personne lutter sans bouger les pieds.
    — Mais oui, c’est en l’honneur...
    — Regarde, Deegie ! C’est le printemps !
interrompit Ayla.
    Elle se leva d’un bond, se précipita vers un petit saule tout
proche. Quand son amie la rejoignit, elle lui montra le long d’une mince
branche, toute une rangée de bourgeons à peine formés. L’un d’eux, pourtant, né
trop tôt pour survivre, s’était déjà ouvert dans une explosion d’un vert clair
de printemps. Émerveillées, les deux jeunes femmes se sourirent devant cette
découverte, comme si elles venaient elles-mêmes d’inventer le printemps.
    Non loin du saule, le nœud coulant fait d’un nerf pendait
encore. Ayla le souleva.
    — Je trouve que c’est là une très bonne manière de chasser.
On n’a pas besoin de partir à la recherche des animaux. On fait un piège et l’on
revient plus tard ramasser la proie. Mais comment fabrique-t-on un piège et
comment sait-on qu’on va prendre un renard ?
    — Ce n’est pas difficile à faire. Tu sais qu’un nerf
durcit, quand on le mouille et qu’on le laisse ensuite sécher, comme fait le
cuir non traité ?
    Ayla acquiesça d’un signe.
    — Tu formes une petite boucle à l’extrémité du nerf,
poursuivit Deegie, en lui montrant la boule. Tu prends ensuite l’autre
extrémité et tu la passes à travers cette boucle pour en faire une autre, juste
assez large pour permettre au renard d’y passer la tête. Après ça tu mouilles
le nerf et tu le laisses sécher ouvert. Tu dois aller alors là où il y a des
renards : c’est généralement là où tu en as déjà vu ou attrapé. Cet
endroit-ci, c’est ma mère qui me l’a montré. D’ordinaire, il y vient des
renards chaque année. On le sait s’il y a des traces. Quand ils sont près de
leurs terriers, ils suivent généralement les mêmes pistes. Pour poser le piège,
on repère la trace d’un renard et, là ou elle passe entre des buissons ou des
arbres, on pose le piège, juste sur sa piste, à peu près à la hauteur de la
tête. Tu l’attaches comme ça, ici et là, expliqua Deegie.
    Ayla, le front plissé sous l’effort de la concentration, la
regardait faire.
    — Quand le renard arrive en courant sur la piste, sa tête
passe dans le nœud coulant, et, lorsqu’il poursuit sa course, le nœud se
resserre sur son cou. Plus il se débat, et plus le nœud se resserre. Ça ne
prend pas bien longtemps. La seule difficulté c’est ensuite de retrouver le
renard avant que quelqu’un d’autre ne le fasse. Danug me parlait l’autre jour
de la méthode qu’ont adoptée les gens du nord pour poser des pièges. Ils
courbent un tout jeune arbre et l’attachent au nœud coulant. Dès que l’animal
est pris, l’arbre l’emporte en se redressant d’un coup. De cette façon, la bête
reste au-dessus du sol jusqu’au moment où l’on vient le chercher.
    — A mon avis, c’est une bonne idée, dit Ayla.
    Elle revenait avec Deegie vers leurs sièges, mais elle leva les
yeux et, soudain, à la grande surprise de sa compagne, elle arracha la fronde
de sa tête, se mit à examiner le sol.
    — Où y a-t-il une pierre ? murmura-t-elle. Ah,
là !
    D’un mouvement si rapide que Deegie put à peine le

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