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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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suivre, elle
ramassa la pierre, la plaça dans la fronde, fit tournoyer celle-ci, tira.
Deegie entendit le projectile tomber, mais ce fut seulement en regagnant leurs
sièges qu’elle vit la cible touchée par Ayla. C’était une hermine blanche, une
petite hermine qui mesurait environ trente-cinq centimètres mais douze de ces
centimètres constituaient la longueur de la queue fournie, terminée par une
pointe noire. En été, le long et mince animal à la douce fourrure prendrait un
pelage fauve, blanc seulement sur le ventre. Mais, en hiver, la petite bête
sinueuse devenait d’un blanc pur et soyeux sur lequel tranchaient seuls en noir
les petits yeux pénétrants, le nez et l’extrême bout de la queue.
    — Elle était en train de nous voler notre rôti ! fit
Ayla.
    — Je ne l’avais même pas aperçue, sur cette neige. Tu as de
bons yeux, déclara Deegie. Et tu es si rapide, avec cette fronde. Je me demande
pourquoi tu t’intéresses aux pièges, Ayla.
    — Une fronde, c’est bien quand on a envie de chasser et qu’on
peut voir sa proie. Mais un piège chasse à ta place ; même quand tu n’es
pas là, expliqua très sérieusement la jeune femme.
    Elles s’assirent pour terminer leur repas. La main d’Ayla
revenait sans cesse caresser l’épaisse et douce fourrure de l’hermine.
    — Les hermines ont la plus jolie fourrure qui soit,
dit-elle.
    — La plupart de ces longues bêtes sont dans le même cas,
répondît Deegie. Les visons, les zibelines, même les gloutons ont un très beau
poil. Moins doux mais très commodes pour en faire des capuchons, quand on ne
veut pas avoir de givre sur le visage. Mais il est très difficile de les
prendre au piège, et l’on ne peut les chasser à la sagaie. Ce sont des bêtes
rapides et méchantes. Ta fronde paraît très efficace, même si je ne sais
toujours pas comment tu as fait.
    — J’ai appris à chasser à la fronde cette espèce d’animaux.
Au début, je chassais seulement les voleurs de viande et j’ai commencé par
apprendre leurs coutumes.
    — Pourquoi ça ? demanda Deegie.
    — Normalement, je n’avais pas le droit de chasser. Je ne m’en
prenais donc pas aux bêtes qui pouvaient servir de nourriture, mais seulement à
celles qui nous en volaient.
    Elle émit un petit rire ironique.
    — Je pensais que ça arrangeait tout.
    — Pourquoi ne voulait-on pas te laisser chasser ?
    — Les femmes du Clan n’ont pas le droit de chasser... Mais
ils ont tout de même fini par me laisser me servir de ma fronde.
    Prise par ses souvenirs, Ayla se tut un instant.
    — Sais-tu que j’ai tué un glouton bien avant de tuer un
lapin ? Elle souriait à l’ironie de la chose.
    Deegie secoua la tête d’un air stupéfait. Quelle étrange enfance
avait dû connaître Ayla, pensait-elle.
    Elles se levèrent pour repartir. Tandis que Deegie allait
reprendre ses renards, Ayla ramassa la douce petite hermine. Elle passa la main
tout le long du corps, jusqu’à l’extrémité de la queue.
    — C’est ce qu’il me faut ! déclara-t-elle brusquement.
De l’hermine.
    — Mais c’est ce que tu as, fit son amie.
    — Non. Je voulais parler de la tunique blanche. Je veux l’orner
de cette fourrure blanche et des queues. J’aime ces queues terminées par des
poils noirs.
    — Où trouveras-tu assez d’hermine pour orner une
tunique ? Le printemps arrive. Elles ne vont plus tarder à changer de
couleur.
    — Il ne m’en faut pas beaucoup, et, là où il y en a une, on
en trouve généralement d’autres dans les parages. Je vais me mettre en chasse.
Tout de suite, déclara Ayla. Il me faut quelques bonnes pierres.
    Elle se mit à repousser la neige, pour chercher des galets près
de la berge au cours d’eau gelé.
    — Maintenant ? répéta Deegie.
    Son amie releva la tête. Dans son enthousiasme, elle avait
presque oublié la présence de sa compagne. Celle-ci pourrait lui rendre plus
difficile la tâche de relever des pistes et de les suivre.
    — Tu n’es pas obligée de m’attendre, Deegie. Rentre donc.
Je retrouverai bien mon chemin.
    — Rentrer ? Je ne manquerais ça pour rien au monde.
    — Tu pourras rester très silencieuse ? Deegie sourit.
    — J’ai déjà chassé, Ayla. Celle-ci rougit de sa maladresse.
    — Je ne voulais pas dire...
    — Mais oui, je le sais. Son amie lui sourit.
    — Je pourrais m’instruire, je crois, auprès de quelqu’un
qui a tué un glouton avant même d’avoir tué un lapin. Les

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