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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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gloutons sont les
animaux les plus méchants, les plus vicieux, les plus féroces, les plus
intrépides de tous, y compris les hyènes. J’en ai vu éloigner des léopards de
leurs propres proies. Ils sont même capables de tenir tête à un lion des
cavernes. Je ferai en sorte de ne pas te gêner. Si tu crois que je fais peur
aux hermines, dis-le-moi, je resterai ici. Mais ne me demande pas de rentrer
sans toi.
    Ayla eut un sourire de soulagement. Il était vraiment
merveilleux, se disait-elle, d’avoir une amie qui la comprenait si vite.
    — Les hermines sont aussi mauvaises que les gloutons,
Deegie. Elles sont plus petites, c’est tout.
    — Puis-je faire quelque chose pour t’aider ?
    — Il nous reste encore de la viande rôtie. Elle pourrait
nous être utile. Mais, d’abord, il faut trouver des traces... quand j’aurai
ramassé assez de pierres.
    Quand Ayla eut placé dans une bourse accrochée à sa ceinture un
nombre suffisant de galets, elle ramassa sa sacoche, la jeta sur son épaule
gauche. Après quoi, immobile, elle scruta le paysage, pour trouver le meilleur
endroit où commencer sa quête. Deegie, près d’elle, un pas en arrière,
attendait sa décision. Un peu comme si elle pensait tout haut, son amie se mit
à lui parler d’une voix étouffée :
    — Les belettes ne font pas de terriers. Elles se servent de
ce qu’elles trouvent, même de celui d’un lapin... après en avoir tué les
occupants. Il m’arrive de me dire qu’elles n’auraient pas besoin de terrier si
elles n’avaient pas de petits. Et sans cesse, elles tuent, jour et nuit, même
lorsqu’elles viennent de manger. Elles dévorent n’importe quoi, des écureuils,
des lapins, des oiseaux, des œufs, des insectes, même de la viande pourrie,
mais, la plupart du temps, elles tuent et mangent fraîche leur proie. Quand
elles sont acculées, elles dégagent une odeur musquée, puante ; ce n’est
pas un liquide qu’elles projettent, comme la mouffette, mais ça sent aussi
mauvais. Et elles crient comme ça...
    Ayla émit un son qui tenait le milieu entre le hurlement et le
grognement.
    — Pendant la saison de leurs Plaisirs, elles sifflent.
    Deegie était frappée de stupeur. Elle venait d’en apprendre plus
sur les belettes et les hermines qu’elle n’en avait jamais su de toute sa vie.
Elle aurait même été incapable de dire si ces bêtes émettaient un son
quelconque.
    — Ce sont de bonnes mères, elles ont beaucoup de petits...
deux mains...
    Ayla prit le temps de retrouver le mot qui désignait le nombre
en question.
    — Dix, quelquefois plus. D’autres fois, quelques-uns
seulement. Les jeunes restent avec la mère presque jusqu’à l’âge adulte.
    Elle s’interrompit de nouveau, pour examiner les environs d’un
œil critique.
    — En cette période d’année, nichée peut encore être avec mère.
Cherchons traces... près ronces, je crois.
    Elle se dirigea vers le monticule de neige qui recouvrait plus
ou moins la masse inextricable de ronces et de stolons qui poussaient à cet
endroit depuis des années.
    Deegie la suivit. Elle se demandait comment Ayla avait fait pour
apprendre tant de choses, alors qu’elle n’était pas beaucoup plus âgée qu’elle.
Elle avait remarqué quelques légères défaillances dans le langage d’Ayla – l’unique
signe qui trahissait sa surexcitation. Deegie, du coup, avait pris plus
nettement conscience de la perfection avec laquelle son amie s’exprimait
maintenant. Elle parlait rarement très vite, mais son mamutoï était presque
sans défaut, mise à part sa façon de prononcer certains sons. Peut-être ne
perdrait-elle jamais cet accent... – Deegie l’espérait presque. Cela
lui conférait une personnalité propre... et la rendait plus humaine.
    — Cherche traces de pattes avec cinq doigts... parfois, on
voit seulement quatre. Elles laissent les plus petites marques de tous les
mangeurs de viande, et les pattes de derrière se placent dans les traces de
pattes de devant.
    Deegie demeurait un peu à l’écart : elle ne voulait pas
gâter des foulées délicates. Ayla, à chacun de ses pas, scrutait longuement,
minutieusement ce qui l’entourait : le sol couvert de neige, chaque mince
tronc des bouleaux dénudés, les lourdes branches des sapins aux aiguilles
noircies. Soudain, ses yeux interrompirent leur constante vigilance : elle
avait aperçu quelque chose qui lui avait coupé le souffle. Très lentement, elle
reposa son pied sur le

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