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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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eurent appris à ne pas provoquer une morsure
défensive, les enfants découvrirent que Loup aimait passer de main en main, se
faire caresser, cajoler. Il ne se formalisait pas des abus involontaires,
semblait faire la différence entre Nuvie, qui le serrait un peu trop fort quand
elle le portait, et Brinan, qui lui tirait la queue pour le plaisir de l’entendre
glapir. Il supportait la première avec indulgence, il se vengeait de l’autre
par une rapide morsure. Loup adorait jouer : dès qu’avait lieu une lutte
corps à corps, il s’arrangeait pour être dans la mêlée, et les enfants eurent
vite fait d’apprendre qu’il aimait aller rechercher les objets qu’on lançait.
Quand la fatigue les abattait en tas, quand ils s’endormaient là où ils se
trouvaient, le petit loup était souvent au milieu d’eux.
    Dès le premier soir où elle avait promis de ne jamais laisser le
loup blesser personne, Ayla prit la décision de le dresser dans un but bien
défini. Quand elle avait dressé Whinney, au début, cela s’était fait purement
par hasard. La première fois qu’elle était montée sur le dos de la jument, elle
avait agi sur une impulsion sans savoir qu’elle apprenait intuitivement à
guider sa monture. Elle avait maintenant conscience des signaux qu’elle avait
utilisés et s’en servait en toute connaissance de cause, mais, si elle avait
son cheval bien en main, c’était encore grandement par intuition et elle
pensait que si Whinney lui obéissait, c’était parce qu’elle le voulait bien.
    Le dressage du lion des cavernes avait été plus prémédité.
Lorsqu’elle avait découvert le lionceau blessé, elle se savait déjà capable d’encourager
un animal à se plier à ses désirs. Ses premiers efforts avaient visé à limiter
l’affection turbulente du petit animal. Elle le dressait par l’amour, comme le
Clan avait élevé ses enfants. Quand il se conduisait bien, elle le récompensait
par son affection, mais, quand il oubliait de rentrer ses griffes ou se
montrait plus brutal, ou bien elle le repoussait d’une main ferme, ou bien elle
se levait, s’éloignait. Lorsqu’il bondissait vers elle avec un enthousiasme
sans frein, il avait appris à s’immobiliser si elle levait la main en disant « Assez ! »
d’un ton sans réplique.
    Il avait si bien appris sa leçon que, même lorsqu’il était
devenu un lion des cavernes adulte, presque aussi grand que Whinney, mais plus
lourd, il s’arrêtait encore sur l’ordre d’Ayla. Toutes les fois, elle l’en
remerciait en le frottant, en le grattant avec affection et, parfois en se
roulant avec lui sur le sol.
    La jeune femme comprit rapidement que les enfants pouvaient
tirer avantage d’une connaissance plus approfondie des mœurs des loups. Elle se
mit à leur raconter des histoires du temps où elle apprenait à chasser et où
elle observait les loups ainsi que d’autres carnassiers. Elle leur expliqua que
les bandes de loups avaient un mâle dominant et une femelle dominante, comme
les Mamutoï. Elle leur apprit que les loups communiquaient entre eux par
certaines postures, certains gestes, accompagnés de sons vocaux. Elle leur
montra, à quatre pattes sur les mains et sur les genoux, l’attitude d’un loup
dominant – tête levée, oreilles dressées, queue toute droite à l’horizontale – et
celle d’un autre loup qui approchait le chef – les pattes un peu
repliées, la langue qui venait lécher le museau du chef. Elle y ajoutait les
bruits, qu’elle imitait à la perfection. Elle décrivait l’avertissement qui
disait : « tiens-toi à l’écart » et le comportement qui
signalait le désir de jouer. Le louveteau participait souvent à ces
démonstrations.
    Les enfants prenaient grand plaisir à ces séances, et les
adultes y assistaient fréquemment avec un plaisir égal. Bientôt, les enfants
incorporèrent dans leurs jeux les signaux des loups, mais nul ne les utilisait
mieux, ne s’en servait avec autant de compréhension que l’enfant dont le
langage d’origine se composait surtout de signes. Entre le loup et le petit
garçon s’était établie une relation extraordinaire qui étonnait les gens du
Camp et qui amenait Nezzie à secouer la tête d’un air émerveillé. Non seulement
Rydag utilisait les signaux du loup, y compris un grand nombre de sons, mais il
paraissait aller plus avant encore. Pour ceux qui les observaient, il semblait
souvent que tous deux conversaient véritablement, et

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