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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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touchée, quelque temps auparavant. Elle
sentit son corps y répondre et, dans son émoi, recula. Après quoi, pour masquer
son trouble, elle se baissa, ramassa le louveteau. Loup frétillant de bonheur,
lui lécha le visage dans sa joie.
    — Vois comme il est heureux, à présent qu’il sait que tu l’aimes,
reprit Ranec. Moi aussi, je serais très heureux si tu me disais que tu m’aimes.
M’aimes-tu Ayla ?
    — Euh... oui, bien sûr, j’ai de l’affection pour toi, Ranec,
balbutia-t-elle, mal à l’aise.
    Il la gratifia d’un large sourire. Elle vit dans ses prunelles
une lueur de malice et quelque chose de plus profond.
    — Ce serait un plaisir de te montrer à quel point tu me
rends heureux, dit-il.
    Il lui passa un bras autour de la taille, se rapprocha d’elle.
    — Je te crois, répondit-elle en se dégageant. Tu n’as pas à
me le montrer, Ranec.
    Ce n’était pas la première fois qu’il lui faisait des avances. D’ordinaire,
c’était sous le couvert de plaisanteries qui l’autorisaient à lui faire
connaître ses sentiments pour elle, tout en permettant à la jeune femme de les
éluder sans pour autant perdre la face ou la lui faire perdre.
    Elle fit quelques pas en arrière. Elle sentait approcher une
confrontation plus sérieuse et désirait l’éviter. Il allait, pensait-elle, lui
demander de partager son lit, et elle ne savait trop si elle pourrait dire non
à un homme qui lui donnait cette sorte d’ordre. Elle en avait le droit, elle le
comprenait, mais l’habitude d’obéir était si bien ancrée en elle qu’elle n’était
pas sûre d’en avoir la force.
    Il restait à sa hauteur.
    — Pourquoi pas, Ayla ? demanda-t-il. Pourquoi ne pas
me permettre de te le montrer ? Tu dors seule, maintenant. Tu ne devrais
pas dormir seule.
    C’était vrai, et elle en ressentit comme un pincement de
remords. Mais elle s’efforça de ne pas le laisser voir. Elle souleva le
louveteau.
    — Je ne dors pas seule, dit-elle. Loup dort avec moi, dans
un panier tout près.
    — Ce n’est pas la même chose, riposta-t-il.
    Il parlait d’un ton grave, semblait prêt à pousser plus loin son
attaque. Mais il s’interrompit, sourit. Il ne voulait pas la bousculer. Elle
était bouleversée, il le voyait bien. Il ne s’était guère écoulé de temps,
depuis la séparation. Il frictionna affectueusement le crâne de Loup.
    — Il est trop petit pour te tenir chaud... mais, je dois l’avouer,
il est charmant.
    Ayla lui rendit son sourire, avant de déposer le louveteau dans
son panier. Il en sortit immédiatement, d’un bond, et, d’un autre bond, se
retrouva sur le sol. Il s’assit pour se gratter, décampa ensuite vers son
écuelle. Ayla entreprit de plier la tunique blanche, avant de la ranger. Elle
frotta doucement le cuir souple, la blanche fourrure d’hermine, rajusta les
petites queues terminées par une pointe noire. Elle sentait son estomac se
nouer, sa gorge se serrer. Des larmes lui brûlaient les yeux, elle devait faire
un effort pour se maîtriser. Non, ce n’était pas la même chose, se disait-elle.
Comment aurait-il pu en être autrement ? Ranec était debout derrière elle.
    — Ayla, tu sais combien je te désire, combien je te suis
attaché, dit-il. Non ?
    — Oui, je le crois, répondit-elle, les paupières closes,
sans se retourner.
    — Je t’aime, Ayla. Tu es indécise, à présent, je le sais,
mais je veux que tu le saches : je t’ai aimée dès le premier instant où je
t’ai vue. Je veux partager mon foyer avec toi, m’unir avec toi. Je veux te
rendre heureuse. Tu as besoin de temps pour y réfléchir, j’en ai conscience. Je
ne te demande pas de prendre une décision, mais dis-moi que tu penseras à... me
permettre de te rendre heureuse. Le feras-tu ? Y penseras-tu ?
    L’esprit saisi de vertige, Ayla baissait les yeux sur la tunique
qu’elle tenait entre ses mains. Pourquoi Jondalar ne veut-il plus dormir avec
moi ? Pourquoi a-t-il cessé de me toucher, cessé de partager les Plaisirs
avec moi, même quand il dormait encore dans mon lit ? Tout a changé, une
fois que je suis devenue Mamutoï. Ne voulait-il pas me voir adoptée ? Mais
alors, pourquoi n’a-t-il rien dit ? Mais peut-être le voulait-il, il me l’avait
dit. Je croyais qu’il m’aimait. Peut-être a-t-il changé d’avis. Peut-être ne m’aime-t-il
plus. Jamais il ne m’a demandé de m’unir à lui. Que ferais-je si Jondalar s’en
va sans moi ? Le nœud au creux de son

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