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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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le savait depuis longtemps. Il voulait rejoindre son
peuple, et naguère, il avait l’intention de l’emmener avec lui. A présent, il
semblait ne plus avoir le moindre désir de l’approcher.
    Ranec était charmant. Elle avait de l’affection pour lui, vraiment.
Si elle s’unissait à lui, elle resterait où elle était. Et, si elle devait
mettre au monde un autre enfant, il fallait que ce fût bientôt. Elle ne
rajeunissait pas. En dépit de ce qu’avait dit Mamut, dix-huit ans lui
paraissaient un âge avancé. Ce serait merveilleux d’avoir un autre tout-petit
se disait-elle. Comme celui de Fralie. Mais plus vigoureux. Avec Ranec, elle
pourrait en avoir un. Aurait-il les traits de Ranec, ses yeux d’un noir
profond, ses lèvres douces, son nez court et large, si différent des grands nez
crochus des hommes du Clan ? Celui de Jondalar était entre les deux, par
la taille et la forme... Pourquoi pensait-elle à Jondalar ?
    Une autre idée lui vint à l’esprit, accéléra les battements de
son cœur. Je m’unis à Ranec et si je reste ici, se dit-elle, je pourrai
peut-être aller chercher Durc ! L’été prochain, peut-être. Il n’y aura pas
de Rassemblement du Clan à cette époque. Mais Ura ? Pourquoi ne pas la
ramener ici, elle aussi ? Si je pars avec Jondalar, jamais je ne reverrai
Durc, je le sais. Les Zelandonii vivent trop loin, et Jondalar refusera d’aller
chercher Durc pour l’emmener avec nous. Si seulement Jondalar acceptait de
rester ici, de devenir mamutoï... mais il ne voudra jamais.
    Elle regardait l’homme à la peau sombre, voyait briller l’amour
dans les yeux de Ranec. Peut-être devrais-je songer à m’unir à lui.
    — Je t’ai dit que j’y réfléchirais, Ranec.
    — Oui, je le sais, mais s’il te faut plus de temps pour
envisager une Promesse, viens au moins partager mon lit, Ayla. Donne-moi l’occasion
de te montrer combien je te suis attaché. Dis-moi que tu feras au moins ça pour
moi. Viens partager mon lit...
    Il lui avait pris la main.
    Elle baissa la tête pour se donner le temps de mettre de l’ordre
dans ses sentiments. Elle sentait en elle une force subtile mais puissante qui
la poussait à lui obéir. Elle avait beau la reconnaître pour ce qu’elle était,
il lui était difficile de surmonter la conviction qu’elle devait aller le
retrouver dans son lit. Plus encore, elle se demandait si elle devrait lui
accorder une chance, faire peut-être un essai avec lui, comme l’avait fait
Fralie avec Frébec.
    Sans lever les yeux, elle hocha la tête.
    — Je viendrai partager ton lit.
    — Ce soir ?
    La joie le faisait trembler, lui donnait envie de crier.
    — Oui, Ranec. Si tu le désires, je viendrai partager ton
lit, ce soir.
26
    Jondalar se plaça de manière à voir la majeure partie du Foyer
du Mammouth en portant son regard vers l’autre extrémité du passage central. Il
avait si bien pris l’habitude d’épier Ayla qu’il n’y pensait pratiquement plus.
Il n’en éprouvait même aucune gêne : cela faisait partie de son existence.
Quoi qu’il fît, la jeune femme demeurait présente à son esprit, souvent à la
limite de la conscience. Il savait quand elle dormait et quand elle était
éveillée, quand elle mangeait et quand elle s’adonnait à quelque ouvrage. Il
savait quand elle sortait, quelles personnes lui rendaient visite, et combien
de temps elles restaient. Il avait même une certaine idée de ce dont ils
parlaient.
    Ranec, il le savait, avait passé près d’elle une bonne partie de
son temps. Il n’aimait pas les voir ensemble, mais il savait aussi qu’Ayla n’avait
pas eu de relations intimes avec lui et semblait éviter tout contact étroit. La
situation restait acceptable pour Jondalar dont les inquiétudes s’apaisaient.
Aussi n’était-il pas préparé à la voir accompagner Ranec au foyer du Renard, au
moment où tout le monde se disposait à se mettre au lit. Pour commencer, il ne
put y croire. Il supposait qu’elle allait chercher quelque chose, avant de
revenir à sa propre couche. Il ne comprit pas qu’elle avait l’intention de
passer la nuit avec le sculpteur avant de la voir ordonner à Loup de regagner
le Foyer du Mammouth.
    A ce moment, il eut l’impression qu’un incendie faisait
explosion dans sa tête, avant de répandre dans son corps tout entier sa fureur
et sa brûlure. Son premier mouvement fut pour se précipiter au Foyer du Renard
afin d’en arracher Ayla. Il imaginait Ranec se moquant

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