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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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m’avais montrée, mais ce n’est pas la même,
constata-t-elle, avec un plaisir mêlé de respect.
    Les yeux de Ranec s’illuminèrent.
    — Je l’ai sculptée tout exprès pour toi. Mais je dois te
mettre en garde, dit-il avec une feinte gravité : j’y ai mis une pointe de
magie, afin de t’inspirer... de l’affection pour elle et pour celui qui l’a
faite.
    — Tu n’avais pas besoin de magie pour obtenir ce résultat,
Ranec.
    — Alors, elle te plaît ? Dis-moi comment tu la
trouves ? insista-t-il. En règle générale il ne demandait pas aux gens ce
qu’ils pensaient de son travail : leur opinion lui était indifférente. Il
travaillait pour lui-même et pour plaire à la Mère. Mais, cette fois, il
désirait par-dessus tout plaire à Ayla. Il avait mis son cœur, ses désirs, ses
rêves dans chaque encoche qu’il avait taillée, chaque ligne qu’il avait gravée,
dans l’espoir que cette représentation de la Mère exercerait sa magie sur la
femme qu’il aimait.
    En détaillant la figurine, Ayla remarqua le triangle pointé vers
le bas. C’était, elle l’avait appris, le symbole de la femme et l’une des
raisons pour lesquelles le chiffre trois était celui du pouvoir générateur et
un nombre sacré pour Mut. L’angle se répétait en chevrons sur ce qui devait
être la face antérieure de la figurine, si on y voyait une femme, et sa face
postérieure, si on la considérait comme un oiseau. La statuette entière était
décorée de rangées de chevrons et de lignes parallèles, en un motif géométrique
fascinant qu’on prenait plaisir à contempler, mais qui suggérait plus encore.
    — C’est très beau, Ranec. J’aime particulièrement la façon
dont tu as tracé ces lignes. D’une certaine manière, le dessin me rappelle des
plumes mais, en même temps, il me fait penser à de l’eau, comme sur les cartes,
dit Ayla.
    Le sourire de Ranec s’élargit de ravissement.
    Elle essayait de lui rendre l’objet.
    — Je le savais ! Je savais que tu le verrais !
Les plumes de Son Esprit, quand Elle devient un oiseau et revient à tire-d’aile
au printemps. Et les eaux de la naissance, dont Elle a empli les mers.
    — C’est merveilleux Ranec mais je ne peux pas la garder.
    — Pourquoi pas ? Je l’ai fait pour toi, dit-il en
refusant de la prendre.
    — Mais que pourrais-je te donner en échange ? Je n’ai
rien qui ait la même valeur.
    — Si c’est ce qui te tourmente, je peux te faire une
proposition. Tu possèdes quelque chose que je désire et qui vaut beaucoup plus
que ce morceau d’ivoire...
    Les yeux de Ranec étincelaient d’humour... et d’amour. Il reprit
plus ou moins son sérieux.
    — Unis-toi à moi, Ayla. Sois ma compagne. Je veux partager
un foyer avec toi. Je veux que tes enfants soient les enfants de mon foyer.
Ayla hésitait à lui répondre. Ranec s’en aperçut. Il continua de parler, pour
tenter de la convaincre.
    — Pense à tout ce que nous avons en commun. Tu es une femme
Mamutoï. Je suis un homme Mamutoï. Nous avons été adoptés l’un et l’autre. Si
nous nous unissions, nous n’aurions pas besoin de nous chercher un autre Camp.
Nous pourrions demeurer au Camp du Lion. Tu continuerais à prendre soin de
Mamut et de Rydag, ce qui ferait grand plaisir à Nezzie. Mais, ce qui est plus
important, je t’aime, Ayla. Je veux partager ma vie avec toi.
    — Je... je ne sais que te dire.
    — Dis oui, Ayla. Annonçons la nouvelle, pour introduire une
Cérémonie de Promesse dans la Fête du Printemps. Nous pourrons ainsi célébrer
notre Union cet été, en même temps que Deegie.
    — Je ne suis pas sûre... je ne pense pas...
    — Je ne te demande pas de me répondre tout de suite.
    Il avait escompté une réponse immédiate. Il comprenait
maintenant qu’il lui faudrait peut-être un peu plus de temps mais il ne voulait
pas l’entendre refuser.
    — Dis-moi seulement que tu me donneras une chance de te
prouver combien je t’aime, combien je te désire, combien nous pourrions être
heureux ensemble.
    Ayla se rappelait les paroles de Fralie. Oui, elle éprouvait une
émotion particulière à l’idée qu’un homme la désirait, qu’un homme avait pour elle
de la tendresse et ne passait pas son temps à l’éviter. Et elle prenait plaisir
à la pensée de rester en ces lieux, où les gens l’aimaient, où elle les aimait
en retour. Le Camp du Lion était maintenant pour elle une famille. Jondalar n’y
resterait jamais. Elle

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