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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’autre n’avait encore bougé, il était déjà
debout et entassait ses fourrures dans son sac. Il enfila sa pelisse, ses
bottes, prit ses sagaies et le propulseur. Sans bruit, il se dirigea vers l’arche
d’entrée, souleva la tenture. Loup fit un mouvement pour le suivre, mais
Jondalar, dans un murmure rauque, ordonna « Reste » et laissa le
rabat retomber derrière lui.
    Une fois dehors, dans le vent mordant, il releva son capuchon,
le serra autour de son visage en laissant seulement une petite ouverture pour
voir où il allait. Il enfila les moufles qui pendaient en bas de ses manches,
jeta son sac sur son dos et entreprit de gravir le versant de la colline. La
glace craquait sous ses pieds, il trébucha dans la pâle lueur grisâtre du petit
matin. Maintenant qu’il était seul, des larmes brûlantes l’aveuglaient.
    Quand il parvint au sommet, le vent violent et glacé l’assaillit
de bourrasques capricieuses. Il s’immobilisa, le temps de faire le choix d’une
direction, prit celle du sud, le long de la rivière. La marche était pénible.
Le gel avait été assez intense pour former une croûte de glace sur les congères
qui commençaient à fondre. Il s’y enfonçait jusqu’aux genoux, devait en
arracher un pied à chaque pas. Là où il n’y avait pas de congères, le sol était
durci, irrégulier, souvent glissant. Jondalar perdait constamment l’équilibre.
Une fois même, il tomba, se blessa à la hanche.
    La matinée s’avançait, mais aucun rayon de soleil ne pénétrait l’épaisse
couche de nuages qui recouvrait le ciel. La seule évidence de la présence de l’astre
était une lumière diffuse mais grandissante dans un jour gris, sans ombres.
Péniblement, Jondalar poursuivait sa marche. Son esprit était replié sur
lui-même. Il faisait à peine attention à ce qui l’entourait.
    Pourquoi ne supportait-il pas l’idée d’Ayla et de Ranec
ensemble ? Pourquoi était-il si difficile de la laisser faire son propre
choix ? La voulait-il pour lui seul ? Arrivait-il à d’autres hommes d’éprouver
de tels sentiments ? De ressentir une telle souffrance ? Était-ce l’idée
qu’un autre homme la touchait ? Ou bien la peur de la perdre ?
    Ou bien était-ce plus encore ? Avait-il le sentiment qu’il
méritait de la perdre ? Elle parlait sans détours de sa vie avec le Clan.
Il s’était montré aussi tolérant que n’importe qui, jusqu’au moment où il avait
songé à ce que pourrait penser son propre peuple. Se sentirait-elle aussi libre
de parler de son enfance chez les Zelandonii ? Elle s’était si bien fait
sa place dans le Camp du Lion. On l’acceptait sans réserve, mais en irait-il de
même si l’on apprenait l’existence de son fils ? Il s’en voulait
cruellement de la direction de ses pensées. S’il avait à ce point honte d’elle,
peut-être ferait-il mieux de renoncer à Ayla mais il ne supportait pas l’idée
de la perdre.
    La soif finit par pénétrer les brumes qui avaient envahi son
cerveau. Il s’arrêta, chercha son outre de la main, s’aperçut qu’il l’avait
oubliée. Lorsqu’il rencontra une autre congère, il brisa la croûte de glace,
mit dans sa bouche une poignée de neige, l’y laissa fondre. C’était chez lui
une seconde nature, il n’avait même pas besoin d’y penser. On l’avait habitué
dès l’enfance à ne jamais avaler de neige sans l’avoir d’abord fait fondre, de
préférence avant de la mettre dans la bouche. Avaler de la neige refroidissait
tout le corps, et même la faire fondre dans la bouche représentait un
pis-aller.
    L’outre oubliée l’obligea à réfléchir un moment à sa situation.
Il avait omis aussi de se munir de vivres, découvrit-il, mais cette idée lui
sortit de l’esprit presque aussitôt. Il était trop occupé à se remémorer encore
et encore, les bruits qu’il avait entendus dans la galerie, et les images, les
pensées qu’elles avaient ancrées en lui.
    Arrivé devant une vaste étendue blanche, il hésita à peine avant
de s’y engager. S’il avait observé les environs, il aurait peut-être vu qu’il
ne s’agissait pas d’une simple congère. Mais il n’était plus capable de
réfléchir. Après quelques pas, son poids brisa la croûte de glace, et il s’enfonça
jusqu’aux genoux, non pas dans la neige mais dans l’eau stagnante de la fonte.
Ses bottes de cuir enduites de graisse étaient suffisamment imperméables pour
résister à une certaine quantité de

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