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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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elle
sa dure virilité. Je percevais son désir, se disait-elle. Pourquoi a-t-il été
si pressé de se détacher de moi ? Pourquoi ne veut-il plus de moi ?
Pourquoi ne m’aime-t-il plus ?
    Debout de chaque côté de la jument, ils s’efforçaient de
retrouver leur sang-froid. Ayla siffla Rapide, sur une note différente de celle
qu’elle utilisait pour appeler Whinney. Quand elle l’eut flatté, gratté et qu’elle
lui eût parlé un moment, elle se sentit prête à affronter de nouveau Jondalar.
    — Veux-tu lui passer les courroies sur la tête ?
demanda-t-elle.
    Déjà, elle guidait le jeune étalon vers un amoncellement de gros
ossements qu’elle avait remarqué.
    — Je ne sais pas. Que ferais-tu, à ma place ? dit-il.
    Il avait, lui aussi, presque entièrement repris ses esprits, et
il commençait à se passionner à l’idée de monter le jeune cheval.
    — Je ne me suis jamais servie de rien pour guider Whinney.
Mes mouvements suffisaient. Mais Rapide a l’habitude d’être mené à la longe. J’utiliserais
les courroies, je crois.
    Ils les placèrent sur Rapide, à ce contact inhabituel, il se
montra plus remuant qu’à l’ordinaire, et ils durent le caresser, le flatter
pour le calmer. Ils empilèrent ensuite deux ou trois os de mammouth afin de
former un montoir pour Jondalar. Après quoi ils firent approcher l’étalon. Sur
le conseil d’Ayla, Jondalar lui frictionna l’encolure, les jambes ; il se
pressa contre l’animal, le gratta, le caressa pour lui rendre entièrement
familier le contact humain.
    — Quand tu vas le monter, tiens-le par l’encolure. Il
risque de ruer pour se débarrasser de toi.
    Ayla essayait de rassembler ses derniers conseils.
    — Il s’est bien habitué à porter une charge en revenant de
la vallée. Peut-être n’aura-t-il pas trop de difficultés à s’accoutumer à toi.
Tiens la longe, qui pourrait traîner à terre et le faire trébucher. A ta place,
je le laisserais courir, partout où il lui plaira, jusqu’à ce qu’il soit
fatigué. Je vous suivrai sur Whinney. Tu es prêt ?
    — Oui, je crois, fit Jondalar avec un sourire un peu
inquiet.
    Il grimpa sur les gros ossements, se pencha sur le poil bourru
du solide animal et lui parla, tandis qu’Ayla lui tenait la tête. Il passa
ensuite une jambe de l’autre côté, s’assit, entoura de ses bras l’encolure de
Rapide. En sentant ce poids sur son dos, l’étalon coucha les oreilles. Ayla le
lâcha. Il se cabra d’abord, avant d’arquer le dos pour tenter de déloger ce fardeau,
mais Jondalar tint bon. Alors, comme pour ne pas faire mentir son nom, le jeune
cheval se lança au triple galop à travers la steppe.
    Sous le vent froid, Jondalar fermait à demi les paupières. Une
énorme vague de joie pure déferlait sur lui. Il voyait au-dessous de lui le sol
se brouiller et ne parvenait pas à croire à son bonheur. Il montait bien
réellement le jeune étalon et son plaisir était tel qu’il l’avait imaginé. Il
ferma complètement les yeux. Il percevait sous son corps la formidable puissance
des muscles qui se contractaient, se tendaient. Une sensation d’émerveillement
magique l’envahissait, comme si, pour la première fois de sa vie, il
participait à la création de la Grande Terre Mère Elle-même.
    Il perçut chez le jeune cheval un début de fatigue, entendit le
bruit d’autres sabots, rouvrit les yeux. Ayla et Whinney galopaient à son côté.
D’un sourire il exprima à la jeune femme son émerveillement, sa joie. Le
sourire qu’elle lui rendit précipita les battements de son cœur. Durant un
moment, tout le reste perdit son importance. Le monde de Jondalar n’était plus
rien qu’une inoubliable chevauchée sur un étalon lancé au galop et le sourire d’une
douloureuse beauté sur le visage de la femme qu’il aimait.
    Rapide finit par ralentir pour s’arrêter enfin. Jondalar sauta à
terre. L’animal baissait la tête presque jusqu’au sol, les jambes écartées, les
flancs convulsivement soulevés par sa respiration haletante. Whinney s’immobilisa
à son tour. Ayla descendit d’un bond. Elle sortit de son sac quelques morceaux
de peau souple, en donna un à Jondalar pour bouchonner l’animal en sueur, fit
de même pour Whinney. Les deux chevaux, à bout de force, s’étaient rapprochés
et s’appuyaient l’un contre l’autre.
    — Ayla, aussi longtemps que je vivrai, jamais je n’oublierai
cette course, déclara Jondalar.
    Il ne s’était pas

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