Les chasseurs de mammouths
exprimait en Zelandonii.
Jondalar mit un moment à comprendre ce qui était différent. Quand il s’en
rendit compte, il ne put retenir un sourire. Il n’avait plus entendu sa propre
langue depuis longtemps. Son sourire encouragea Ayla. Une idée lui vint à l’esprit.
— J’allais partir sur Whinney, et je me disais qu’il
faudrait bien habituer Rapide à un cavalier. Pourquoi n’essaierais-tu pas de m’accompagner
en le montant ? La journée s’y prête. La neige a presque disparu, l’herbe
nouvelle commence à pousser et la terre n’est pas encore très dure, en cas de
chute.
Elle parlait en toute hâte, avant qu’il n’arrivât quelque chose
qui le ferait changer d’avis, reprendre son attitude distante.
— Eh bien... je ne sais pas... Jondalar hésitait.
— Je pensais que tu voudrais le monter la première.
— Il est habitué à toi, Jondalar. Peu importe qui le
montera le premier, il serait bon de toute manière que deux personnes se
trouvent là : une pour le calmer, pendant que l’autre le dresse.
Il plissait le front.
— Tu as sans doute raison, dit-il.
Il n’était pas sûr de devoir l’accompagner sur les steppes, mais
il ne savait comment refuser et il avait vraiment envie de monter l’étalon.
— Si tu y tiens, c’est faisable, je pense.
— Je vais chercher une longe et cet assemblage que tu as
fait pour le guider, déclara Ayla.
Sans lui laisser le temps de changer d’avis, elle courait déjà
vers l’abri des chevaux.
— Pendant ce temps, si tu les emmenais au pas sur la
pente ?
Toute réflexion faite, il allait se raviser, mais Ayla avait
déjà disparu. Il appela les chevaux, entama avec eux la montée vers les vastes
plaines. Ils étaient presque au sommet quand la jeune femme les rattrapa. En
même temps que le licou et une corde, elle portait un sac et une outre d’eau.
Dès l’arrivée sur les steppes, elle conduisit Whinney jusqu’à un petit
monticule dont elle s’était déjà servie quand elle laissait certains membres du
Camp du Lion, particulièrement les jeunes, monter la jument. D’un bond léger,
elle se retrouva sur le dos de sa monture.
— Monte, Jondalar. Nous pouvons tenir à deux.
— Tenir à deux ! répéta-t-il, presque affolé.
Il n’avait pas envisagé de monter en croupe d’Ayla et il était
tout près de prendre la fuite.
— Jusqu’à ce que nous trouvions une belle étendue de terrain
plat. Nous ne pouvons pas essayer ici : Rapide pourrait tomber dans une
ravine ou dégringoler la pente, dit-elle.
Il se sentit pris au piège. Comment lui dire qu’il se refusait à
monter la jument avec elle sur une courte distance ? Il marcha vers le monticule,
se mit prudemment à califourchon sur Whinney en essayant d’éviter tout contact
avec Ayla. Aussitôt, la jeune femme lança leur monture dans un trot rapide.
C’était plus fort que lui : quoi qu’il fît, l’allure
heurtée de la jument le faisait glisser vers Ayla. A travers leurs vêtements,
il sentait la chaleur de son corps, il respirait le parfum léger, agréable des
fleurs séchées qu’elle utilisait pour se laver, mêlé à la familière odeur
féminine. Avec chaque pas de la jument, il percevait le contact des jambes de
la jeune femme, de ses hanches, de son dos pressé contre lui, et sa virilité s’en
émouvait. La tête lui tournait, il devait résister au désir de poser un baiser
sur sa nuque offerte, de tendre le bras pour cueillir au creux de sa main un
sein plein et ferme.
Pourquoi avait-il accepté cette promenade ? Pourquoi ne s’était-il
pas débarrassé d’Ayla sous un quelconque prétexte ? Quelle différence cela
faisait-il qu’il montât ou non Rapide ? Jamais ils ne chevaucheraient de
compagnie. Il avait entendu parler les gens : Ayla et Ranec allaient
annoncer leur Promesse à la Fête du Printemps. Après cela, il partirait pour le
long Voyage qui le ramènerait chez lui.
Ayla immobilisa Whinney.
— Qu’en dis-tu, Jondalar ? Il y a une bonne étendue de
terrain plat devant nous.
— Oui, ça m’a l’air de convenir, répondit-il
précipitamment. Il ramena une jambe en arrière, sauta à terre.
Ayla lança une jambe par-dessus l’encolure, sauta de l’autre
côté. Elle avait le souffle court, ses joues étaient colorées, ses yeux étincelaient.
Elle avait longuement respiré l’odeur du corps masculin, elle s’était sentie
fondre dans sa chaleur, elle avait frissonné de plaisir en sentant contre
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