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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de son côté, elle ne l’approchât plus.
Elle a eu raison de choisir Ranec, se disait-il. Je ne la mérite pas.
    Il l’entendit se lever, se diriger vers les chevaux. Il l’entendit
ensuite s’approcher de lui. Elle lui posa une main sur le bras.
    — Jondalar, tu n’as pas... Il se dégagea d’une secousse.
    — Ne m’approche pas ! gronda-t-il.
    Sa colère lui venait d’un profond sentiment de culpabilité. Ayla
recula. Qu’avait-elle encore fait de mal ?
    Elle refit un pas vers lui.
    — Jondalar... reprit-elle.
    — Ne m’approche pas ! Tu ne m’as donc pas
entendu ? Si tu ne te tiens pas à l’écart, je pourrais perdre la tête, te
violer encore.
    Il se détourna, s’éloigna.
    — Mais tu ne m’as pas violée, Jondalar ! lui
cria-t-elle. Tu ne pourrais pas me violer. Il n’y a pas un seul instant où je
ne sois prête pour toi...
    Mais le remords, le dégoût de soi rendirent Jondalar sourd à ses
paroles.
    Il continua de marcher, dans la direction du Camp du Lion, Un
long moment, elle le suivit des yeux. Elle cherchait à remettre de l’ordre dans
la confusion de ses pensées. Finalement, elle rejoignit les chevaux. Elle prit
la longe de Rapide et, accrochée de l’autre main à la raide crinière de la
jument, elle enfourcha sa monture. Elle rattrapa rapidement Jondalar.
    — Tu ne vas pas faire à pied tout le chemin du retour, je
pense ? dit-elle.
    Il resta un instant sans répondre, sans même se retourner vers
elle. Elle avait immobilisé sa monture à côté de lui. Si elle s’imaginait qu’il
allait encore monter en croupe derrière elle... pensait-il. Du coin de l’œil,
il vit qu’elle menait le jeune étalon derrière elle. Il se retourna enfin.
    Il la regardait avec une poignante tendresse. Elle lui
paraissait plus attirante, plus désirable que jamais, et il l’aimait plus
encore qu’il ne l’avait jamais aimée, à présent qu’il était convaincu d’avoir
tout gâché. Ayla, de son côté, mourait d’envie de se retrouver tout près de
lui, pour lui dire combien les moments qu’ils venaient de passer ensemble
avaient été merveilleux, combien elle se sentait heureuse, rassasiée, combien
elle l’aimait. Mais devant une telle fureur, elle était si déconcertée qu’elle
ne trouvait plus ses mots.
    Ils se dévisageaient, se désiraient. Une force les attirait l’un
vers l’autre. Mais leur cri d’amour silencieux se perdit dans le rugissement
des malentendus, dans le fracas des croyances culturelles depuis longtemps
enracinées.

27
    — Tu devrais monter Rapide pour rentrer, je crois, dit
Ayla. Le chemin est long.
    Oui, il est long, pensait-il. Et comme il était long, aussi, le
chemin qui le séparait de son peuple.
    Jondalar acquiesça d’un signe de tête, suivit la jeune femme
jusqu’à un rocher, au bord d’un petit cours d’eau. Rapide n’avait pas l’habitude
d’être monté. Il était préférable de l’enfourcher avec douceur. L’étalon coucha
les oreilles, piaffa nerveusement mais il ne tarda pas à se calmer et s’engagea
derrière sa mère comme il l’avait fait bien des fois.
    Sur le trajet de retour, Ayla et Jondalar n’échangèrent pas une
parole et, à l’arrivée au Camp du Lion, ils furent heureux de ne trouver
personne, ni à l’intérieur, ni alentour. Ils n’étaient pas d’humeur à soutenir
une conversation banale.
    Dès que les chevaux s’immobilisèrent, Jondalar mit pied à terre
et se dirigea vers l’entrée principale. Il se retourna au moment où Ayla allait
pénétrer dans l’abri des chevaux : il se sentait obligé de dire quelque
chose.
    — Euh... Ayla ?
    Elle s’arrêta, leva les yeux.
    — J’ai dit vrai, tu sais. Jamais je n’oublierai cet
après-midi. Cette course. Je te remercie.
    — Ne me remercie pas. C’est Rapide qu’il faut remercier.
    — Oui, bien sûr, mais ce n’est pas uniquement Rapide.
    — Non, c’est votre affaire à Rapide et toi.
    Sur le point de dire autre chose, il se ravisa, fronça les
sourcils, baissa la tête pour rentrer.
    Ayla garda un long moment son regard fixé sur l’endroit où il se
tenait l’instant auparavant, ferma les yeux, et ravala péniblement un sanglot
qui menaçait de déclencher un flot de larmes. Quand elle eut repris son
sang-froid, elle entra. Les chevaux, en chemin, s’étaient désaltérés dans les
cours d’eau, mais elle n’en versa pas moins de l’eau dans les grandes coupes
qui leur étaient réservées. Elle prit

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