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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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montré aussi détendu depuis longtemps, et la
jeune femme percevait un débordement de joie. Ils se regardaient en souriant,
en riant même, et partageaient un moment prodigieux. Sans réfléchir, elle se
haussa vers lui pour l’embrasser. Il allait lui répondre quand, tout à coup, il
se rappela Ranec. Il se raidit, dénoua les bras qu’elle lui avait passés autour
du cou, la repoussa.
    — Ne joue pas avec moi, Ayla, dit-il, d’une voix enrouée
par l’effort qu’il faisait sur lui-même.
    — Jouer avec toi ? répéta-t-elle.
    Ses yeux s’emplissaient de souffrance.
    Jondalar ferma les paupières, serra les dents. Il tremblait de
tout son corps, cherchait à garder son sang-froid. Brusquement, ce fut comme si
un barrage se rompait. Il n’y tint plus. Il la saisit dans ses bras, posa sur
ses lèvres un baiser désespéré dont la violence lui meurtrit la bouche. L’instant
d’après, elle se retrouvait étendue sur le sol, et les mains de Jondalar, sous
sa tunique, cherchaient la lanière qui retenait ses jambières.
    Elle voulut l’aider, dénouer elle-même le lien, mais il était
incapable d’attendre. Il s’en prit des deux mains au vêtement de peau souple,
avec toute la force d’une passion trop longtemps réprimée, et elle entendit les
coutures se, déchirer. Déjà, il était sur elle, la cherchait avec une violence
déchaînée.
    Ayla le guida. La même ardeur montait en elle. Mais pourquoi le
désir de Jondalar se manifestait-il avec une telle fureur ? D’où lui
venait cette urgence insatiable ? Ne voyait-il pas qu’elle était prête à l’accueillir ?
Elle l’était restée tout l’hiver. Il n’y avait pas eu un seul instant où elle n’eût
été prête. Comme si son corps avait été entraîné depuis l’enfance à répondre au
besoin de Jondalar, à son signal, il suffisait qu’il la désirât pour qu’elle
éprouvât le même désir. Ce qui les unissait maintenant, c’était ce qu’elle
avait longuement attendu. Ses yeux s’emplissaient de larmes de désir et d’amour.
    Avec une passion égale à la sienne, elle s’ouvrit à lui, l’accueillit,
lui offrit ce qu’il croyait prendre. Elle répondait à chacun de ses assauts, se
cabrait à sa rencontre pour mieux presser contre lui le centre de ses Plaisirs.
    Jondalar, sous l’effet d’une incroyable joie, poussa un cri. Il
avait éprouvé la même sensation la première fois. Ils s’accordaient
merveilleusement, comme si elle avait été faite pour lui, et lui pour elle. O
Mère, O Doni, comme elle lui avait manqué. Comme il l’avait désirée. Comme il l’aimait...
    Le Plaisir déferlait sur lui, par vagues qui s’harmonisaient
avec ses mouvements. Sans se lasser, il assaillait sa compagne, et elle se
tendait vers lui, elle avait de lui une soif inextinguible. Sans répit, il
revenait en elle, de plus en plus rapidement, et toujours, elle venait à sa
rencontre, elle sentait la même tension grandir en elle comme en lui. Jusqu’au
moment où ils atteignirent ensemble le paroxysme, où l’ultime vague de Plaisir
s’abattit sur eux.
    Il restait allongé sur elle, dans l’immensité de la steppe où
bourgeonnait déjà une vie nouvelle. Soudain, il l’étreignit, enfouit son visage
au creux de son épaule, cria son nom.
    — Ayla ! Oh, mon Ayla, mon Ayla !
    Il faisait pleuvoir des baisers sur son cou, sa gorge, ses
lèvres. Il embrassa les paupières closes. Et il s’arrêta, aussi brusquement qu’il
avait commencé. Il se redressa pour mieux la voir.
    — Tu pleures ! Je t’ai fait mal ! O Grande Mère,
qu’ai-je fait ?
    Il se releva d’un bond, contempla le corps étendu à même la
terre, les vêtements déchirés.
    — Doni, ô Doni, qu’ai-je fait ? je l’ai violentée.
Comment ai-je pu agir ainsi ? Comment ai-je pu la blesser, elle qui, au
commencement, n’avait connu que cette souffrance ? A présent, c’est moi
qui la lui ai fait subir. O Doni ! O Mère ! Comment as-tu pu me
laisser commettre cette abomination ?
    — Non, Jondalar ! cria Ayla. Elle se redressa sur son
séant.
    — Tout est bien. Tu ne m’as pas fait de mal.
    Mais il refusait de l’entendre. Incapable de la regarder plus
longtemps, il se détourna, rajusta sa tenue. Il n’eut pas la force de se
retourner vers elle. Il s’éloigna, furieux contre lui-même, empli de honte et
de remords. S’il ne pouvait avoir la certitude de ne pas la blesser, il devrait
se tenir à l’écart, faire en sorte que,

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