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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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entier, jusqu’au
tout début de la mémoire. Je me rappelle avoir respiré l’eau tiède de la mer, m’être
terrée dans le limon... Le Clan et les Autres, nous avons tous la même origine,
le savais-tu ?
    — Je n’en suis pas surpris, dit Mamut.
    Il aurait donné beaucoup pour connaître la même expérience.
    — Mais j’avais peur, aussi, surtout avant que Creb m’ait
retrouvée pour me guider. Et... depuis... je ne suis plus la même. Parfois, mes
rêves me font encore peur. Je crois que Creb m’a transformée.
    Mamut hochait la tête.
    — Cela expliquerait tout, dit-il. Je me demandais comment
tu pouvais faire tant de choses sans avoir été initiée.
    — Creb a changé, lui aussi. Durant longtemps, les relations
entre nous n’ont plus été les mêmes. Avec moi, il a vu quelque chose qu’il n’avait
jamais vu auparavant. Je lui ai fait du mal. Je ne sais pas comment mais je lui
ai fait du mal.
    Les yeux d’Ayla s’emplissaient de larmes.
    Mamut l’entoura de ses bras, et elle se mit à pleurer doucement
sur son épaule. Ses larmes devinrent le flot qui menaçait depuis un long
moment. Elle se mit à sangloter, secouée par un chagrin plus récent. La
tristesse qui l’avait envahie au souvenir de Creb amenait les larmes qu’elle
avait retenues, les larmes de sa douleur, de sa confusion, de son amour
contrarié.
    Jondalar avait tout observé, depuis le foyer de la cuisine. Il
souhaitait faire amende honorable, et il essayait de réfléchir à ce qu’il
pouvait lui dire quand il vit Mamut aller parler à la jeune femme. Ayla en
pleurs, il se convainquit qu’elle avait tout raconté au vieux chaman. La honte
empourpra le visage de Jondalar. Il ne cessait de penser à ce qui s’était passé
sur les steppes et plus il y pensait, plus il se faisait de reproches.
    Et, se disait-il, après ça, tu t’es contenté de t’éloigner. Tu n’as
même pas essayé de l’aider, tu n’as même pas fait l’effort de lui demander
pardon, de lui dire que tu t’en voulais terriblement. Il se détestait, il avait
envie de partir, d’emballer tout ce qu’il possédait et de partir, de ne plus
avoir à affronter Ayla, Mamut, personne. Mais il avait promis à Mamut de
rester, d’assister à la Fête du Printemps. Mamut doit déjà me trouver
méprisable, se disait-il. Manquer à ma promesse y changerait-il quelque
chose ? Toutefois, ce n’était pas seulement sa promesse qui le retenait.
Mamut lui avait dit qu’Ayla risquait de se trouver en danger. Et Jondalar avait
beau se détester, il avait beau avoir envie de se sauver, il ne pouvait laisser
Ayla affronter seule ce danger.
    — Te sens-tu mieux, à présent ? demanda Mamut, quand
la jeune femme se redressa, s’essuya les yeux.
    — Oui.
    — Et tu n’as pas eu de mal ?
    La question la surprit. Comment savait-il ?
    — Non, pas du tout, mais il le croit. Je voudrais parvenir à
le comprendre...
    Les larmes, une fois de plus, menaçaient. Elle essaya de
sourire.
    — Je n’ai jamais autant pleuré quand je vivais avec le
Clan. Ça mettait les autres mal à l’aise. Iza pensait que j’avais les yeux
malades parce qu’ils s’emplissaient de larmes quand j’étais triste. Lorsque je
pleurais, elle les soignait toujours avec un remède particulier. Je me
demandais si j’étais un cas à part, ou si tous les Autres avaient des yeux qui
se mouillaient.
    — Maintenant, tu le sais, dit Mamut avec un sourire. Les
larmes nous ont été données pour soulager notre peine. La vie n’est pas
toujours facile.
    — Creb disait souvent qu’un totem puissant ne rend pas
toujours la vie facile. Il avait raison. Le Lion des Cavernes attire une
puissante protection mais aussi des épreuves difficiles. J’en ai toujours tiré
un enseignement, et je lui en ai toujours été reconnaissante, mais ce n’est pas
facile.
    — Non, mais elles sont nécessaires, je crois. Tu as été
choisie dans un dessein particulier.
    — Pourquoi moi, Mamut ? cria Ayla. Je ne veux pas être
différente des autres. Je veux simplement être une femme, trouver un compagnon,
avoir des enfants, comme toute autre femme.
    — Tu dois être ce que tu dois être, Ayla. C’est ton sort,
ton destin. Si tu n’étais pas capable de l’assumer, tu n’aurais pas été
choisie. Peut-être s’agit-il d’un rôle que, seule, une femme peut jouer. Mais
ne sois pas malheureuse, enfant. Ta vie ne sera pas faite uniquement de peines
et d’épreuves. Elle contiendra aussi

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