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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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beaucoup de bonheur. Simplement, elle ne
sera peut-être pas celle que tu voulais ou que tu pensais qu’elle serait.
    — Mamut, le totem de Jondalar est aussi le Lion des
Cavernes. Il a été choisi et marqué, comme moi.
    D’un geste inconscient, ses mains allèrent à la recherche des
cicatrices qui striaient sa jambe, mais elles étaient recouvertes par les
jambières.
    — J’ai cru qu’il avait été choisi pour moi, parce qu’une
femme protégée par un totem puissant doit avoir un homme protégé, lui aussi,
par un totem semblable. Maintenant, je ne sais plus. Crois-tu qu’il sera mon
compagnon ?
    — Il appartient à la Mère d’en décider, et, quoi que tu
fasses, tu n’y changeras rien. Mais, s’il a été choisi, il doit bien y avoir
une raison.
    Ranec savait qu’Ayla était partie à cheval avec Jondalar. Il
était allé pêcher lui aussi, avec quelques autres hommes, mais, tout le jour,
il s’était tourmenté à l’idée que le grand jeune homme séduisant pourrait
reconquérir Ayla. Jondalar, dans les vêtements de Darnev, avait belle allure,
et le sculpteur, avec sa profonde sensibilité d’artiste, avait parfaitement
conscience de l’attirance irrésistible qu’exerçait le visiteur, en particulier
sur les femmes. Il fut soulagé en constatant qu’ils n’étaient pas réunis.
Toutefois, lorsqu’il demanda à Ayla de venir le rejoindre dans son lit, elle
plaida la fatigue. Il sourit, lui conseilla de se reposer. Il était heureux de
savoir qu’au moins, si elle ne dormait pas avec lui, elle dormirait seule.
    Quand Ayla se coucha, elle n’était pas tant physiquement lasse
qu’épuisée par tant d’émotions. Longtemps, elle resta éveillée, à réfléchir.
Elle était heureuse que Ranec ne se fût pas trouvé là quand Jondalar et elle
étaient rentrés, et reconnaissante qu’il n’ait pas répondu avec colère à son
refus de le rejoindre : elle continuait à s’attendre à de l’irritation, à
un châtiment si elle osait se montrer indocile. Mais Ranec n’était pas
exigeant, et, devant une telle compréhension, elle faillit changer d’avis.
    Elle s’efforçait d’y voir clair dans ce qui s’était passé et,
mieux encore, dans ses propres sentiments. Pourquoi Jondalar l’avait-il prise,
s’il ne la désirait pas ? Et pourquoi avait-il été si brutal avec
elle ? Il lui avait presque rappelé Broud. Mais alors, pourquoi était-elle
toujours prête à accueillir Jondalar ? Quand Broud l’avait violée, l’épreuve,
pour elle, avait été effroyable. Alors, était-ce l’amour ? Éprouvait-elle
les Plaisirs avec Jondalar parce qu’elle l’aimait ? Mais avec Ranec aussi,
elle éprouvait les Plaisirs. Pourtant, elle n’avait pas d’amour pour lui... à
moins que... ?
    Si, peut-être, d’une certaine façon. Mais ce n’était pas ce qui
était en cause. L’impatience de Jondalar lui avait rappelé son expérience avec
Broud, mais ce n’était pas la même chose. Il s’était montré brutal, surexcité
mais il ne l’avait pas prise de force. Elle reconnaissait la différence. L’unique
but de Broud avait été de lui faire mal, de la réduire à sa merci. Jondalar,
lui, la désirait. Elle avait répondu à son désir de tout son être, du plus
profond d’elle-même. Elle s’était sentie satisfaite, comblée. Elle n’aurait pas
éprouvé une telle plénitude s’il lui avait fait mal. L’aurait-il prise de force
si elle l’avait repoussé ? Non, se disait-elle, certainement pas. Si elle
avait résisté, si elle l’avait repoussé, il ne serait pas allé plus loin, elle
en était convaincue. Mais elle n’avait opposé aucune résistance, elle l’avait
accueilli, désiré, et il avait dû le sentir.
    Il la désirait, certes, mais l’aimait-il ? Le fait qu’il
eût envie de partager les Plaisirs avec elle ne signifiait pas qu’il l’aimât
encore. L’amour apportait peut-être aux Plaisirs une joie supplémentaire, mais
il était possible de connaître les uns sans éprouver l’autre. Ranec lui en
donnait la preuve. Ranec l’aimait, elle n’en doutait pas. Il voulait s’unir à
elle, vivre avec elle, il voulait ses enfants. Jondalar ne lui avait jamais
offert de s’unir à elle, il n’avait jamais dit qu’il désirait ses enfants.
    Pourtant, il l’avait aimée, naguère. Peut-être éprouvait-elle
les Plaisirs parce qu’elle l’aimait, même si lui ne l’aimait plus. Mais il la
désirait encore et il l’avait prise.

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