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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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tête entre les mains, en proie à
une angoisse atroce. De silencieuses nausées secouaient son corps tout entier.
De toutes les fautes répugnantes qu’il avait commises dans sa vie, celle-ci
était la pire.
    Il n’existait pas de pire monstre – pas même l’enfant
de sangs mêlés ou la femme qui lui donnait naissance – que l’homme
qui prenait une femme contre son gré. La Grande Terre Mère elle-même condamnait
cet acte, l’interdisait. Il suffisait, pour comprendre à quel point il était
contre nature, d’observer les animaux de Sa création. Jamais aucun mâle ne
prenait une femelle contre sa volonté.
    Les cerfs, en saison, pouvaient combattre pour gagner le
privilège de donner le Plaisir aux biches, mais, quand le mâle tentait de
monter la femelle, il suffisait à celle-ci de s’éloigner, si elle ne voulait
pas de lui. Il pouvait bien répéter ses assauts, mais la biche devait le lui
permettre. Il ne pouvait pas la forcer. Il en allait de même pour tous les
animaux. La louve, la lionne invitaient le mâle de leur choix. La femelle se
pressait contre lui, lui donnait à respirer son odeur tentante, ramenait sa
queue sur le côté quand il la montait. Mais, si quelque autre essayait de la
monter contre son gré, elle s’en prenait à lui avec colère. Il payait chèrement
son audace. Un mâle pouvait se montrer aussi insistant qu’il lui plaisait, le
choix appartenait toujours à la femelle. Telle était la volonté de la Mère.
Seul, un mâle humain était capable de forcer une femelle, un mâle humain
monstrueux, contre nature.
    Ceux Qui Servaient la Mère avaient souvent répété à Jondalar qu’il
était un favori de la Grande Terre Mère, et toutes les femmes le savaient.
Aucune femme n’était capable de le repousser, pas même la Mère. C’était là le
don qu’Elle lui avait accordé. Mais Doni elle-même allait désormais lui tourner
le dos. Il n’avait rien demandé, ni à Doni, ni à Ayla, ni à personne. Il l’avait
forcée, l’avait prise contre son gré.
    Dans le peuple de Jondalar, tout homme coupable d’un tel crime
était mis au ban – ou pire encore. Au temps de sa prime jeunesse, les
jeunes garçons parlaient entre eux de douloureuses émasculations. Jondalar n’avait
jamais connu personne qui eût subi ce châtiment, mais il le jugeait approprié.
C’était lui, à présent, qui méritait d’être châtié. Qu’avait-il bien pu avoir en
tête ? Comment avait-il pu en venir là ?
    Et tu t’inquiétais à l’idée qu’elle pourrait ne pas être
acceptée, se disait-il. Tu craignais de la voir rejetée, tu te demandais si tu
pourrais vivre dans de teilles conditions. Qui serait rejeté, maintenant ?
Que penseraient-ils de toi, s’ils savaient ? Surtout après... après ce qui
s’était déjà passé. Dalanar lui-même refuserait de t’accueillir, à présent. Tu
serais chassé de son foyer, il te repousserait, il désavouerait tout lien entre
vous. Zolena serait épouvantée ? Marthona... Il répugnait à imaginer ce qu’éprouverait
sa mère.
    Ayla s’était entretenue avec Mamut. Elle avait dû tout lui
raconter. Sans doute était-ce la cause de ses larmes. Jondalar appuya le front
sur ses genoux, se couvrit la tête des deux bras. Quoi qu’ils décidassent de
lui faire subir, il l’aurait mérité. Il demeura ainsi un long moment replié sur
lui-même. Il imaginait de terribles châtiments, il les souhaitait même, afin d’être
délivré du fardeau de culpabilité qui l’écrasait.
    Finalement, la raison reprit le dessus. Personne, il en prit
conscience, ne lui avait parlé de l’affaire durant toute la soirée. Mamut s’était
même entretenu avec lui de la Fête du Printemps, sans y faire la moindre
allusion. Peut-être Ayla avait-elle pleuré sur ce qui s’était passé, mais sans
en dire un mot. Il releva la tête, regarda dans sa direction, à travers les
foyers plongés dans l’ombre. Était-ce possible ? Plus que quiconque, elle
était en droit de demander réparation. Elle avait déjà connu sa large part d’actes
contre nature, aux mains de cette brute de Tête Plate... Mais quel droit
avait-il de dire du mal de cet homme ? Valait-il mieux que lui ?
    Pourtant, Ayla n’avait rien dit. Elle ne l’avait pas dénoncé, n’avait
pas demandé qu’il fût puni. Elle était trop bonne pour lui. Il ne la méritait
pas. Il serait bien qu’elle et Ranec déclarent leur Promesse, pensa Jondalar. A
l’instant même où cette

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